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Infos citoyennes

25/03/25
Professionnelles de santé agressées : plusieurs mesures

Deux rencontres ont été organisées, samedi matin à la préfecture et hier après-midi à l’ARS. Le nombre de boutons d’alerte connectés à la police nationale sera doublé. Les soignants pourront se faire connaître au titre des « professions menacées » auprès de la gendarmerie. Les formations prodiguées par la police nationale seront renouvelées et étendues à tout le territoire. Deux logements, situés sur la base de la gendarmerie, sont mis à disposition des professionnels de santé intervenant à Maripasoula. Une nouvelle campagne de sensibilisation, sur de nouveaux médias, sera menée. Les consultations de sûreté gratuites de la gendarmerie seront étendues aux logements et cabinets des soignants, notamment à Maripasoula.

Relations avec les forces de l’ordre, formations, observatoire, communication à destination du grand public. Plusieurs mesures ont été annoncées ou confirmées après le viol et le braquage dont ont été victimes deux infirmières, la semaine dernière (lire la Lettre pro de vendredi). Deux rencontres ont été organisées avec les professionnels : samedi matin à la préfecture puis hier après-midi à l’Agence régionale de santé. Les infirmiers libéraux ont prévu de se revoir demain à 20 heures à la mairie de Cayenne pour en discuter.

« La situation sur notre territoire est préoccupante, qu’il s’agisse d’incivilités, de menaces ou d’agressions dans ce qui fait le cœur de notre métier », déplore Awatef Argoubi, référente sécurité à l’URPS infirmiers. « Il y a ce genre d’actes, énormes, mais aussi les agressions répétées des patients, de leur famille ou de leurs proches », poursuit Glawdys Dufail, vice-présidente à l’Ordre des infirmiers.

Représentées à l’ARS, la Collectivité territoriale (CTG), l’Association des maires et la communauté d’agglomération du Centre littoral (CACL) ont assuré qu’elles soutiendraient les demandes des professionnels de santé. « Nous regarderons au niveau de la mairie ce qu’il est possible de faire lorsqu’un professionnel nous signale un quartier où il rencontre des difficultés », souligne Serge Smock, président de la CACL et maire de Matoury.

Exprimant sa « sidération » face aux agressions de la semaine dernière et renouvelant « avec la plus grande fermeté la condamnation » de ces actes, Laurent Bien, directeur général de l’ARS, a rappelé que l’Agence apportera « un soutien moral d’abord, un soutien juridique s’il le faut et un soutien financier » pour aider les professionnels de santé. Il s’est exprimé sur quatre mesures :

  • La poursuite du financement du dispositif de boutons d’alerte connectés à la police nationale (lire la Lettre pro du 10 janvier). Actuellement, il a été remis à trente-cinq infirmiers, six sages-femmes et huit médecins libéraux de Cayenne, dans le cadre d’une expérimentation. Leur nombre sera doublé.
  • Le soutien et le financement d’une campagne de sensibilisation contre les violences faites aux professionnels de santé, sur de nouveaux médias ;
  • S’agissant des formations proposées par les forces de l’ordre aux professionnels de santé, Laurent Bien a indiqué que l’ARS aidera à leur financement ;
  • S’agissant de la création d’un observatoire locale des violences faites aux soignants, sur le modèle de celui des médecins, le directeur général de l’ARS a souligné qu’il n’était « pas incompatible » avec l’Observatoire nationale des violences en santé (ONVS). « Il faut voir comment cela s’articule. Nous avons besoin de données consolidées sur la situation. » Cet observatoire serait chargé de recenser les agressions, accompagner les victimes et coordonner les actions. Laurent Bien a rappelé la nécessité de signaler tout fait sur le site de l’ONVS

Samedi, lors de la rencontre à la préfecture, plusieurs propositions et remarques avaient également été faites :

  • Mise à disposition en urgence de deux logements à Maripasoula dans la base de la gendarmerie ;
  • Accès gratuit aux consultations de sûreté de la gendarmerie nationale pour les soignants, qu’il s’agisse des cabinets, des pharmacies et des logements de soignants dans les communes isolées ;
  • En zone gendarmerie, faute de bouton anti-agression, les professionnels de santé sont intégrés au dispositif « professions menacées ». Leurs appels au 17 sont prioritaires. Pour en bénéficier, le professionnel de santé doit se rapprocher de sa gendarmerie ;
  • Après celle d’octobre 2024 à l’ARS, une prochaine réunion du comité de suivi sécurisation sera organisée en septembre avec les représentants des professionnels de santé, la préfecture, les forces de l’ordre et le parquet.

Hier après-midi, Awatef Argoubi a salué « un premier cadre d’actions avec des mesures immédiates et des perspectives à moyens et à long termes ».

De nombreuses manifestations de soutien

Après les deux agressions subies la semaine dernière par deux infirmières, plusieurs rassemblements de soutien ont eu lieu ces derniers jours. Le premier s’est tenu vendredi devant la préfecture, avec plusieurs dizaines de professionnels de santé. D’autres rassemblements ont eu lieu au même moment devant la gendarmerie de Kourou et la sous-préfecture de Saint-Laurent-du-Maroni.

Dimanche, des habitants et professionnels de Maripasoula ont participé à une marche blanche. Hier, pendant les discussions à l’Agence régionale de santé, des professionnels étaient réunis à l’extérieur. Des confrères et consœurs ont manifesté, au même moment, en Martinique et en Guadeloupe.

 

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