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23/07/24
La prochaine campagne de vaccination anti-HPV au collège se prépare

Depuis l’an dernier, la vaccination contre les papillomavirus humains et un rattrapage des autres vaccins sont proposés à tous les élèves de cinquième, sur autorisation parentale. Plus de 600 élèves en ont bénéficié. Fin juin, des informations ont été transmises aux élèves de sixième et à leurs parents, en vue de la prochaine campagne, qui débutera en octobre.

Que 80 % d’une classe d’âge soit vaccinée contre les papillomavirus humain (HPV) à l’horizon 2030. Telle est l’ambition portée par le gouvernement et le programme Guyane Santé 2030. En effet, cette vaccination permet de prévenir chaque année 90 % des 6 000 nouveaux cas de cancers et de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus liés aux HPV. C’est dans ce cadre qu’a été lancée la campagne de vaccination au collège, à destination des élèves de cinquième. En Guyane, la couverture vaccinale a augmenté de dix points, tant chez les garçons que chez les filles, entre octobre et décembre 2023, soit entre le début et la fin de la première phase de campagne (lire ci-dessous).

Vingt-sept des trente et un collèges publics du territoire ont participé à la campagne et aucun des sept collèges privés sous contrat. Sur le littoral, la vaccination était réalisée par les équipes de la Croix-Rouge française ; dans les territoires isolés, par les équipes mobiles de santé publique en communes (Emspec). Lors de la première phase de la campagne, fin 2023, 553 élèves ont reçu leur première dose et 47 ont reçu une seconde dose. En outre, une centaine d’élèves dont les parents avait donné leur accord ne se sont pas présentés le jour de la vaccination. Lors de la seconde phase, entre avril et juin 2024, 460 élèves ont reçu une deuxième dose et 73 leur première. La différence entre les deux phases s’explique par des élèves n’ayant pas achevé le schéma mais aussi par des élèves ayant reçu leur seconde dose en ville. Ce fut le cas à Régina où la première dose a été administrée au collège et la seconde par un médecin libéral.

C’est sur le territoire de la communauté d’agglomération du Centre littoral (CACL : Cayenne, Rémire-Montjoly, Matoury, Roura, Montsinéry-Tonnégrande et Macouria) et dans l’Est guyanais que la participation a été la plus forte : 22 % des élèves pour la première dose et 15 % pour la seconde. A l’inverse, elle était de 5 % et 2 % dans l’Ouest guyanais. Dans les Savanes, 10 % des élèves ont participé. C’est là aussi que la couverture vaccinale était la plus élevée avant le début de la campagne dans les collèges (lire la Lettre pro du 5 septembre).

Pour mieux sensibiliser les élèves et leurs familles, plusieurs aménagements sont opérés en vue de la prochaine campagne, qui débutera en octobre. Le rectorat et l’ARS ont fait le point sur le sujet mi-juillet. En juin, une information a été transmise aux parents des élèves de sixième au moment de leur inscription en cinquième. L’autorisation parentale a été réécrite pour l’adapter aux réalités du territoire. A la rentrée des classes, un nouveau flyer, sous formes papier et dématérialisée, sera remis aux élèves de cinquième, adapté et traduit en cinq langues. Des séances de sensibilisation et d’information seront organisées pour les élèves par le personnel de l’Éducation nationale en même temps que sera lancée une campagne nationale de promotion de la vaccination contre les HPV. L’information des parents et le recueil des autorisations seront réalisées dans la foulée pour une première phase de vaccination entre octobre et décembre. Si la possibilité a été donnée d’administrer les deux doses de vaccin sur deux années scolaires consécutives, le choix a été fait en Guyane de les administrer au cours de la même année. Enfin, il est à noter que dans les établissements et services médico-sociaux, la campagne sera élargie à l’ensemble des adolescents de 11 à 14 ans.

La couverture vaccinale anti-HPV en hausse

En Guyane, la couverture vaccinale contre les HPV chez les jeunes filles au 31 décembre 2023 était de 29,3 % pour au moins 1 dose chez les filles âgées de 15 ans (jeunes filles nées en 2008) et 15,7 % pour le schéma complet chez les filles âgées de 16 ans (jeunes filles nées en 2007). Les couvertures vaccinales au moins 1 dose chez les jeunes filles de 15 ans ont progressé entre 2022 et 2023 de 4,4 points tandis que les couvertures vaccinales à 2 doses chez les 16 ans a diminué de 2,2 points entre 2022 et 2023. Chez les garçons, la couverture vaccinale contre les HPV en 2023 était de 8,6 % pour au moins 1 dose à 15 ans (+ 3,9 points) et 3,6 % pour le schéma complet à 16 ans (+ 1,9 point). Tels sont les résultats d’une étude sur la couverture vaccinale réalisée par Santé publique France. SpF les a publiés dans un bulletin de vaccination mis en ligne en avril.

La fin de l’année 2023 a été marquée par le lancement de la campagne de vaccination contre le HPV au collège, au bénéfice des élèves de cinquième. Des estimations de couvertures vaccinales ont été réalisées chez les jeunes âgés de 12 ans, nés en 2011. Avant le début de campagne, au 30 septembre 2023, la couverture vaccinale HPV au moins 1 dose chez les jeunes nés en 2011 était de 15 % chez les filles et 8 % chez les garçons. Après la première phase de la campagne, au 31 décembre 2023, cette couverture atteignait 25 % chez les filles et 18 % chez les garçons avec les vaccinations réalisées en ville et celles au collège.

« Ces augmentations de couverture vaccinale s’inscrivent cependant dans une tendance à la hausse des couvertures vaccinales contre les HPV, souligne SpF. L’année précédant la campagne, il avait notamment été observé au niveau national, pour les filles et les garçons nés en 2010, une augmentation de couverture vaccinale de 4 points entre le 30 septembre 2022 et le 31 décembre 2022. »