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Infos citoyennes

07/04/23
Contre l’apnée du sommeil, l’hôpital de Kourou propose désormais la polysomnographie

Le service de médecine du CHK propose cet examen depuis le mois de novembre. Favorisée par l’âge et le surpoids, l’apnée du sommeil peut provoquer des somnolences en journée et favorise la survenue de l’hypertension artérielle, de maladies coronariennes voire d’un AVC ou un accident de la route. Elle est très souvent associée au diabète, dont la prévalence est élevée sur le territoire

 

En Guyane, on ne sait pas combien de personnes souffrent d’apnée du sommeil. Il s’agit d’un « syndrome fréquent et plutôt masculin, rappelle l’Inserm. L’incidence du syndrome d’apnées du sommeil augmente de façon quasiment linéaire en fonction de l’âge chez les adultes : 7,9% des personnes âgées de 20 à 44 ans, 19,7% des 45–64 ans et 30,5% des personnes de plus de 65 ans sont concernées. Néanmoins, ces chiffres sont probablement sous-estimés compte tenu du caractère asymptomatique du syndrome chez certaines personnes. » Même si l’on ne dispose pas de chiffres, la Guyane est probablement touchée puisqu’outre l’âge, le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque. Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil est aussi très souvent associé au diabète, qui touche près d’un Guyanais sur dix.

L’apnée du sommeil, qui entraîne un défaut d’oxygénation, se traduit par des micro-éveils, plus ou moins fréquents : 5 à 15 par heure en cas d’apnée du sommeil légère, plus de 30 dans les cas les plus sévères. Outre la somnolence en journée – les personnes en souffrant ont davantage d’accidents de la route et du travail que les autres – l’apnée du sommeil favorise la survenue de l’hypertension artérielle, de maladies coronariennes, d’insuffisance cardiaque, de troubles du rythme cardiaque voire d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). « Ce sont des AVC qui peuvent être déclenchés par une hypertension artérielle nocturne liée à l’apnée du sommeil », explique le Dr Valentin Kitenge, cardiologue et chef du service de médecine au CHK. C’est pour mieux la diagnostiquer et la prendre en charge que le service de médecine du centre hospitalier de Kourou (CHK) propose, depuis le mois de novembre, la polysomnographie.

L’examen consiste en la pose d’électrodes pour mesurer l’activité cérébrale, l’activité des muscles au niveau du menton, des bras et des jambes, l’activité du cœur et l’activité oculaire. « Le patient arrive vers 17 ou 18 heures à l’hôpital. Nous lui posons l’appareil et, le lendemain matin, il peut retourner chez lui et reprendre ses activités, détaille le Dr Kitenge. En fonction du diagnostic, nous allons appareiller le patient à domicile pour pallier ses apnées. Il s’agit d’un masque qui facile l’oxygénation et qui nous transmet, en temps réel, des données pour vérifier l’adhésion du patient et la qualité de son sommeil. Nous le revoyons alors un mois plus tard. Pour les patients que nous n’appareillons pas, nous allons travailler sur les facteurs de risque que peuvent être la consommation de tabac, le manque d’activité physique, des facteurs cardiovasculaires. »

Depuis novembre, une trentaine de patients en ont bénéficié ; une vingtaine ont été appareillés ensuite à domicile. Ils ont généralement été orientés vers le CHK par leur médecin traitant, par le service de diabétologie de l’hôpital de Cayenne ou par un cardiologue. « Nous avons proposé la formation à tous les infirmiers et à l’équipe médicale, poursuit le Dr Kitenge. Pour l’instant, nous proposons l’examen à l’hôpital, car nous n’avons qu’un appareil et, lors de son utilisation à domicile, il arrive qu’il soit cassé.

Des échanges avec les premiers patients appareillés, le Dr Kitenge retient que si certains ont besoin de quelques jours pour s’habituer à l’appareil, « certains ont ensuite remarqué une amélioration de leur qualité de vie. Ils ne se sentent plus fatigués en journée, ne somnolent plus quand ils conduisent. »


The CHK medical department has been offering this examination since November. Favored by age and overweight, sleep apnea can cause drowsiness during the day and promotes the occurrence of high blood pressure, coronary heart disease or even a stroke or a road accident. It is very often associated with diabetes, the prevalence of which is high in the territory

 

In Guyana, it is not known how many people suffer from sleep apnea. It is a "frequent and rather masculine syndrome, reminds Inserm. The incidence of sleep apnea syndrome increases almost linearly with age in adults: 7.9% of people aged 20 to 44, 19.7% of people aged 45–64 and 30, 5% of people over 65 are affected. Nevertheless, these numbers are likely underestimated given the asymptomatic nature of the syndrome in some people.” Even if we do not have figures, Guyana is probably affected since, in addition to age, overweight and obesity are risk factors. Obstructive sleep apnea syndrome is also very often associated with diabetes, which affects nearly one in ten Guyanese.

Sleep apnea, which leads to a lack of oxygenation, results in more or less frequent micro-awakenings: 5 to 15 per hour in the event of apnea light sleep, more than 30 in the most severe cases. In addition to daytime sleepiness – people who suffer from it have more traffic and work accidents than others – sleep apnea promotes the occurrence of high blood pressure, coronary heart disease, heart failure, heart rate and even cerebrovascular accidents (CVA). “These are strokes that can be triggered by nocturnal high blood pressure linked to sleep apnea,” explains Dr. Valentin Kitenge, cardiologist and head of the medical department at CHK. It is to better diagnose and manage it that the medical department of the Kourou hospital center (CHK) has been offering polysomnography since November.

The examination consists of placing electrodes to measure brain activity, muscle activity in the chin, arms and legs, heart activity and eye activity. “The patient arrives around 5 or 6 p.m. at the hospital. We put the device on him and, the next morning, he can go home and resume his activities, explains Dr. Kitenge. Depending on the diagnosis, we will equip the patient at home to compensate for his apnea. It is a mask that facilitates oxygenation and that sends us, in real time, data to check the patient's adherence and the quality of his sleep. We then see him again a month later. For patients that we do not fit, we will work on risk factors such as tobacco consumption, lack of physical activity, cardiovascular factors. »

Since November, about thirty patients have benefited from it; about twenty were then fitted at home. They were generally referred to the CHK by their attending physician, by the diabetology department of the Cayenne hospital or by a cardiologist. “We offered the training to all the nurses and the medical team,” continues Dr Kitenge. For now, we offer the examination in the hospital, because we only have one device and when using it at home, it happens to be broken.

From discussions with the first patients fitted with the device, Dr Kitenge notes that while some need a few days to get used to the device, "some then noticed an improvement of their quality of life. They no longer feel tired during the day, no longer drowsy when driving. 

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