Infos citoyennes
22/02/07
Communiqué GRID et DRRT
Le rendez-vous mensuel du café des sciences, au Ti’Bar Kréol’ à Cayenne, organisé conjointement par la DRRT et le GRID autour d’un thème d’actualité, rassemble un public diversifié, avec ses inconditionnels, atteignant une quarantaine de participants.
Le café des sciences, de ce jeudi 15 février, sur le thème « les changements climatiques menacent l’équilibre de notre planète… qu’en est-il pour la Guyane ? » a été animé, autour de Paul LECOMTE, Délégué Régional à la Recherche et à la Technologie, par trois professionnels de l’observation et de l’étude du climat, de ses changements et des interactions avec les écosystèmes - Dominique DAGO (METEOFRANCE), Fabian BLANCHARD (IFREMER) et Damien BONAL (INRA) -.
Thème de recherche investigué par les scientifiques depuis les années soixante dix, les changements climatiques sont aujourd’hui devenus une réelle préoccupation pour l’ensemble de la société, et ses effets – maintenant bien visibles et mesurés – concernent de nombreux domaines : augmentation des températures de l’atmosphère et de la surface des océans, diminution des précipitations, augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes et anomalies climatiques et des extrêmes, montée du niveau des eaux, impacts sur les écosystèmes… L’origine de ces changements climatiques est attribuée aux gaz à effet de serre (eau, dioxyde de carbone, protoxyde d’azote, méthane), c'est-à-dire qui absorbent le rayonnement infrarouge émis depuis la terre et provoquent donc une augmentation de la température. Cette brusque et rapide augmentation de la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère – rapide à l’échelle de l’histoire de notre planète, puisque décelée sur les deux derniers siècles ce qui correspond à l’ère industrielle – est essentiellement liée aux activités humaines (utilisation des énergies fossiles, industrialisation massive, agriculture intensive, etc.). Les modèles de prédiction d’évolution du climat indiquent une augmentation de l’ordre de 2 à 7 degrés Celsius au niveau planétaire à l’échéance de ce siècle, sans toutefois permettre de déterminer précisément les différents scénarios probables, ni de déterminer la capacité d’adaptation ou de régulation des écosystèmes et des espèces vivantes. Les études menées ont également permis de mettre à jour l’existence de véritables « puits de carbone » -les océans et les forêts- piégeant un partie de ces gaz à effet de serre et diminuant d’autant leur action sur le climat
Le public, très attentif, avait de nombreuses interrogations qui ont enrichi le débat. Un éclairage complémentaire a notamment été apporté par un zoologue, Pierre Charles -Dominique, indiquant que des études paléo-écologiques faites en Guyane ont mis en évidence depuis 12000 ans, une dizaine de périodes courtes (1 à 2 siècles) d’intense sécheresse ayant provoqué d’immenses incendies (attestées par la présence de couches de charbon dans les sols anciens) ; ce qui montre que le climat n’a pas toujours été pareil à celui qu’on connaît aujourd’hui avec des changements drastiques des conditions de température et d’humidité.
Faut-il être optimiste ou pessimiste sur l’avenir de notre planète ? Le débat ne se situe plus à ce niveau, semble-t-il. Faisant référence à la dernière conférence mondiale sur le climat de janvier 2007 et aux conclusions du 4ème rapport du GIEC, les intervenants ont mis l’accent sur les scénarios envisagés, privilégiant l’adaptation (habitat, alimentation…) à ces changements en grande partie inéluctables (même si on arrêtait toute dégagement de gaz à effet de serre à partir de maintenant). Les réponses apportées soulignent l’importance d’avoir (enfin !) abouti à un consensus scientifique sur les effets et les origines des changements climatiques et le rôle des activités humaines, ainsi qu’à une prise de conscience généralisée. S’il est impérativement besoin de renforcer les connaissances scientifiques sur les conséquences de ces changements et les interactions entre plusieurs facteurs, tous s’accordent à dire que des solutions immédiates doivent être mises en place, conjuguant l’adaptation des modes de vie aux efforts pour diminuer l’émission de gaz à effets de serre.
Les prochains rendez-vous mensuels des Cafés des Sciences concerneront le carnaval et de l’interculturalité en mars, l’inquiétante diminution des ressources de la pèche à l’échelle de la planète en avril, et les richesses liées à la biodiversité en mai.