L’ARS publie le bilan de la qualité de l’eau potable pour les années 2019, 2020 et 2021. Il s’appuie sur les 600 prélèvements en moyenne effectués tous les ans. En Guyane, l’eau du robinet présente une bonne, voire une très bonne qualité bactériologique pour 99 % des habitants connectés au réseau. L’eau potable est également d’excellente qualité en matière de pesticides et de métaux lourds. En revanche, les concentrations en aluminium dépassent désormais régulièrement les références de qualité pour une partie sans cesse plus importante de la population. Si ces niveaux n’entraînent pas de risque sanitaire pour ceux qui la consomme, la qualité s’en trouve diminuée.
Environ 600 prélèvements par an
C’est un beau document de 20 pages qui fait le point sur l’eau que l’on boit au robinet. L’Agence régionale de santé vient de publier le bilan de qualité de l’eau potable en Guyane pour les années 2019, 2020 et 2021. Bactéries, aluminium, pesticides, métaux lourds : tout est passé au crible des techniciens de la cellule « eau et santé » de l’ARS. Chaque année, ils effectuent environ 600 prélèvements sur 129 captages (109 captages souterrains et 20 captages de surface), avec 55 stations de potabilisation, 98 unités de distribution dont 36 pompes à motricité humaine. Le bilan confirme que la qualité de l’eau potable est en moyenne très bonne sur le territoire. Dans le détail, l’eau consommée par la population est exempte de pesticides, métaux lourds et nitrates, mais subit une lente dégradation concernant les concentrations en aluminium et en bactéries, depuis quatre ans.
Bactéries : des difficultés avec les pompes à motricité humaine
Les eaux d’alimentation ne doivent contenir aucun micro-organisme pathogène et être exemptes de toute bactérie témoin d’une contamination fécale (Escherichia coli, entérocoques). Entre 2019 et 2021, 93 % de la population a une eau de très bonne qualité et une contamination chronique faible. Une dégradation est constatée sur les pompes à motricité humaine (PMH), un dispositif autorisé en Guyane par l’Etat pour les sites ne pouvant être alimentés par le réseau. Elles ne bénéficient pas d’un dispositif permanent de chloration, mais d’intervention par des agents deux fois par an. Elles sont donc plus exposées à une contamination. C’est également le cas à Ouanary et Kaw, qui gèrent leur propre réseau, ainsi qu’à Saül qui a fait face à des difficultés de stockage et de dosage du chlore pendant la crise sanitaire. En 2017 et 2018, plus de 60 % de ces 36 pompes présentaient une eau de très bonne qualité bactériologique. Entre 2019 et 2021, ce pourcentage a été divisé par deux (31 %) ; 27 % subissent des contaminations ponctuelles ; 28 % des contaminations épisodiques et 14 % des contaminations chroniques. L’ARS a envoyé régulièrement des courriers aux mairies gérant ce type de dispositif. Les échanges vont se poursuivre « pour mieux communiquer autour de la maintenance biannuelle », précise Adrien Ortelli, chef de service santé-environnement à l’ARS. Après quinze ans d’utilisation des PMH en Guyane, un diagnostic et un bilan de cette solution est également envisagé.
Aluminium : les dépassements chroniques multipliés par cinq entre 2019 et 2021
Si l’aluminium soluble trouvé dans l’eau peut avoir une origine naturelle, il provient généralement des sels d’aluminium utilisés pour le traitement des eaux superficielles. Ils nécessitent des conditions de PH très précises qui, si elles ne sont pas respectées, donnent naissance à des fuites d’aluminium. Entre 2019 et 2021, 48 % de la population desservie était alimentée par une eau présentant des concentrations supérieures à la limite réglementaire et 48 autres pourcents subissaient des dépassements ponctuels. Ces concentrations, qui touchent surtout les grandes villes, n’engendrent pas de risque sanitaire pour la population mais la qualité de l’eau s’en trouve diminuée. « Il y a à la fois des problèmes d’équipement et de gestion, constate Adrien Ortelli. Nous allons nous concerter dès le début de l’année avec les gestionnaires et collectivités compétentes pour poser les jalons permettant une baisse rapide de la concentration d’aluminium dans l’eau potable. En effet, si les quantités relevées ne permettent pas à elles-seules de dépasser les seuils journaliers préconisés par l’OMS, elles constituent une source supplémentaire d’aluminium pour une population qui est parfois exposée à ce métal par le biais de son alimentation ».
