IamGold, Grenellement incompatible !
Le monde a changé, Al Gore et le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) ont obtenu le Prix Nobel de la Paix. Le réchauffement climatique et la préservation de la biodiversité sont maintenant des enjeux fondamentaux.

Les Verts-Guyane considèrent le projet IamGold sur la Montagne de Kaw comme un symbole. Symbole de projets inacceptables, les acteurs du Grenelle ont eu la même conclusion en inscrivant son arrêt parmi les 15 mesures prioritaires retenues par le groupe « respect de la biodiversité ».

De plus, Amnistie Internationale lance une pétition contre les multinationales canadiennes pour leur comportement inadmissible en Afrique, en particulier IamGold au Mali. (1)

Enfin, le journaliste d’investigation suisse Gilles Labarthe, spécialiste de l’Afrique et correspondant de l’ONU, vient de sortir un livre-enquête accablant intitulé "L'or Africain : Pillages, trafics & commerce international" (2)

Cet ouvrage édifiant part de l’exemple de la Mine de Sadiola au Mali. Ici, IAMGOLD est actionnaire majoritaire. Sadiola représente l’un des gisements les plus rentables au monde.

Pourtant, l’auteur nous apprend comment cette multinationale pille et empoisonne cette région agricole, avec l'aide de la banque mondiale, en s'appuyant sur la corruption. L’exploitation génère d’importants volumes de poussières, chargées de métaux lourds, ce qui provoque des troubles respiratoires chez les villageois. D’autre part, elle pompe énormément d’eau pure pour rincer les minerais, et la restitue polluée. Les règles de prudence les plus élémentaires ne sont pas observées.

Mieux encore, le gouvernement Malien n’arrive même pas à obtenir des multinationales le paiement correct des taxes d’exploitation.

Dans le même temps, ouvriers et populations locales s’enfoncent dans la misère, le développement promis reste un mirage et le Mali compte aujourd’hui parmi les nations les plus pauvres du globe.

Comment une multinationale qui ne respecte pas les droits et les normes élémentaires en Afrique pourrait-elle être exemplaire dans notre région ?

Les mêmes services de l'Etat Français incapables de déceler des rejets de dioxine d'un incinérateur 400 fois supérieurs à la norme en plein centre de Cayenne seront-ils capables de contrôler les nappes phréatiques et les criques en aval de la Montagne de Kaw ?

Si le Grenelle de l'environnement doit déboucher sur une action concrète, c'est l'arrêt du projet minier de la Montagne de Kaw. Un message fort donné par la France au monde entier pour montrer que ces pratiques et ce pillage ne se font pas dans un état de droit et sont désormais d’un autre âge.

En contrepartie de ses actions en faveur de la protection de son environnement et de la mise en valeur durable de sa forêt tropicale, les Verts-Guyane exigent une juste rémunération pour la population Guyanaise afin de favoriser un développement sinçèrement durable.

Brigitte Wyngaarde, Philippe Ménard, Porte Parole des Verts-Guyane

En complément de ce communiqué, vous trouverez les 13 propositions d’urgence « pour changer de cap » proposées par les Verts nationaux sur le site des Verts-Guyane.

(1) campagne d’amnistie internationale : http://www.amnistie.ca/ : "Exploitez sans exploiter"
(2) L’or en Afrique de Gilles Labarthe : http://survie-france.org/article.php3?id_article=1004 - http://atheles.org/editeurs/agone/dossiersnoirs/lorafricain/