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Infos citoyennes

21/02/24
En ordre de bataille face à la dengue

De nombreux professionnels de santé ont échangé, hier soir, sur la situation épidémique et la manière dont ils s’organisent pour y faire face. L’un des enjeux est de ne pas engorger les urgences et le centre 15.

Pour avoir une idée de l’ampleur de l’épidémie actuelle de dengue, on connaît le nombre de nouveaux cas confirmés par semaine : près de 800 ; le nombre de passages dans les services d’urgence : plus de 200 par semaine ; le nombre de tests rapides et de PCR réalisés depuis le début de l’année au laboratoire de l’hôpital de Cayenne (CHC) : 2 100 et 1 354. Mais un autre chiffre vient illustrer la tension que l’épidémie est susceptible de faire peser sur le système de santé : le Samu reçoit actuellement 450 appels par jour, soit près du double d’une journée ordinaire (250). « Chaque heure, ce sont entre cinq et dix appels qui concernent la dengue, souvent chez des patients non graves, pas à risque mais qui ne parviennent pas à voir un médecin de ville », a témoigné le Dr Alexis Fremery, du services Urgences-Samu du CHC, hier soir lors d’un échange organisé par l’ARS avec les professionnels de santé.

Tout le monde se met en ordre de bataille pour faire face à l’épidémie. Le laboratoire de l’hôpital, qui doit également répondre aux demandes concernant le paludisme, fait intervenir un technicien sur ces sujets jusqu’à 21 heures le samedi, indique le Pr Magali Pierre Demar. La filière dengue de l’unité des maladies infectieuses et tropicales (Umit) accueille 30 à 40 patients par jour, « y compris le week-end », précise le Pr Félix Djossou, chef du service. La permanence d’accès aux soins de santé (Pass) organise, tous les jeudis depuis trois semaines, des consultations sur le site de La Verdure, qui accueille plusieurs centaines de demandeurs d’asile en périphérie de Cayenne. Un médecin, un infirmier et un ou deux médiateurs voient des patients qui, sinon, se présenteraient aux urgences, souligne le Dr Pauline Cousin. Le centre de santé de la Croix-Rouge, à Cayenne, qui propose depuis peu des consultations de médecine de ville, voit aussi son activité augmenter fortement sous la pression de la dengue. « Nous essayons d’ouvrir des créneaux supplémentaires de consultation et d’organiser une filière dédiée », relate le Dr Karl Kpossou. La CPTS centre littoral guyanais espère faire aboutir rapidement son protocole de surveillance à domicile (lire ci-dessous) pour soulager également l’hôpital.

Car c’est là l’un des enjeux : éviter que, faute de pouvoir consulter un médecin de ville, des patients sans facteur de risque ni critère de gravité ne viennent engorger les urgences. Car c’est l’accueil des cas les plus graves qui serait impacté.

Des indicateurs pour la lutte antivectorielle

Dix baygonneuses circulent désormais sur le territoire, afin de lutter contre la prolifération des moustiques : quatre dans l’Île-de-Cayenne, deux à Kourou, deux à Saint-Laurent du Maroni, une à Saint-Georges et une à Macouria. Les passages de ces véhicules sont la partie la plus visible de l’action de la Collectivité Territoriale (CTG) en matière de lutte antivectorielle. Les interventions à domicile, en revanche, sont suspendues en période épidémique, le nombre de cas étant trop élevé et la présence d’Aedes généralisée, a rappelé Joseph Rwagitinywa, directeur de la démoustication et de l’action sanitaire, hier soir lors d’un échange avec les professionnels de santé. En revanche, des interventions ont lieu dans les établissements recevant du public.

Vendredi, des discussions ont eu lieu entre l’ARS, la CTG et l’Institut Pasteur pour identifier les indicateurs de suivi de la lutte antivectorielle. Ils seront mis à jour chaque semaine et permettront de programmer les actions de la semaine suivante.

Protocole dengue en ville : appel aux médecins

Dans le cadre de la réponse au pic épidémique de dengue, la CPTS centre littoral souhaite expérimenter un protocole de surveillance à domicile par un infirmier libéral. Ce protocole vise à coordonner la surveillance et la prise en charge des patients positifs à la dengue, présentant des signes cliniques d'alerte. L’objectif est de réduire la pression sur les structures hospitalières et de minimiser les risques de prise en charge tardive en milieu hospitalier (lire la Lettre pro du 9 février). 