Pesticides, nitrates et métaux lourds : l’eau potable épargnée
La présence de mercure, de plomb, de nitrates ou de pesticides dans l’eau potable est régulièrement contrôlée. Les vérifications ont lieu à l’entrée des stations, avant le traitement. « Il n’y a pas de problématique liée à ces éléments dans l’eau potable », souligne Adrien Ortelli. S’agissant du mercure, utilisé dans l’orpaillage illégal, cela peut s’expliquer : les sites sont souvent distants des points de captage et le mercure, lourd, a tendance à se déposer au fond plutôt que flotter jusqu’à la station. S’agissant des pesticides, plus de 250 paramètres sont recherchés pour l’ensemble des captages et stations de traitement desservant plus de 500 habitants. En Guyane, nous ne trouvons quasiment pas de pesticides dans l’eau. Les analyses effectuées entre 2019 et 2021 respectent les limites de qualité.
The ARS publishes the report on the quality of drinking water for the years 2019, 2020 and 2021. It is based on an average of 600 samples taken every year. In Guyana, drinking water faucet has good or even very good bacteriological quality for 99% of the inhabitants connected to the network. Drinking water is also of excellent quality in terms of pesticides and heavy metals. On the other hand, the aluminum concentrations now regularly exceed the quality references for an ever larger part of the population. If these levels do not pose a health risk to those who consume it, the quality is reduced.
Around 600 samples per year
It's a beautiful 20-page document that takes stock of the water we drink from the tap. >the drinking water quality report in French Guiana for the years 2019, 2020 and 2021. Bacteria, aluminium, pesticides, heavy metals: everything is scrutinized by the technicians of the “water and health” unit of the ARS. Each year, they take around 600 samples from 129 catchments (109 underground catchments and 20 surface catchments), with 55 drinking water treatment stations, 98 distribution units including 36 hand-operated pumps. The report confirms that the quality of drinking water is on average very good in the territory. In detail, the water consumed by the population is free of pesticides, heavy metals and nitrates, but has suffered a slow deterioration in aluminum and bacteria concentrations for four years.
Bacteria: difficulties with hand pumps
Feed water must not contain any pathogenic micro-organisms and be free of any bacteria faecal contamination (Escherichia coli, enterococci). Between 2019 and 2021, 93% of the population has very good quality water and low chronic contamination. A degradation is observed on the human motor pumps (PMH), a device authorized in French Guiana by the State for sites that cannot be supplied by the network. They do not benefit from a permanent chlorination system, but from intervention by agents twice a year. They are therefore more exposed to contamination. This is also the case in Ouanary and Kaw, who manage their own network, as well as in Saül who faced difficulties in storing and dosing chlorine during the health crisis. In 2017 and 2018, more than 60% of these 36 pumps had water of very good bacteriological quality. Between 2019 and 2021, this percentage was halved (31%); 27% suffer occasional contamination; 28% of episodic contaminations and 14% of chronic contaminations. The ARS has regularly sent letters to town halls managing this type of system. The exchanges will continue "to better communicate around the biannual maintenance", specifies Adrien Ortelli, head of the health-environment department at the ARS. After fifteen years of handpump use in Guyana, a diagnosis and assessment of this solution is also planned.
Aluminium: chronic overruns multiplied by five between 2019 and 2021
If soluble aluminum found in water may have a natural origin, it generally comes from aluminum salts used for the treatment of surface water. They require very precise PH conditions which, if they are not respected, give rise to aluminum leaks. Between 2019 and 2021, 48% of the population served was supplied by water with concentrations above the regulatory limit and another 48% suffered occasional overruns. These concentrations, which mainly affect large cities, do not create any health risk for the population, but the quality of the water is reduced. “There are both equipment and management problems, notes Adrien Ortelli. We are going to work together from the beginning of the year with the managers and competent authorities to lay the groundwork for a rapid reduction in the concentration of aluminum in drinking water. Indeed, if the quantities recorded do not alone allow the daily thresholds recommended by the WHO to be exceeded, they constitute an additional source of aluminum for a population which is sometimes exposed to this metal through its diet. .
Pesticides, nitrates and heavy metals: drinking water spared
The presence of mercury, lead, nitrates or pesticides in drinking water is regularly checked. Verifications take place at the entrance to the stations, before processing. “There is no problem related to these elements in drinking water”, underlines Adrien Ortelli. With regard to mercury, used in illegal gold panning, this can be explained: the sites are often far from the collection points and the heavy mercury tends to settle to the bottom rather than float to the station. . With regard to pesticides, more than 250 parameters are researched for all catchments and treatment stations serving more than 500 inhabitants. In Guyana, we find almost no pesticides in the water. The analyzes carried out between 2019 and 2021 respect the quality limits.
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