Carte scolaire 2010 : toujours pas assez
La dotation de 47 postes pour la rentrée 2010 ne permettra pas, une fois de plus, d’améliorer les conditions de travail des enseignants et encore moins de lutter contre l’échec scolaire.
En effet, la moyenne d’élèves par classes continue d’augmenter, de peu certes (elle passe de 24,49 à 24,58) mais nous rappelons que les spécificités de notre département justifieraient une réduction drastique du nombre d’élèves par classe. Comment travailler efficacement par exemple avec un CM1 de 25 élèves dont plusieurs non lecteurs, des primo arrivants, des niveaux extrêmement divers rendant la gestion de la classe équivalente à celle d’une classe unique, un enfant handicapé bénéficiant ou non de l’aide d’une AVS, plus 5 ou 6 élèves supplémentaires dans la classe parce qu’un enseignant de l’école absent n’a pas été remplacé ? Comment imaginer que l’on puisse lutter contre l’échec scolaire dans de telles conditions, que l’on puisse faire toujours plus et mieux avec toujours moins ?
Pour mémoire, la taille moyenne des classes dans l’enseignement primaire est de 22,6 en France et de 20,2 dans les pays de l’Union Européenne (sources : INSEE - OCDE, regards sur l’Education 2009). Des pays comme la Suisse ou la Finlande – qui ne connaissent pas les difficultés particulières que l’on rencontre en Guyane, loin s’en faut ! – ont abaissé la moyenne d’élèves par classe respectivement à 19,5 et 19,8.
Mais là n’est pas le seul problème. Le nombre de remplaçants est notoirement insuffisant. Les absences pour activité syndicale ne sont systématiquement pas remplacées, celles en maternelle ne sont pas considérées comme prioritaires et les absences en élémentaire souvent non remplacées.
Comme nous le disions plus haut, chaque jour des enseignants se voient confier des élèves supplémentaires par suite du non remplacement d’un collègue absent, perturbant ainsi le travail laborieusement mis en place. Quant aux élèves que l’on voit régulièrement assis sous un préau ou dans leur classe sous la surveillance d’un agent de service, leur scolarité se voit gravement amputée, ajoutant à la non scolarisation chronique.
La situation ne peut que se détériorer car 30 nouvelles classes seront ouvertes à la prochaine rentrée alors qu’aucun moyen de remplacement supplémentaire n’a été dégagé. La même chose s’était déjà produite l’an dernier.
Enfin, la lutte contre l’échec scolaire passe également par une attribution de moyens en nombre suffisant dans l’ASH et l’encadrement des enseignants. Les maîtres de CLAD, les rééducateurs et les psychologues scolaires sont en nombre insuffisant et opèrent, pour certains, sur des secteurs tellement étendus que leur action ne peut que se réduire à du saupoudrage inefficace. Le nombre particulièrement élevé en Guyane de jeunes enseignants, de débutants et de contractuels mériterait un encadrement pédagogique renforcé.
Le ministère et le rectorat ont pour habitude de se dédouaner sur les municipalités qui ne construisent pas suffisamment pour accueillir tous les élèves ; cet argument n’est pas recevable en ce qui concerne les postes de remplaçants, de conseillers pédagogiques et certains postes dans l’ASH. Quant aux constructions scolaires, va-t-on continuer à laisser éternellement des milliers d’enfants sur le bord de la route sous prétexte que ce n’est pas de la compétence de l’Etat qui ne peut pas se substituer aux collectivités locales. Il n’a cependant pas hésité une seconde à sortir de son domaine de compétences en volant au secours des banques ! Comme nous le répètent à l’envie nos supérieurs hiérarchiques, il faut innover, à des situations particulières il faut trouver des réponses adaptées et originales !
Dans l’attente de ces solutions, la FSU ne peut en aucun cas voter la carte scolaire qui nous est proposée. Elle appelle tous les enseignants des écoles qui le peuvent à venir manifester après la classe, le jeudi 4 février, au rectorat où se tiendra le CTPA chargé de statuer sur la carte scolaire pour la rentrée 2010.
Elle informe la presse qu’elle tiendra une conférence à l’issue du CTPA devant le rectorat à 17h00.
Pour le secrétariat départemental du SNUipp-Guyane,
Jean-Noël Grandvillemin - Tél : 06 94 91 30 91
jean-noel.grandvillemin@mediaserv.net
Mercredi 3 janvier 2010
SNUipp-Guyane
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