A l’appel des professionnels de santé libéraux, un peu plus de 400 personnes à Cayenne et 150 à Saint-Laurent du Maroni ont marché hier matin, en mémoire d’Hélène Tarcy-Cétout, pharmacienne tuée à l’arme blanche la semaine dernière. Lors d’une rencontre avec les représentants des libéraux, Dimitri Grygowski, directeur général de l’ARS, a annoncé la déclinaison, pour les professionnels de ville, de la convention Santé-Sécurité-Justice. Une réflexion est également engagée pour lancer un marché de sécurisation de leur exercice professionnel.
« Il y a une semaine, une de nos consœurs perdait la vie, lâchement assassinée, juste parce qu’elle exerçait sa profession, parce qu’elle se rendait sur son lieu de travail. » Devant un peu plus de 400 personnes réunies devant la préfecture à Cayenne hier matin, Marc Lédy, président du conseil départemental de l’Ordre des pharmaciens, rappelle les circonstances tragiques qui ont mobilisé pour une marche de nombreux professionnels de santé libéraux, mais aussi des hospitaliers, des professionnels de la Croix-Rouge française, des sapeurs-pompiers, des élus, des militants et quelques personnalités du monde de la culture. Au même moment, environ 150 personnes marchent dans les rues de Saint-Laurent du Maroni avant de se réunir, deux fois plus nombreuses, à la mairie, selon France-Guyane. Car voici une semaine, à Saint-Laurent du Maroni, Hélène Tarcy-Cétout, pharmacienne, succombait à un acte odieux et lâche.
A Cayenne, des représentants des URPS, des Ordres et des syndicats de professionnels de santé sont reçus à la préfecture pour exposer leurs revendications. Dans l’après-midi, les échanges se poursuivent avec Dimitri Grygowski, dans les locaux de l’Agence Régionale de Santé. « Je suis en phase avec vos revendications, les a assurés le directeur général de l’ARS. Je peux reprendre la quasi-totalité de celles-ci. »
La convention nationale Santé-Sécurité-Justice de 2010, déclinée une première fois en Guyane en 2012, sera mise à jour avec un volet pour les professionnels de santé libéraux. Dans les quinze jours, un premier groupe de travail se réunira pour rédiger, d’ici aux grandes vacances, dix premières fiches réflexes. Les sujets qu’elles peuvent aborder sont nombreux et ont trait aux situations que rencontrent les professionnels de santé au quotidien : orientation et suivi des personnes avec une problématique addictive, admission des victimes de violences conjugales, vols et dégradations, troubles à l’ordre public, occupation illicite des locaux, recherche d’identité de patient, dépôt de plainte…
« Sécuriser votre exercice professionnel »
« Il y a également un enjeu à sécuriser votre exercice professionnel, a poursuivi Dimitri Grygowski. Il nous faut caractériser l’insécurité dont vous êtes victimes, avoir un état des lieux de ce qui a été activé ou pas sur le territoire, comme la vidéosurveillance ou le bouton alarme (lire les Lettre pro du 18 octobre 2022 et du 10 mars 2023). » L’ARS étudiera également la possibilité d’un marché pour la sécurisation des cabinets et son financement
D’ici à la fin du premier semestre, le travail sera engagé pour organiser des sessions de sensibilisation et des formations aux questions de sécurité. Les professionnels de santé souhaitent que les formations soient organisées en Guyane, « pour que nos secrétaires, nos préparateurs en pharmacie, qui sont en première ligne, puisse en bénéficier », souligne le Dr Jawad Bensalah, en charge des questions de sécurité à l’URPS médecins. Enfin, une campagne de communication autour du respect des professionnels de santé sera déployée d’ici à la fin juin.
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