Pêche illégale : le gouvernement montre son impuissance et signe la mort lente du secteur
Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de
l'aménagement du territoire a répondu hier à la question que je lui avais adressée en début
d'année concernant la lutte contre la pêche illégale, véritable pillage des ressources naturelles
guyanaises. Dans sa réponse rien n'est évoqué qui puisse inverser la tendance, aucune
nouvelle mesure concrète.
Le ministre fait référence à une procédure européenne longue et incertaine qui peut-être
pourrait aboutir à l'inscription sur une liste "noire" des bateaux en infraction. Combien
d'années faudra-t-il pour voir enfin un bateau inscrit sur cette liste? Et l'Europe prendra-t-elle
le risque d'inscrire le Brésil sur la liste des états non coopérant juste pour une question de
pêche en Guyane? Soyons sérieux! Tout cela n'est qu'un aveu d’impuissance. Que cette
procédure aboutisse ou non, qu'un bateau en situation illégale finisse un jour inscrit sur cette
liste INN ou non, il n'en demeure pas moins qu'il faudra bien finir par arraisonner en mer,
contrôler sur terre au débarquement et enfin sanctionner les auteurs des faits illicites. Pour
cela, le renforcement des moyens est indispensable maintenant et non dans 2, 5 ou 10 ans
quand cette liste verra le jour. Ce n'est pas le maigre bilan de 2011 qui viendra me contredire :
20 tapouilles saisies sur un an!
C'est pourquoi à ce titre, le sénateur Georges Patient demande au gouvernement de prévoir
l'armement d'un navire dont l'unique mission sera le contrôle et la surveillance de la zone
économique exclusive. Nous ne pouvons pas attendre que la coopération interrégionale
produise des effets. De plus ce n'est pas au Brésil ni au Surinam d'assurer la police dans les
eaux territoriales françaises. Enfin, il faut accroitre les contrôles de la marchandise sur les
lieux de vente afin de s'assurer du caractère licite de sa provenance et du respect des normes
sanitaires.
La Guyane ne doit pas devenir une zone ouverte à tous vents, où chacun peut venir se servir
sans rendre de compte, sans force publique pour faire respecter le droit et la règle. Il est temps
de prendre la mesure de la gravité de la situation. A l'heure où l'on nous parle de développement endogène, l'Etat ne peut pas laisser à l'abandon un des seuls secteurs
économiques encore viables et le voir décliner et disparaitre. Il est du devoir du gouvernement
de faire respecter la loi.
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