Le Collectif « Quel orpaillage pour la Guyane ? », représentant 21 associations et syndicats, met à votre disposition un rapport achevé par notre équipe en mars 2005 sur «l’Etat des lieux de l’exploitation de l’or en Guyane». Il est téléchargeable sur le site de blada.com. Nous souhaitons que la lecture de ce document apporte des précisions complémentaires et une vision d’ensemble du secteur de l’or en Guyane.
Ce rapport a pour but principal d’ouvrir le débat sur la place de l’activité minière en Guyane, en dépasser les conflits d’intérêts, et pour qu’enfin soit pris en considération l’intérêt général.
7 points principaux sont soulevés :
Premièrement, l’exploitation de l’or est responsable de nombreux impacts sanitaires et environnementaux qui ne sont pas maîtrisés à l’heure actuelle.
Jusqu’à quand laissera t’on des populations subir les conséquences de la pollution des eaux (boue et mercure) ?
Deuxièmement, le secteur aurifère est synonyme de précarité de l’emploi. Ainsi plus de 60% de la main d’œuvre est étrangère et embauchée sous des contrats APT (Autorisation provisoire de travail) simplifiant les conditions d’embauche et à durée limitée (9 mois). Rares sont les inspections du travail sur les sites.
Quand les services compétents se donneront-ils les moyens de contrôler les conditions de travail dans ce secteur et d’en publier les chiffres ?
Troisièmement, l’exploitation aurifère est par définition non durable. L’absence de politique minière en Guyane fait qu’aucune planification dans le temps et l’espace n’existe. Jusqu’à quand et où l’exploitation doit-elle se faire ?
Quatrièmement, les retombés économiques directes pour la collectivité sont négligeables et les retombés indirectes non chiffrées. La taxe sur l’or est de 0,5 % et les exportations via les pays voisins sont inquantifiables.
Combien de personnes vivent de cette activité et quelle est sa part dans l’économie de la Guyane ?
Cinquièmement, ce secteur exclut le développement de toutes autres activités dans les zones exploitées.
Comment promouvoir des activités durables de qualité (alimentaire, pharmacologie, cosmétique…), comment promouvoir le tourisme si les eaux sont polluées et les criques saccagées.
A t’on évalué l’impact sur le tourisme dû à l’image déplorable que véhiculent les médias lorsqu’ils traitent de l’insécurité générée par cette activité ?
Sixièmement, l’opacité dans la gestion des sociétés (approvisionnement en carburant et matériel, emplois …) crée un flou entre légalité et illégalité. Cette activité serait-elle encore rentable si la réglementation était respectée ?
Septièmement, la prolifération des sites clandestins fait d’une grande partie de la Guyane une zone de non-droit. En réponse, l’Etat met en place de ponctuelles opérations Anaconda génératrices elles-mêmes d’insécurité et peu efficaces sur le long terme.
Quand des postes fixes seront-ils placés aux points stratégiques afin de contrôler réellement les flux de matériels ?
Quand donnera t’on réellement les moyens à la justice de démanteler les filières du réseau clandestin ? A qui profite la lenteur de ces procédures ?
Actuellement personne n’est capable de répondre à toutes ces questions. Personne n’est donc en droit de promouvoir le secteur minier comme un secteur d’avenir sur lequel la Guyane peut baser son « développement durable ». Les enquêtes et/ou études n’existent pas ou sont toujours ‘’en cours’’.
L’or fait, bien sur, partie de l’histoire de la Guyane et de nombreux Guyanais ont fait vivre leur famille grâce à cette activité. Mais aujourd’hui l’extraction aurifère n’a plus rien d’artisanal et ne rapporte qu’à un petit nombre d’individus, au mépris de l’ensemble de la collectivité. Il est temps que nous encouragions des activités où le respect de l’Homme et de l’Environnement soit une exigence incontournable pour tous ses habitants.
Le Collectif « Quel orpaillage pour la Guyane »
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