Alors que l’Etat et les décideurs locaux doivent bientôt prendre une décision lourde de conséquences pour le devenir de la montagne de KAW et de la population guyanaise, il est indispensable que chacun sache à quel type d'entrepreneur nous avons affaire.
C’est pourquoi, l’association « Attac Guyane » vient de remettre à plus de 30 décideurs locaux, un exemplaire de l’ouvrage : "L’or africain", de l’ethnologue et journaliste suisse Gilles Labarthe. Ce remarquable travail d’enquête décrit les déprédations des multinationales minières en Afrique.
IAMGOLD y est nommément cité.
Par cette action, notre objectif est d’éviter, si l’irréparable se produisait, que quiconque puisse dire un jour : "Nous ne savions pas ! "
L’industrie minière est l’une des plus dévastatrices au monde. Les mines à ciel ouvert ravagent les écosystèmes et les conditions de vie des communautés qui en dépendent. La zone du gisement est d'abord entièrement défrichée, puis des quantités phénoménales de matériaux et de terre sont déplacées pour extraire les métaux recherchés. Les sols et les eaux sont pollués par les produits chimiques utilisés pour extraire les métaux et par les poussières toxiques libérées lors de l’extraction.
L’exploitation minière consomme aussi d'énormes quantités d'énergie, de sources fossiles, aggravant le changement climatique, reconnu pour provoquer d'importants bouleversements environnementaux et sociaux.
Bien loin des communications idylliques qui remplissent les pages de notre presse locale, la réalité économique, sociale et environnementale des régions minières, tourne au cauchemar pour les populations locales d’Afrique. L’ouvrage part de l’exemple des communautés de Sadiola, au sud-ouest du Mali. La société IAMGOLD et ses associés, y exploitent l’un des gisements les plus rentables du monde. Selon l’auteur, 5 millions de tonnes de minerai y sont traités chaque année dans des conditions qui défient l’imagination : « Normes de sécurité, rejets toxiques, quantités réelles de métaux précieux extraites de la terre africaine… autant de données qui semblent se perdre dans les nuages de poussière soulevés quotidiennement aux alentours de la mine...Le gouvernement malien n’arrive pas à obtenir des multinationales le paiement correct des taxes d’exploitation et des royalties. Les contrats miniers sont tenus secrets, l’information sur la gestion des sites d’extraction de l’or, hors de portée des fonctionnaires africains, les administrateurs locaux, écartés du monde des affaires. » (cf p.14)
Malgré des productions d’or considérables, le développement reste un mirage ; le Mali compte aujourd’hui parmi les nations les plus pauvres du globe.
A n’en pas douter, l’implantation des multinationales dans une nation et son développement économiques sont deux critères diamétralement opposés : sur notre continent, la Bolivie en est un exemple flagrant.
Certains diront que ces actes ont lieu en Afrique et ne pourront jamais se dérouler dans notre département !
Deux réponses sont nécessaires : tout d’abord, nous savons qu’un des points noirs de notre département est l’incapacité des services de l'Etat à encadrer et contrôler l’activité minière. Les “dossiers Orpaillage” de la presse locale nous le martèlent impitoyablement chaque semaine, mais aussi l’actualité récente dans un autre domaine, par « l’affaire de l’incinérateur » et sa dioxine en plein Cayenne.
L’autre réponse touche à la morale publique. Compte tenu de ce que nous savons du pillage innaceptable dont fait l'objet le continent africain, la France n'a-t-elle pas le devoir et les moyens de bannir les multinationales qui ne respectent pas, hors de leur frontières, les principes élémentaires de bonne gouvernance, de politiques sociales et environnementales et de respect des droits humains.
Et si la France ne le fait pas, qu’au moins la Guyane lui montre l’exemple !
ATTAC GUYANE
Courriel : monier.p.m@wanadoo.fr
Tél : 0594 32 31 69
http://survie-france.org/article.php3?id_article=1004
http://atheles.org/agone/dossiersnoirs/lorafricain/
http://www.amisdelaterre.org/Banque-europeenne-d-investissement,3582.html
Amnesty international vient d'interpeller le gouvernement canadien à ce sujet : http://www.amnistie.ca/images/stories/section_agir/campagnes/mine_campagne/
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