Une nouvelle étape décisive : L’aventure se poursuit.
Début 2008, les résultats des études de vent ont démontré qu’exploiter l’énergie du vent en
Guyane était possible. En effet, produire l’électricité avec des éoliennes modernes coûte moins
cher que la produire avec les outils de production d’EDF en Guyane.
De plus, l’énergie éolienne ne génère aucun gaz à effet de serre, favorise l’indépendance de la
Guyane vis-à-vis des produits pétroliers importés chers et polluants, sécurise l’approvisionnement énergétique du territoire, contribue aux respects des objectifs des Grenelles visant à augmenter la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale et permet l’émergence d’une nouvelle filière économique durable avec la création d’emplois non délocalisables.
Un permis de construire déposé en octobre
La demande de permis de construire pour la réalisation d’un parc éolien composé de cinq
aérogénérateurs de grandes puissances dans la savane Matiti a été déposée en octobre 2008.
Elle est l'aboutissement de trois années de travail.
Le projet va maintenant faire l'objet d'une enquête publique. Les conclusions d'un commissaire
enquêteur nommé par le préfet seront complétées par deux mois d'instruction par la DDE. Le préfet rendra ensuite sa décision. Dans le cas de l'obtention du permis de construire, nous pourrons alors lancer la commande des machines et envisager la mise en service du parc éolien dans un délai de deux années.
Un projet fédérateur :
La commune de Kourou a voté une délibération en Juin 2006 affirmant son intérêt et son soutien au projet de parc éolien. Les éleveurs de la zone de Matiti concernés par le projet sont
quant à eux ravi d’accueillir des éoliennes sur leurs terrains.
L’emprise au sol étant très limitée, cela rend compatible les activités agricoles ou d’élevage
avec l’implantation d’éoliennes. Par ailleurs, la production d’électricité à partir de l’énergie
éolienne répond à une nouvelle stratégie de développement souhaitée par les élus guyanais
stratégie développée dans les plans et schémas énergétiques régionaux (PER, SDER) et
réaffirmée au niveau national lors des Grenelles de l’Environnement et les dernières annonces publiques du ministre Jean-Louis Borloo.
Ainsi, le projet Cr’Eole a reçu le soutien du PRME (Programme Régional pour la Maîtrise de
l’Energie), de l’Europe (à travers les fonds FEDER) et du CNES grâce une aide de Mission Guyane.
Le projet
Trois années d’études
Des bureaux d’études spécialisés ont été mandatés pour étudier en détail le projet. Ils ont effectué des études paysagères, acoustiques, herpétologiques, floristiques, faunistiques (essentiellement avifaune et chiroptères) et ont analysé le vent pour apprécier au plus juste le potentiel éolien du site.
Toutes ces études étaient indispensables pour choisir la meilleure configuration du parc éolien. Le nombre d’éoliennes, les écarts entre machines et leurs hauteurs (mâts d’éoliennes de 100 mètres) ont été choisis en fonction des conclusions de ces études.
Une étude d’impacts sur l’environnement du projet a été réalisée et les demandes de permis de
construire pour les 5 éoliennes composant le parc ont été déposés en octobre 2008.
La procédure de permis de construire inclut l’avis de nombreuses administrations concernées (une vingtaine au total). Elle durera environ 6 mois et comprend une enquête publique. La décision finale revient en Guyane au Préfet de Région.
Les vents de Matiti
Données de vent analysées par le bureau d’études Energie Territoire et Développement :
Pour connaître le potentiel réel du site éolien, une campagne de mesures in situ est indispensable. Ainsi, un mât de mesures de 75 mètres de haut a été installé pendant une période de 14 mois (un cycle annuel complet) au coeur de la zone pressentie pour l’implantation du parc éolien.
Résultats : il existe une forte variation du potentiel éolien sur la largeur de la bande côtière. Le site de Matiti est situé dans cette zone de transition du régime des vents marins d’est. A
l’emplacement du mât de mesure le vent moyen est de 5,3 m/s à 70 mètres. Avec un bon taux de confiance, les modélisations ont permis de prédire un vent moyen long terme au niveau du
moyeu de l’éolienne égal à 5,8 m/s à 100 mètres.
Cette étude permet de couper court à l'idée fausse : « il n’y a pas de vent en Guyane ! ». En effet, cette valeur permet d’annoncer un productible annuel de l’ordre de 24 GWh avec
seulement 5 éoliennes. Cela représente près de 4% de la consommation d’électricité de la Guyane en 2005.
Par ailleurs, le coût de production de l’électricité d’origine éolienne en Guyane est inférieur de
30% au coût de l’électricité produite par EDF sur le littoral guyanais.
