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Infos citoyennes

22/08/05
La Préfecture de Guyane communique

Opération maritime au large de la Guyane dans le cadre de la lutte contre le narco-trafic.
3 tonnes de cocaïne saisies : une opération de lutte contre le narco-trafic exemplaire

Le lundi 15 août, dans les eaux internationales au large de la Guyane, un bâtiment de la marine nationale sous le commandement du général, commandant supérieur des forces armées en Guyane, a pris en flagrant délit de trafic de cocaïne un navire de pêche battant pavillon vénézuélien.

A l’origine, le navire de pêche vénézuélien a été classifié aux services français comme suspect suite aux observations d’un avion de surveillance maritime de la garde-côte américaine.
A l’approche du bâtiment français, le navire de pêche a largué en mer 150 ballots de cocaïne d’environ 20 kg chacun, puis a tenté de s’enfuir.

Après avoir récupéré les 150 colis, le bâtiment militaire français rejoignait dans la nuit du 15 au 16 le navire de pêche en fuite. Dans le même temps, le gouvernement vénézuélien transmettait au préfet de Guyane, responsable de l’action de l’Etat en mer dans cette zone, par la voie diplomatique l’autorisation de rechercher tous éléments de preuve relatifs à ce trafic (1).

A l’aube, l’équipe d’investigation du bâtiment de la marine française, renforcée par des gendarmes maritimes et des douaniers montait à bord.

Cette intervention est le résultat d’une étroite coopération entre acteurs américains et français dans la surveillance des trafics illicites dans les approches Atlantiques de l’arc antillais (2).

La planification de l’opération a été menée par l’état-major interarmées de Guyane et conduite par le commandant de zone maritime chargé de coordonner et d’optimiser l’emploi et les compétences des différents services de l’Etat qui agissent en mer.

Elle a entraîné le déploiement de moyens des forces armées françaises (bâtiment de surface, avion de patrouille maritime, gendarmerie maritime) et des agents des douanes stationnés dans le département.

Conformément aux accords internationaux signés par la France et le Vénézuéla, et à la demande du Vénézuela de conserver sa juridiction sur le navire, sa cargaison et ses membres d’équipage, le navire, les neuf marins et la contrebande, ont été remis en mer le 19 août aux gardes-côtes vénézuéliens à proximité de Trinidad.

Depuis le début de l’année 2005, c’est la prise la plus importante effectuée par les moyens maritimes français dans la zone Antilles Guyane.
__________

1. Un droit international qui prend en compte la menace
La lutte contre le narco-trafic en zone Antilles Guyane s’appuie également sur un dispositif juridique en évolution. En effet, si le droit international ne permet pas à l’Etat intervenant de poursuivre dans les eaux territoriales étrangères ou investiguer en haute mer sur un navire battant pavillon étranger, des accords régionaux permettent d’assouplir ces principes. C’est tout l’enjeu de l’Accord de San José (Costa Rica) signé en avril 2003 qui associe outre la France certains Etats de la Caraïbe. Cette convention qui n’est pas encore entrée en vigueur obligera l’Etat du pavillon ou l’Etat côtier, sous forme d’option, à autoriser une intervention sur un navire de sa nationalité ou la poursuite dans ses eaux de manière permanente ou dans des délais très courts (4 heures).

Nota - Etats signataires de l’ accord de San José: Costa Rica, Etats Unis, France, Guatemala, Haïti, Honduras, Pays-Bas, République Dominicaine, Jamaïque.

2 - Une organisation du renseignement adaptée aux flux
On estime la production de cocaïne à environ 1200 tonnes par an. Elle est fabriquée très essentiellement en Colombie. 650 tonnes sont destinées à l’exportation vers les Etats-Unis et le Canada, 350 tonnes vers l’Europe, et 200 tonnes restent en Amérique du Sud.

Le dispositif d’interdiction mis en place par les Etats-Unis au nord de la Colombie, et auquel participent par périodes les moyens français, fait peser une pression telle que la drogue a de plus en plus tendance à s’exporter via les pays limitrophes puis par voie de mer.
L’effort français de lutte contre le narco-trafic est important. Ainsi, outre les moyens aéromaritimes, a été installée à Fort de France, il y a un an une antenne de l’office central de répression des trafics illicites de stupéfiants (OCRTIS). Cette antenne est co-localisée avec la cellule de renseignements d’intérêt maritime du commandant de la marine aux Antilles. Ce dispositif permet de fédérer et d’exploiter le renseignement sur l’ensemble de la Caraïbe et de l’Atlantique ouest et d’améliorer les capacités de lutte.

L’amélioration de l’organisation et du renseignement ont permis de remarquables saisies ces derniers temps dans la zone Antilles Guyane : sur l’année 2005, ce ne sont pas moins de sept interceptions menées soit par les forces armées, soit par les douanes qui ont conduit à la récupération d’environ sept tonnes de cocaïne et 400 kg de marijuana. En particulier, à deux reprises des tirs à partir d’hélicoptère ont été délivrés sur les moteurs d’embarcations rapides (Go/Fast). La saisie opérée par les services de l’Etat le 15 août vient s’ajouter à cet impressionnant tableau.

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