Conte Populaire guyanais : SOUCOUGNANGNAN KÉ TÔTI
Soucougnangnan rangé ké Tôti pou allé péché.
Yé convini qui chaquin oua prenn pôssons di oune jou di pèche.
Promié jou, yé allé, yé péché, yé prenn oune tas pôssons.
Tôti dit : « Soucou, mô ka gadé sa pêche-là : li pas belle, et pis pôssons-yé-là maigues. Dimain, to oua prenn dézièmé pêche-là, to vlé ? » Soucougnangnan fai : « Ohô ! sô, kon tô vlé ? »
Lendimain, Tôti dit Soucougnangnan la même chose, et pis li gadé toutes pôssons pou li oune sô.
Troisième jou, Toti commencé conté sô même conte.
Soucougnangnan bisqué, li toué sô di fé. Toti rété la soucou ké sô pagnin pôssons là sô tate. Li drivé, drivé, drivé, jouque li entré landan oune case.
Ouaye malhô ! a té case Tigue !
Toti soupris ; mé li pas pédi la carte.
Li dit : « Bonjou, nonque ; coument ou fika ?
Tigue fai : « Mô bien mossô ; qui ça to vlé ? »
Toti dit : « Nonque, mé oune pagnin pôssons mô pôté pou ou. Mô chouési pis bel, pis gras ».
Soucougnangnan, qui té suive Tôti, rélé : « A pas vrai, nonque : a rébi li pôté baille ou : cassé sô cou. »
Tigue colè ; li sauté lassou Toti, houap ! li déquarqué li, li mangé li tout de suite.
Soucougnangnan prenn cabosse Tôti, li fai oune canon. Dipis sa jou-là, li ka péché li oune sô.
Quand dé moune associé, li toujou gangnin oune qui ka foutan di ouote-là.
Mouche à feu (luciole) s'arrangea avec Tortue pour aller pêcher.
Elles convinrent que chacune prendrait les poissons d'un jour de pêche.
Le premier jour, elles allèrent, elles pêchèrent, elles prirent une quantité de poissons
Tortue dit : « Moumouche, je garde cette pêche-là : elle n'est pas riche, et puis ces poissons-là sont maigres. Demain, tu prendras la deuxième pêche, veux-tu ? »
Mouche à feu fit : « Heu !.. sœur, comme tu veux. »
Le lendemain, Tortue dit à Mouche à feu la même chose, et puis elle garda tous les poissons pour elle seule.
Le troisième jour, Tortue commença à raconter son même conte.
Mouche à feu se fâcha, elle tua (éteignit) son feu. Tortue resta dans l'obscurité avec son panier de poissons sur la tète. Elle erra, erra, erra, jusqu'à ce qu'elle entra dans une case.
Aïe malheur ! c'était la case du tigre !
Tortue fut saisie ; mais elle ne perdit pas la carte.
Elle dit : « Bonjour, oncle ; comment vous portez-vous? »
Tigre fit : « Je suis assez bien ; qu'est-ce que tu veux ? »
Tortue dit : « Oncle, voici un panier de poissons que j'ai porté pour vous. J'ai choisi les plus beaux, les plus gras. »
Mouche à feu, qui avait suivi Tortue, cria : « Ce n'est pas vrai, oncle ; c'est du rebut qu'elle a porté pour vous : cassez son cou. »
Tigre se mit en colère ; il sauta sur Tortue, houap ! il la déca-rapaça, il la mangea tout de suite.
Mouche à feu prit la carapace de Tortue, elle en fit un canot. Depuis ce jour-là, elle pèche toute seule.
Quand deux personnes sont associées, il y en a toujours une qui se moque de l'autre.
sources :
http://manioc.org
Bibliothèque Alexandre-Franconie
Archives territoriales
Bibliothèque de l'Université de Guyane
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