Repères :
- 1 éolienne de 2,5 MW fournira l’électricité de 3500 habitants en Guyane.
- La production d’un parc de 5 éoliennes de 2,5 MW sera de 24 GWh/an, soit 24 millions de kWh par an, ou encore la consommation électrique annuelle de 5 000 ménages guyanais habitants sur le littoral ou l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 17 000 habitants du littoral guyanais. Cela représente la consommation électrique résidentielle d’une ville comme Matoury.
- Le parc éolien permettra d’éviter le rejet annuel de près de 20 000 tonnes de CO2 comparativement à une production d’électricité réalisée à partir des centrales thermiques de Dégrad des Cannes. Cela représente 15% des émissions de CO2 liée à la consommation électrique en Guyane en 2000.
Études Paysagères
Études réalisées par les bureaux d’études DetailS et Jacquel & Chatillon :
L’étude paysagère du projet Cr’Eole a associé très en amont les services de l’Etat puisque l’architecte conseil de l’état (DDE) et le paysagiste conseil de l’état (DIREN) ont été consultés dès que les premiers choix d’implantation ont été envisagés. Leurs avis ont ainsi bien été pris en compte.
Le périmètre d’études, d’un rayon de 16 km autour du projet d’implantation, a permis d’appréhender au mieux l’impact du projet et d’optimiser son intégration.
Le bureau d’études Jacquel & Chatillon a été chargé d’effectuer les photomontages pour donner une idée plus réaliste du projet futur et de son intégration dans le paysage local.
L’analyse dynamique du paysage a été réalisé en sillonnant l’ensemble de la zone d’étude et en envisageant les potentiels de visibilité. Elle s’est concentrée sur les champs visuels possibles à partir des différentes zones d’habitat (isolés et groupés), des axes de circulation majeurs et de la mer.
L’analyse de l’état initial a permis de décrire un paysage constitué d’une subtile succession
d’évènements qui lui donne sa particularité et qui rythme sa découverte. La végétation, l’hydrographie, le relief sont autant d’évènements qui viennent créer un paysage peu à peu dévoilé à l’observateur.
L’analyse révèle que ce territoire, succession d’espaces fermés et ouverts, que l’on découvre par une route à l’altimétrie faible, est un milieu propice au développement de l’éolien puisque la hauteur de la végétation et les cadrages sur le paysage le rendent perceptible uniquement par séquence.
Extrait de l'analyse paysagère :
« Les éoliennes ne sont pas des éléments marquants dans le paysage mais un évènement qui se laisse découvrir avant de disparaître à nouveau tout comme les évènements naturels qui le
composent. »
« De plus, les éoliennes entrent dans l’échelle de ce grand paysage, dans ses hauteurs ; elles le structureront par leur verticalité en répondant à cette vaste étendue horizontale. »
Études acoustiques
Études réalisées par le Cabinet E.M.A. (Etudes et Mesures Acoustiques)
La réglementation acoustique française préserve particulièrement l'environnement puisqu’elle est la plus stricte d’Europe. Après implantation du projet éolien, l'augmentation du niveau sonore au niveau des riverains doit être au maximum de 3 dB la nuit et de 5 dB le jour à l’extérieur d’une habitation (législation renforcée par le décret relatif aux bruits du voisinage du 31 août 2006).
En évaluant la propagation du son des éoliennes sur le site, il a été possible de s’assurer que le parc éolien de Matiti respectait cette réglementation.
Pour cela, le cabinet d’études E.M.A. a tout d’abord mesuré le niveau sonore appelé "résiduel" au niveau des habitations les plus exposées en posant 6 sonomètres (microphones de précision, équipés d'une mémoire numérique, calibrés et réalisant une mesure par seconde) simultanément pendant 5 jours et nuits.
Puis en se reportant aux données techniques fournies par les constructeurs d’éoliennes et à
l'emplacement de celles-ci, le cabinet d’études a vérifié que les émergences sonores édictées par la réglementation ne seraient pas dépassées.
Les études acoustiques menées par E.M.A. démontrent que les cinq éoliennes de Matiti
respecteront la réglementation en vigueur.
Repères :
- Respecter une émergence de 3dB revient à vérifier que le bruit provenant du parc éolien ne fera pas plus de bruit que le bruit résiduel existant avant son implantation.
- Les projets éoliens ne reçoivent pas d'avis favorable de l'administration s'ils ne respectent pas cette réglementation.
Cr’Eole
Immeuble Jumbo’Mat – B.P. 360
97328 Cayenne Cédex
Tél : 05 94 28 23 11
Fax : 05 94 28 24 34
Mail : cr-eole@wanadoo
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