Position du STEG-UTG Sur le mouvement de grève dans l’éducation en Guyane
Cayenne le 6 juin 2008
Le bureau du STEG-UTG informe ses adhérents et sympathisants de l’analyse qui le conduit à suspendre sa participation au mouvement de grève entamé depuis le 20 mai 2008.
Ces éléments sont succins et seront développés et complétés par la suite, notamment en A.G.
1- Bilan du mouvement :
- le mouvement a été fort et de + en + populaire sur 3 semaines sur Cayenne ( 300 manifestants le 15 mai ; 2000 manifestants le 3 juin)
- le mouvement a été très fort sur l’ouest avec de multiples manifestations d’ampleur ( 22 avril 1000 ; 29 avril 1200 ; 27 mai 400 ; 3 juin 800) et une occupation de l’annexe rectorat depuis le 26 mai.
Mais devant cette mobilisation d’ampleur le gouvernement français a répondu par le mépris : refus de discussion avec le président du Conseil Général Alain Tien Long ; aucune réponse aux 2 interventions à l’Assemblée Nationale de Mme la députée Berthelot ; aucune réponse ministérielle à la délégation académique ; l’inspection des IG en Guyane qui ne vient que pour écouter ;…
(...)
Le ministre Darcos porte la lourde faute de l’inexistence de dialogue social.
2- les responsabilités :
- Le recteur Wacheux n’a pas voulu être l’interlocuteur car dès la cellule de crise il n’avait que très peu de choses à mettre sur la table
- Le ministre Darcos n’a pas voulu ouvrir de négociations alors qu’il est l’interlocuteur idéal : il connaît le dossier puisqu’il était chargé de mission pour l’éducation en Nov. 1996 pour l’installation du rectorat en Guyane et aujourd’hui il est ministre = donc techniquement et politiquement il est la cible idéale pour discuter.
- Le recteur Wacheux s’est grillé, semble-t-il durablement, de par son comportement méprisant vis-à-vis des enseignants : insultes (zozos, imbéciles, criminels) et de par son refus obstiné de négocier ( 4 rencontres avec le collectif de l’ouest sans écoute ni résultats)
Il convient au bout de 3 mois du recteur Wacheux de constater son échec total à la tête du rectorat.
3- Un contexte défavorable :
Tout nous amène à penser que la période de lutte n’est pas favorable pour gagner et faire aboutir nos revendications.
- les examens sur le littoral sont un frein puissant à la mobilisation populaire d’ampleur
- la fin d’année nous entraîne droit dans le mur sans porte de sortie
- l’Etat a la volonté de pourrir le mouvement
On constate une fois de plus la situation coloniale de la Guyane : quand l’Etat parle alors que nous avons des besoins nous, colonisés devons nous taire et subir.
4- La suspension :
- C’est pourquoi le STEG-UTG a décidé de suspendre sa participation au mouvement de grève.
- Le terrain de lutte n’est pas favorable pour gagner et déjà une répression se met en place alors que nous n’avons plus de mobilisation d’ampleur en vue : examens, lycéens, parents plus là.
Nous devons faire un repli stratégique pour préserver nos ressources pour la rentrée : nous devons choisir le terrain favorable pour gagner et ce ne sera pas juin mais plutôt septembre : pas d’examens, des classes surchargées, des élèves n,on scolarisés, des profs manquants, …
5- L’orientation stratégique :
- construire les conditions favorables de la victoire pour septembre : parents, lycéens, travailleurs organisés, associations…
- orienter notre plate-forme sur le point 8 : mise en place d’un projet de développement durable de l’éducation en Guyane
Nous allons de juin à septembre travailler sur la mobilisation de la population avec les acteurs conscients de l’aspect structurel de la question de l’éducation dans la société guyanaise.
Pour le STEG,
Bruno, Jean-Bernard et Albert
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