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09/09/24
Précisions sur la politique d'attractivité mise en oeuvre par l'académie de Guyane

Un reportage de Guyane la première diffusé lors du journal télévisé du 06 septembre 2024 fait intégralement reposer la politique d'attractivité du rectorat sur la réalisation d'une lettre d'information.
Malgré tout l'intérêt que présente la future lettre d'information de l'académie, la politique d'attractivité du rectorat repose sur des actions qui ne sauraient se résumer à la présentation régulière des activités réalisées par l'ensemble des acteurs de l'éducation nationale, i.e. à une lettre d’information.

La pénurie d’enseignants et de personnels mobilisés par les métiers de l’éducation est un phénomène général, national et international comme l’atteste un rapport récent de l’OCDE consacré à cette importante question. La Guyane est incontestablement plus touchée que d’autres académies en raison d’une part de son éloignement, d’autre part d’une très forte croissance des effectifs d’enfants scolarisés ; aucune autre académie ne connait une telle croissance. Nous devons accueillir chaque année de plus en plus d’élèves alors que nous peinons à recruter davantage de personnels qualifiés.

Cette difficulté n’est pas une fatalité et nous devons bien dire et redire que la jeunesse guyanaise est l’une des principales richesses, sinon la principale richesse de notre territoire. L’éducation et le capital humain sont les principaux moteurs de la croissance et du développement économiques.

La Guyane bénéficie de modalités particulières de recrutements i.e. les concours dits « spécifiques » ou « réservés » qui ont produit des effets positifs aussi bien dans le premier que dans le second degré ; il faut les maintenir mais en allant plus loin dans notre politique de recrutement et de gestion des ressources humaines que nous avons voulu plus volontariste et qui s’articule aujourd’hui autour de cinq axes.

Le premier consiste à mobiliser plus encore et prioritairement les viviers locaux. Ces viviers sont constitués de jeunes guyanais qui, partout sur le territoire et pas seulement sur l’île de Cayenne et le littoral, peuvent être intéressés par les métiers de l’éducation nationale. C’est à l'académie de Guyane de faire les démarches pour « aller les chercher » en leur proposant des modalités de recrutement et de formation adaptées et un accompagnement personnalisé. Le travail que nous réalisons aujourd’hui avec l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation de l’université de Guyane s’inscrit pleinement dans cette logique. Nous aurons sans doute l’occasion cette année d’aller encore plus loin dans la mobilisation des viviers locaux, en nous inspirant des réussites constatées dans certains sites isolés mais aussi du succès du programme engagé depuis plusieurs années en direction des intervenants en langues maternelles.
La mobilisation des viviers locaux implique aussi de s’adresser spécifiquement aux adultes guyanais qui, dans le cadre d’une reconversion professionnelle, sont intéressés par la palette des métiers, très large, offerte par l’éducation nationale en Guyane. Le partenariat que nous avons établi dans cette perspective avec France Travail a produit ses premiers effets ; nous entendons le poursuivre en l’intensifiant. L’idée est de mieux faire connaître nos métiers et nos besoins en s’adressant à ceux qui disposent d’un socle de qualifications et de compétences valorisables dans le champ de l’éducation nationale.

Le deuxième axe concerne les personnels non titulaires de la fonction publique. L’académie ne saurait fonctionner sans cet apport essentiel de personnels dits « contractuels » et nous devons assumer pleinement cette dualité dans les recrutements de nos personnels. Notre approche doit être qualitative dans la mesure où ces personnels, contractuels de la fonction publique, participent de manière structurelle au bon fonctionnement de notre académie, des écoles, collèges et lycées comme du rectorat.
Ainsi, nous proposons désormais aux plus engagés et motivés d’entre eux, un contrat de trois ans qui traduit mieux notre volonté de construire dans la durée une relation professionnelle plus stable, bénéfique à l’ensemble des parties et in fine à nos élèves.
Nous avons par ailleurs décidé, en complément, de recruter les nouveaux contractuels le plus en amont possible de la rentrée scolaire, dès le 1er juin ; ceci afin de se donner le temps nécessaire d’engager les formations nécessaires et de mieux anticiper les affectations géographiques de ces nouveaux collègues.

Le troisième axe vise à élargir notre vivier de recrutement lorsque nous n’arrivons pas à trouver localement les personnels et compétences dont nous avons besoin. C’est le sens du partenariat noué avec trois grandes universités de l’Hexagone afin de promouvoir l’Académie de Guyane auprès des jeunes diplômés de ces universités et pouvoir ainsi établir annuellement une liste de nos emplois, besoins et missions non couverts.

Nous poursuivons en même temps, et il s’agit de notre quatrième axe, une politique de coopération étroite avec l’université de Guyane afin d’élargir le spectre des formations offertes aux jeunes guyanais. La création d’un Institut de préparation à l’administration générale, mais aussi la mise en place d’une licence des Sciences et techniques des activités physiques et sportives dès la rentrée 2024 relèvent de cette démarche. Nous travaillons actuellement sur la création d’une licence de Psychologie pour la rentrée universitaire 2025. Il faut ici souligner l’engagement très fort de l’Université de Guyane et de son président, à l’écoute de nos besoins et de ceux de la jeunesse guyanaise. L’Éducation Nationale est de loin le premier employeur de la Guyane, ce qui justifie que nous puissions œuvrer ensemble pour développer l’offre de formation de l’enseignement supérieur.

Le cinquième axe s’intéresse aux conditions de vie de nos personnels, parce que ces conditions de vie impactent directement les conditions d’exercice du métier et par conséquent l’attractivité de notre académie et de ses différents sites parfois qualifiés d’éloignés ou d’isolés. Les sujets sont nombreux : le transport des personnes et des biens, le logement, l’accès aux services publics et, bien sûr, l’accompagnement administratif et professionnel de nos collègues confrontés aux difficultés liées à l’éloignement géographique. Ce travail est réalisé en étroite collaboration avec les municipalités dont il faut saluer l’engagement, les services de l’Etat mobilisés à nos côtés, les bailleurs sociaux désireux d’accompagner le développement de l’Éducation Nationale partout sur le territoire, la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) toujours très engagée dans le déploiement coordonné de nos politiques éducatives, EDF Guyane à la recherche constante de solutions pour améliorer des situations quelquefois péjoratives...
Un service ad hoc a été créé au Rectorat de l’académie de Guyane, le service "Attractivité, mobilité, proximité", opérationnel depuis le 1er mars 2024, afin d’assurer de manière permanente et dans la durée la mise en œuvre et le suivi de cette priorité. Il s'agit là d'une première nationale.

La combinaison de ces mesures devra permettre de résoudre les difficultés de recrutement auxquelles nous sommes confrontés afin d’éviter qu’elles ne deviennent structurelles. Les métiers de l’enseignement sont des métiers à vocation qui engagent notre avenir collectif ; nous devons être à la hauteur de cet enjeu et des attentes légitimes de la population guyanaise.
L’ensemble de ces éléments ont été explicitement abordés lors de la conférence de presse du 06 septembre 2024.