Modernisation de l'inventaire des ZNIEFF de Guyane
Un inventaire remarquable mené à la frontière du Brésil
Les ZNIEFF (Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique) représentent des
secteurs remarquables d'un point de vue écologique en raison de la richesse des milieux naturels et des espèces qu'ils abritent.
Ce dispositif piloté par l'Etat au plan local [Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DEAL Guyane)], constitue un outil de mise à jour et de diffusion de la connaissance sur la nature.
Il se présente sous la forme d'un inventaire de la richesse faunistique, floristique et écologique d'un territoire.
Ces données associées à des zonages précis sont accessibles à tous.
Très récemment, afin de parfaire les connaissances naturalistes sur le territoire du Parc Amazonien de Guyane, le ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie a financé un inventaire au sein de la ZNIEFF de la borne- frontière n°4 située dans l'extrême sud du département. Six scientifiques et naturalistes spécialistes de la flore, des oiseaux, des chauves-souris et des amphibiens, 500 kg de matériels et 2 hélicoptères ont été mobilisés pour mener cette mission hors-norme au coeur du massif forestier du Plateau des Guyanes.
Illustration : Hypsiboas crepitans, photo Mael Ddewynter. Grenouille des inselbergs du sud de la Guyane où elle est rare.
Ces investigations naturalistes visaient à établir une première liste des animaux et des végétaux présents sur la zone, en évaluer le caractère patrimonial et acquérir des données scientifiques de premier ordre sur la faune de Guyane, qui est très largement méconnue dans ses secteurs peu explorés.
La savane-roche où se trouve la borne frontière n°4, les forêts drainées et les forêts basses
lianescentes représentent les principaux habitats qui ont été prospectés. 39 espèces de mammifères ont été rencontrées dont de très belles populations du singe atèle (Kwata). Environ 200 espèces d'oiseaux différents ont été contactés durant cette mission, dont plus de 25 sont remarquables au niveau de leur statut en Guyane (Harpie féroce, Colibri corinne, Coracine rouge, Grisin à croupion roux…). Pour l’herpétologie, on notera entres autres la découverte d'une espèce de "lézards sans pattes" appelé amphisbène très peu documentée en Guyane.
Illustration : Borne frontière Brésil, photo Mael Dewynter
Enfin, en ce qui concerne le règne végétal, c'est au total plus de 500 espèces qui ont été inventoriées dont 70 orchidées. Une espèce nouvelle pour la science d'une petite fleur appelée Xyris a été découverte sur la savane-roche. Mais, il faudra attendre les nombreuses heures de travail des spécialistes à l'herbier de Cayenne pour connaître le résultat définitif de cet inventaire botanique qui s'annonce très prometteur.
Les premiers résultats de cette étude pluridisciplinaire font donc état d'un secteur formidablement préservé avec un cortège d’espèces rares, menacées ou typiques du sud de la Guyane, au coeur du Parc Amazonien de Guyane et en contact avec son homologue brésilien, le Parc national des Tumuc-humaque.
Illustration : Threnetes niger, photo Mael Dewynter. Cette photo constitue l'une des premières images in natura de ce colibri rarissime et endémique de la Guyane français.
Vue aérienne borne 4. Photo Mael Dewynter. Vue aérienne de la savane-roche de la borne frontière n°4. Vers la droite, les eaux coulent vers l'Amazone et vers la gauche, elles rejoignent le Maroni.
Pour réaliser toutes ces missions d'inventaires pluridisciplinaires, des moyens héliportés ont été nécessaires.
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