Le 14 août, l’OMS a déclaré que la recrudescence actuelle de Mpox sur le continent africain constitue une urgence de santé publique de portée internationale. Le risque de transmission en France de la nouvelle souche est considéré comme faible, tandis que des cas sporadiques de la souche de 2022 sont régulièrement déclarés tous les mois. Aucun décès n’a été à déplorer. En Guyane, les professionnels de santé sont invités à solliciter l’avis du service de dermatologie du Centre Hospitalier de Cayenne pour tout cas suspect. L’Institut Pasteur est en mesure de détecter ce nouveau variant. Une vaccination post-exposition sera proposée ainsi qu’une vaccination préventive pour les groupes les plus exposés au virus.
Quelle est la situation ?
Le 14 août 2024, le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que la recrudescence actuelle du mpox (anciennement variole du singe ou monkeypox) sur le continent africain constitue une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). Du 1er janvier au 3 août, le Centre africain de prévention et de contrôle des maladies a rapporté 14 479 cas de mpox en Afrique, dont 456 décès. L’épidémie est due au clade I, alors que le clade II était responsable de celle de 2022 et de cas sporadiques depuis. Un cas du clade I a été détecté en Suède au 15 août ; aucun en France et a fortiori en Guyane. L’USPPI a pour objectif d’appeler à la mise en place d’une réponse internationale efficace, coordonnée et solidaire.
Quels risques de propagation ?
Il est hautement probable que des cas sporadiques soient déclarés en France, comme cela a été le cas en Suède. L’existence de cas sporadiques ne modifie pas l’analyse de risque de diffusion à la population générale estimée comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et témoigne d’un système de surveillance efficace et de la mobilisation des autorités.
Un message DGS-Urgentsouligne toutefois que « la probabilité d'infection par le clade I du mpox virus pour les contacts étroits de cas importés possibles ou confirmés est en revanche élevée, mais la gravité de la maladie devrait être faible ». Une attention doit être portée aux personnes souffrant de maladies sous-jacentes, en particulier les personnes immunodéprimées. « Enfin, la probabilité d'infection pour les personnes ayant de multiples partenaires sexuels qui n’étaient pas auparavant infectées par le clade IIb du MPXV ou qui n'étaient pas vaccinées lors de l'épidémie de 2022 est considérée comme modérée. »
Quelle gravité ?
« Les observations actuelles de l’épidémie de Clade I en Afrique centrale font apparaître une létalité et une virulence supérieures à l’épidémie de clade 2 que nous avons connue en Europe en 2022 (…) Bien que la gravité de la maladie soit dans la plupart des cas faible, les personnes immunodéprimées et celles atteintes d'une infection par le VIH non traitée pourraient présenter une gravité clinique modérée. Globalement, le risque pour ces populations est modéré. »
La Guyane se prépare
Depuis la semaine dernière, l’Agence régionale de santé échange sur le sujet avec les professionnels de santé et notamment la pharmacie à usage intérieur, le service de dermatologie et celui d’infectiologie du Centre Hospitalier de Cayenne, l’Institut Pasteur de Guyane et la cellule régionale de Santé publique France. Hier après-midi, une réunion s’est tenue à l’ARS pour faire le point sur le diagnostic, la vaccination et les parcours de soins. Aujourd’hui, le CHC fera un point sur les procédures et les filières et procédures pour les cas suspects pris en charge par le service de dermatologie et la vaccination réalisée au sein de l’unité des maladies infectieuses et tropicales (Umit).
Que faire face à un cas suspect ?
Les personnes avec des symptômes évocateurs d’une infection à Mpox, notamment une éruption cutanée, doivent contacter préférentiellement leur médecin traitant ou un Cegidd (centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic) pour se faire dépister. L’ARS met à jour actuellement le logigramme de prise en charge d’une suspicion de cas de mpox, diffusé aux URPS en 2022. La nouvelle version sera transmise aux unions régionales des professionnels de santé concernées. Face à tout cas suspect, les professionnels de santé sont invités à solliciter l’avis du service de dermatologie du CHC :
La sollicitation de cet avis est importante en raison du risque de confusion avec d’autres éruptions cutanées. Les prélèvements seront confiés à l’Institut Pasteur qui a indiqué être en mesure de détecter le nouveau variant du virus.
Le mpox est une maladie à déclaration obligatoire au même titre que les autres orthopoxviroses. Tout cas suspect doit ainsi être signalé sans délai à l’Agence régionale de santé à l’adresse ars973-alerte@ars.sante.fr en transmettant le formulaire de déclaration obligatoire correspondant à la maladie. Cette déclaration permettre à l’ARS de mettre en place les mesures nécessaires à la limitation du risque de propagation : isolement, contact-tracing pour identification des personnes contacts, rappel des mesures de prévention, organisation de la vaccination des contacts, etc. »
Vaccination : qu’en est-il ?
Le Centre Hospitalier de Cayenne fait le point ces jours-ci sur la vaccination. En 2022, il a centralisé les commandes et fournissait les doses aux différents centres de vaccination : centre antirabique du CHC, CDPS, Cegidd de la Croix-Rouge française et du Chog.
Les personnes adultes contacts à risque élevé de contracter le virus mpox peuvent être vaccinées, incluant les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle. Il s’agit d’une vaccination post-exposition, dans une stratégie réactive autour d’un cas confirmé de mpox. Dans l’idéal, le vaccin doit être administré dans les quatre jours après le contact à risque et au maximum quatorze jours.
En septembre, la Haute Autorité de santé (HAS) rendra un avis sur l’intérêt de lancer une campagne de vaccination préventive ou de rappel à destination des populations cibles. Les populations cibles identifiées en 2022 et qui n’ont jamais été vaccinées auront la possibilité de se faire vacciner sans attendre cet avis :
L’ARS se rapprochera des associations intervenant auprès de ces publics pour en rediscuter avec elles.
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