Communiqué de la plate-forme d'accueil et d'orientation des demandeurs d'asile et réfugiés de Guyane
« Fermeture du guichet asile de la préfecture de Guyane »
Durant trois semaines de ce mois de mars, les demandeurs d’asile n’ont pu effectuer aucune démarche en préfecture de Guyane : pas d’enregistrement des demandes d’asile, pas de renouvellement des récépissés qui doivent pourtant l’être tous les trois mois.
La raison ? Vacances, congés, absences, c’est-à-dire la non continuité du service public, qui est pourtant un principe de valeur constitutionnelle.
Les conséquences ? Des personnes sans aucun statut pendant cette période, susceptibles donc d’être reconduites dans leur pays alors que leur demande d’asile n’a même pas été examinée.
Des personnes empêchées de demander l’asile, ce qui est, encore une fois, contraire à notre Constitution.
Des personnes qui ne pourront plus bénéficier de leur allocation pour cette période, alors que c’est leur seule source de revenus, n’ayant pas le droit de travailler.
Des personnes qui ne peuvent se faire soigner, ne pouvant entamer leurs démarches d’affiliation à la Sécurité Sociale.
Est-ce légal ? Non, cette pratique est même inconstitutionnelle et a été condamnée à de nombreuses reprises par les tribunaux et le Conseil d’Etat. La préfecture de Guyane a déjà été condamnée pécuniairement pour des faits identiques en décembre 2006.
Témoignage de Monsieur P.:
« Je suis demandeur d’asile, j’ai fui des persécutions suite à mes activités politiques d’opposition au Président Chavez. J’habite dans le quartier de la Matiña, depuis plus de huit mois, qui est un bidonville situé en périphérie du centre ville. J’y loue une petite chambre à 100€ par mois, qui n’a pas d’accès à l’eau ni à l’électricité. Je n’ai que cette solution pour vivre, car je n’ai pas le droit de travailler, et ma seule ressource est l’allocation temporaire d’attente, d’un montant de 300€ par mois. Le problème est que mon récépissé se terminait le 9 mars, mais à cette date la préfecture était fermée, et n’a donc pas renouvelé mon récépissé. On m’a demandé de revenir le 20 mars. Mais si je ne rapporte pas mon récépissé en cours de validité au Pôle Emploi (ex-Assédic), mon allocation va être coupée ! C’est sûr, je ne vais toucher que la moitié de mon allocation, et je ne pourrai pas payer mon loyer. Et je ne sais pas non plus comment je vais faire pour manger. »
Cayenne, le 18 mars 2009.
Contact :Claire Trimaille
clairetrimaille@lacimade.org
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