La surveillance à domicile est réalisée sur prescription d’un médecin, à l’aide d’une ordonnance type. Les praticiens intéressés pour participer, qu’ils soient adhérents ou non à la CPTS, sont invités à répondre à un questionnaire pour se faire connaître. Les ordonnances types, y compris l’ordonnance de bilan initial, seront mises à disposition des médecins afin de faciliter la prescription, dès le début de l’expérimentation. L’Assurance maladie prendre en charge la surveillance des patients ayant des droits ouverts, tandis que l’ARS le fera pour ceux n’ayant pas de droits sociaux.


Many health professionals discussed the epidemic situation last night and the way in which they are organizing themselves to deal with it. One of the challenges is not to not overcrowd the emergency rooms and the center 15.

To get an idea of the scale of the current dengue epidemic, we know the number of new confirmed cases per week: almost 800; the number of visits to emergency services: more than 200 per week; the number of rapid and PCR tests carried out since the start of the year at the Cayenne hospital (CHC) laboratory: 2,100 and 1,354. But another figure illustrates the tension that the epidemic is likely to place on the health system: the Samu currently receives 450 calls per day, almost double that of an ordinary day (250). “Every hour, there are between five and ten calls concerning dengue fever, often in non-serious patients, not at risk but who are unable to see a primary care doctor,” testified Dr. Alexis Fremery, from the Emergency-Samu services of the CHC, yesterday evening during an exchange organized by the ARS with health professionals.

Everyone is getting into battle gear to deal with the epidemic. The hospital laboratory, which must also respond to requests concerning malaria, involves a technician on these subjects until 9 p.m. on Saturdays, indicates Professor Magali Pierre Demar. The dengue sector of the infectious and tropical diseases unit (Umit) welcomes 30 to 40 patients per day, “including weekends”, specifies Professor Félix Djossou, head of the department. The health care access center (Pass) has been organizing consultations every Thursday for three weeks on the La Verdure site, which accommodates several hundred asylum seekers on the outskirts of Cayenne. A doctor, a nurse and one or two mediators see patients who would otherwise go to the emergency room, emphasizes Dr. Pauline Cousin. The Red Cross health center in Cayenne, which has recently been offering community medicine consultations, is also seeing its activity increase sharply under the pressure of dengue fever. “We are trying to open additional consultation slots and organize a dedicated channel,” relates Dr. Karl Kpossou. The CPTS center littoral Guyana hopes to quickly complete its home monitoring protocol (read below) to also relieve the hospital.

Because this is one of the challenges: preventing patients without risk factors or severity criteria from clogging up the EMERGENCIES. Because it is the reception of the most serious cases that would be impacted.

Indicators for vector control

Ten baygon machines now circulate in the territory, in order to fight against the proliferation of mosquitoes: four in Île-de-Cayenne, two in Kourou, two in Saint-Laurent du Maroni, one in Saint-Georges and one in Macouria. The passages of these vehicles are the most visible part of the action of the Territorial Collectivity (CTG) in terms of vector control. Home interventions, on the other hand, are suspended during epidemic periods, the number of cases being too high and the presence of Aedes widespread, recalled Joseph Rwagitinywa, director of mosquito control and mosquito control. health action, yesterday evening during an exchange with health professionals. On the other hand, interventions take place in establishments open to the public.

On Friday, discussions took place between the ARS, the CTG and the Pasteur Institute to identify indicators for monitoring vector control. They will be updated every week and will allow you to plan the actions for the following week.

Dengue protocol in the city: call to doctors

As part of the response to the dengue epidemic peak, the CPTS center littoral wishes to experiment with a home monitoring protocol by a private nurse. This protocol aims to coordinate the monitoring and management of dengue-positive patients presenting clinical warning signs. The objective is to reduce the pressure on hospital structures and minimize the risks of late treatment in hospitals (read the Professional Letter of February 9). 

Home monitoring is carried out on prescription from a doctor, using a standard prescription. Practitioners interested in participating, whether they are members of the CPTS or not, are invited to respond to< strong>a questionnaire to make yourself known. Standard prescriptions, including the initial assessment prescription, will be made available to doctors to facilitate prescribing from the start of the experiment. Health Insurance will take charge of monitoring patients with open rights, while the ARS will do it for those without social rights.

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