Mobilisation contre le CPEDès 7H ce matin à l'entrée du Campus, les SUD de Guyane, les Verts de Guyane et Attac-Guyane se sont retrouvés pour assurer une distribution de tracts réclamant le retrait du CPE et l’abrogation du CNE.
Le CPE s'inscrit dans la logique des politiques libérales proposées par la Commission européenne et mises en oeuvre par les différents Etats, ainsi que dans le projet de démantèlement du Code du travail au coeur de la « Refondation sociale » du Medef.
Précipitamment intégré dans le projet de loi sur l’égalité des chances, le CPE, après le contrat nouvelle embauche CNE, est une étape supplémentaire dans la précarisation des salariés et le détricotage de toutes les protections sociales.
Le CPE aggraverait la précarité légalisée. Avec sa période d’essai de deux ans dérogatoire au droit commun et la possibilité donnée à l’employeur de licencier un salarié sans motif, le CPE enfermerait durablement les jeunes dans une situation d’instabilité, en leur retirant la possibilité de se projeter dans l’avenir. Le CPE, tout comme le CNE, vise aussi à aggraver considérablement la subordination du salarié à un employeur tout puissant.
Ce démantèlement des acquis sociaux n’est pas nouveau et s’inscrit dans une longue série de mesures s’attaquant aux protections sociales conquises de haute lutte au cours des dernières décennies. Présenté comme une solution au chômage des jeunes, le CPE n’est en fait qu’un nouveau cadeau gouvernemental fait aux entreprises. Ces dernières, dont celles du CAC 40 qui ont fait 57 milliards d’euros de bénéfice en 2004, pourront arbitrairement licencier les jeunes de moins de 26 ans afin "d’ajuster" leurs besoins en salariés jetables. Confirmant ainsi le projet de refondation sociale du MEDEF, les CNE/CPE visent à faire des salariés une main d’œuvre corvéable à merci ne disposant d’aucun recours ni protection face aux aléas économiques et face à l’arbitraire des employeurs. Bref, avec les CNE/CPE, l’objectif est le conditionnement à la docilité.
Les CPE/CNE créeront-ils des emplois comme l’affirme le gouvernement ? Toutes les analyses et les expériences passées montrent que ces contrats ne feront que se substituer aux CDD et CDI sans véritablement créer de nouveaux emplois. La preuve est faite depuis bien longtemps : la flexibilisation et la déréglementation du code du travail ne réduisent pas le chômage.
Le gouvernement applique ainsi à sa façon quelques-uns des dogmes ultra-libéraux qui ont présidé à toutes les dérégulations du marché du travail. S’inscrivant en Europe dans la stratégie de Lisbonne, toutes ces mesures n’ont pour d’autres objectifs que de tirer par le bas les salaires et les droits des salariés afin d’augmenter encore plus les profits financiers des entreprises. Le dogme de la concurrence s’appliquera aussi aux salariés entre eux.
ATTAC-GUYANE