Depuis le 7 mars, les habitants de certains villages du Haut-Maroni ayant un rendez-vous de santé au bourg de Maripasoula peuvent utiliser la pirogue sanitaire de l’hôpital. Celle-ci est accessible moyennant un bon de transport. Ce dispositif, financé par l’ARS, est expérimenté pendant un an, avant d’être éventuellement reproduit ailleurs sur le Maroni et l’Oyapock.
En ce mercredi 19 mars, la pirogue de l’entreprise KL Transport Maroni s’élance d’Antecume Pata. Il est 7 heures. Elle fait un arrêt à Taluen, un autre à Elaé puis file jusqu’au dégrad du bourg de Maripasoula, son terminus. Parmi les passagers, trois ont rendez-vous avec un diabétologue du littoral, qui mène des missions régulières à l’hôpital de proximité. Les autres passagers ont également un rendez-vous en lien avec la santé. Tous ont été transportés gratuitement par la pirogue sanitaire, mise en service le 7 mars par la coordination des hôpitaux de proximité et CDPS du CHU.
Cette pirogue sanitaire, financée par l’Agence régionale de santé pour près de 200 000 euros par an, a plusieurs objectifs : faciliter les déplacements des patients du Haut-Maroni vers les professionnels de santé et réduire le recours aux hélicoptères et aux évacuations sanitaires. Elle circule trois fois par semaine, les lundi, mercredi et vendredi, en partant d’Antecume Pata à 7 heures et en repartant de Maripasoula à 15 heures.
« Monter à bord est soumis à la présentation d’un bon de transport signé par un agent des CDPS et qui indique un motif ayant trait à la santé. Aucune autre personne ne peut monter à bord, sauf si le piroguier constate une urgence », explique Clélia Almeida Montel, responsable de la coordination administrative et projets des CDPS. Les motifs sont nombreux : se rendre à l’hôpital de proximité, à la pharmacie, à l’Akatij, à la CGSS, au centre médicopsychologique que gère le Chog, ou encore rejoindre l’aérodrome de Maripasoula pour une évacuation sanitaire programmée sur le littoral… « Une fois arrivés au dégrad, les patients sont autonomes, poursuit Clélia Almeida Montel. Mais s’il se trouve une personne à mobilité réduite et que l’hôpital en a été informé, nous avons désormais notre ambulance pour la transporter » (lire la Lettre pro du 18 février).
Depuis son lancement, en moyenne quatre ou cinq passagers utilisent quotidiennement la pirogue sanitaire. Les principaux motifs sont les rendez-vous à l’hôpital de proximité ou à la pharmacie, ainsi que des consultations qui ne sont pas réalisables dans les CDPS d’Antecume Pata et de Taluen. Ces derniers jours, elle a également été empruntée par un patient devant passer un scanner au Centre Hospitalier de Cayenne.
Pour faire connaître ce dispositif, des informations ont été communiquées aux chefs coutumiers, maire et acteurs du sanitaire et du social. Prochainement, des affiches seront placardées dans tous les sites accueillant des patients. Une évaluation sera réalisée par l’ARS d’ici à un an, avec la perspective de déployer d’autres pirogues sanitaires ailleurs sur le Maroni (Papaïchton, Grand-Santi) et l’Oyapock.
Bientôt aux couleurs de la santé
Si le prestataire de transport retenu utilise une de ses pirogues pour transporter les patients du Haut-Maroni, celle-ci arbora bientôt de nouvelles couleurs. L’ARS avait lancé un concours de dessins auprès d’établissements scolaires pour imaginer sa décoration. Le projet retenu est celui de la classe de 2de CAP SDG (signalétique et décors graphiques) du lycée de Balata, à Matoury.
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