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03/01/25
CHU de Guyane : la réorganisation des hôpitaux prend forme

Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, le groupement de coopération sanitaire (GCS) appelé à devenir le siège du futur CHU de Guyane, a débuté ses activités de soins en son nom propre. Si cela ne change rien pour les patients – qui sont pris en charge au même endroit – et pour les professionnels – qui poursuivent leur activité sur le même site -, il s’agit d’un pas de plus vers la création du CHU.

Au bureau des entrées du Centre Hospitalier de Cayenne, il est à peine 1 heure, en cette nuit de la Saint-Sylvestre, lorsque Christophe Bouriat, directeur général du Centre Hospitalier de Cayenne, et Salah Daoui, son directeur des affaires financières, rejoignent le bureau des entrées. Depuis minuit, quatre agents s’affairent sur leurs ordinateurs autour de Christine Abrahim, responsable du service clientèle. La même scène se reproduit au bureau des entrées des urgences, à celui de la maternité, au Centre Hospitalier de Kourou (CHK) et à celui de l’Ouest guyanais (Chog). Au total, quinze agents des bureaux des entrées des trois hôpitaux publics et cinq informaticiens sont mobilisés en cette nuit qui marque l’an I du CHU de Guyane.

La manipulation est aisée à comprendre, mais fastidieuse et ne peut être reportée. Le 31 décembre, Laurent Bien, directeur général de l’Agence régionale de santé, a autorisé plusieurs activités de soins au groupement de coopération sanitaire – établissement de santé (GCS-ES, lire ci-dessous)). Il s’agit en pratique de transferts de certaines activités des trois hôpitaux publics à ce nouvel établissement. Ce dernier pourra ainsi être labellisé Centre Hospitalier Régional dans les prochains mois puis signer la convention de création du CHU avec l’Université de Guyane. Au cours de cette nuit de réveillon, il s’agissait donc de clôturer au 31 décembre les séjours de près de 400 patients dans l’établissement où ils sont actuellement hospitalisés. Et d’ouvrir un nouveau séjour à compter du 1er janvier au sein du GCS-ES. Si les patients n’ont en pratique pas changer de chambre, ni de lit, ni d’équipe soignante, il était indispensable de créer un séjour dans l’établissement qui est désormais titulaire de l’activité pour laquelle ils sont pris en charge.

Dans le détail, cela concernait environ :

200 patients au CHC ;
50 au CHK ;
120 au Chog.

La majorité des transferts ont pu être réalisés dans la nuit. Une nouvelle étape vient donc d’être franchie sur le chemin vers le CHU.

Un nouvel établissement de santé voit le jour

Le 29 juillet, l’Agence régionale de santé a approuvé la création du groupement de coopération sanitaire (GCS) préfigurateur du CHU de Guyane. Depuis le 1er janvier, celui-ci est officiellement le quatrième établissement de santé (GCS-ES) du futur CHU, aux côtés des centres hospitaliers de Cayenne (CHC), Kourou (CHK) et de l’Ouest guyanais (Chog). En effet, la veille, Laurent Bien, directeur général de l’ARS, a accordé plusieurs autorisations d’activité de soins à la nouvelle structure. Dans les faits, les activités portées par le GCS-ES continuent d’être réalisées dans les trois hôpitaux publics en tant que « sites du GCS-ES ». Le CHC, le CHK et le Chog abritent donc désormais :

Des activités dont le GCS-ES détient l’autorisation ;
Des activités dont ils sont eux-mêmes titulaires.

Dans le détail, l’ARS a accordé :

Trois nouvelles autorisations de médecine pour les trois sites du GCS-ES. Elles reprennent la quasi-totalité de l’activité de médecine des trois établissements historiques ;
Trois nouvelles autorisations de chirurgie pour chacun des trois sites, toujours pour le compte du GCS-ES. Les sites vont porter les spécialités chirurgicales qui sont prioritaires dans le processus d’universitarisation : chirurgie gynécologique, chirurgie urologique, chirurgie viscérale et neurochirurgie. Le GCS-ES a obtenu pour la première fois en Guyane l’autorisation de neurochirurgie dans la modalité stéréotaxique (technique de neurochirurgie pour atteindre des zones profondes du cerveau de manière précise, en s’aidant d’un repérage neuroradiologique) ;
Deux autorisations de soins critiques pour les sites du CHC et du Chog. L’unité de soins intensifs neurovasculaires (USINV) et l’unité de soins intensifs cardiologiques (Usic) ont été réautorisées. Il est à noter que le site de Kourou sera doté de six lits d’unité de soins intensifs polyvalents (Usip) dérogatoires. Son ouverture est prévue ce mois-ci. Enfin, le site de Cayenne se dotera d’une unité de réanimation pédiatrique de six à huit lits. Elle pourrait ouvrir en 2027 ou 2028, en fonction des travaux qui doivent être réalisés.
Une autorisation de cardiologie interventionnelle, cédée par le CHC au profit du GCS-ES.
Trois autorisations de chirurgie dans le nouveau régime ont enfin été accordée au CHC, au CHK et au Chog en leur nom propre. Une quatrième autorisation a été attribuée à l’hôpital privé Saint-Gabriel. Le CHC est le seul établissement à voir obtenu la modalité chirurgie pédiatrique et la modalité chirurgie bariatrique.

En obtenant ces autorisations, le GCS-ES répond aux critères pour pouvoir être labellisé Centre Hospitalier Régional :

Assurer les soins courants à la population proche ;
Développer des prises en charge de haute technicité pour l’ensemble de la population régionale.

Une fois ce label obtenu, l’établissement pourra envisager de signer la convention de création du CHU avec l’Université de Guyane.

Les huit pôles et les services du GCS-ES

Urgences - soins critiques (urgences, Samu, médecine légale, soins continus et réanimation, réanimation pédiatrique et prélèvement d’organes) dirigé par le Dr Mosa Tsafehy ;
Chirurgie – anesthésie (chirurgie urologique, neurochirurgie, chirurgie digestive et viscérale, bloc opératoire, anesthésie, douleur et chirurgie ambulatoire) dirigé par le Dr Anne-Christèle Dzierzek ;
Santé publique – recherche (Département Recherche Innovation Santé Publique, centre de ressources biologiques, délégation à la recherche clinique et à l’innovation, permanence d’accès aux soins de santé, précarité, promotion-prévention-partenariat-éducation en santé, santé sexuelle et reproductive) dirigé par le Pr Antoine Adenis ;
Médecine 1 (cardiologie, neurologie, pneumologie, hépato-gastro-entérologie, endocrinologie, diabétologie, nutrition et néphro-dialyse) dirigé par le Dr Dominique Louvel ;
Médecine 2 (infectiologie, dermatologie, soins palliatifs et médecine polyvalente et interne dont rhumatologie, hématologie et gériatrie aiguë) dirigé par le Pr Félix Djossou ;
Femme - mère – enfant (médecine néonatale, pédiatrie, chirurgie pédiatrique et gynécologie-obstétrique) dirigé par le Pr Narcisse Elenga ;
Médico-technique (imagerie, anatomo-cytopathologie, pharmacie à usage intérieur de Cayenne et biologie de Cayenne) dirigé par le Pr Magalie Demar ;
CDPS - hôpitaux de proximité (ainsi que les équipes mobiles de proximité) dirigé par le Dr Cyril Rousseau.

Le CHC conserve deux pôles :