aller au menu  |  aller au contenu

connexion  |  inscription

Infos citoyennes

05/12/22
Le Centre de Ressources Biologiques Amazonie, la nouvelle biobanque de Guyane

En juillet, le Centre de Ressources Biologiques Amazonie a décroché deux certifications ISO, reconnues au niveau international. Unique CRB humain européen situé en Amérique latine, cette nouvelle biobanque permet de faire avancer la connaissance sur les pathologies locales et donc d’améliorer la santé des Guyanais.


C’est un des rouages essentiels du futur CHRU de Guyane : le Centre de Ressources Biologiques (CRB). Comme le résume Hugo Pouchain, son responsable opérationnel et qualité : « Sans CRB, pas de recherche et sans recherche, pas de CHU. » Le CRB, ce sont trois personnes et trois pièces coincés entre le laboratoire polyvalent, le service d’anatomopathologie et la réanimation, au Centre Hospitalier de Cayenne (CHC). Hugo Pouchain donc, Shana Augustin, technicienne biobanque, et le Dr Kinan Drak Alsibai, chef de service d’anatomie et cytologie pathologiques et responsable médical du CRB. Un bureau qui témoigne de l’intensité du travail, une salle de manipulation et une salle de conservation. C’est là que l’hôpital de Cayenne conserve plus de 10 000 échantillons humains : des fluides (urine, sang, sérum) dans la sérothèque et des tissus dans la tumorothèque. Ce sont des échantillons qui serviront, en Guyane mais aussi aux quatre coins du monde, à étudier les maladies infectieuses et tropicales, mais aussi tout ce qui peut aider à améliorer la santé des Guyanais.

Né avec l’épidémie de zika

Imaginez une pièce avec neuf congélateurs, de moins 35°C à moins 150°C, et un frigo on ne peut plus classique à 4°C. A l’intérieur, des milliers de tubes numérotés et anonymisés. Ces tubes, l’hôpital de Cayenne a commencé à les collecter en 2016, lors de l’épidémie de zika. « Nous avions un nouveau virus dont on ne connaissait pas l’impact sur la santé. Cela nous a alertés sur l’intérêt de faire de la recherche, se souvient Shana Augustin. Il fallait récupérer les placentas pour mener des études dessus. Il fallait pouvoir les stocker. Les laboratoires peuvent les conserver mais ne sont pas adaptés. » C’est ainsi qu’est né le CRB Amazonie. Aujourd’hui, les chercheurs guyanais sont reconnus comme des références mondiales sur le zika chez les femmes enceintes. Le CRB a joué un rôle central. Pour l’heure, les échantillons proviennent exclusivement du CHC mais une collaboration avec les autres établissements est envisageable à terme : « Il nous faut une traçabilité parfaite. C’est compliqué si nous ne sommes pas sur place, explique Hugo Pouchain. Nous sommes encore récents. Nous essayons déjà d’être bien organisés avec le laboratoire du CHC. Mais s’étendre aux autres établissements est imaginable, surtout dans la perspective du CHRU. »

« Il nous faut pouvoir conserver des tissus qui pourront être étudiés plus tard, poursuit le Dr Drak Alsibai. Le CRB s’est développé, dans un environnement très réglementé. L’équipe voulait montrer qu’elle était à la hauteur des exigences françaises. » La reconnaissance intervient en 2019, avec une première certification (NF2016). Tous les ans, des inspecteurs viennent vérifier si la biobanque respecte les normes et se développe. Cette année, le CRB décroche les normes internationales : ISO 9001 pour le management de la qualité et ISO 20387, une norme spécifique aux biobanques reconnue dans le monde entier. C’était en juillet. Avant cela, en mars, le CRB avait obtenu, pour cinq ans, l’autorisation du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de céder contre rémunération sa prestation de conservation des éléments liquides du corps humain liés aux pathologies infectieuses tropicales.

Des travaux sur la lèpre, le cancer du sein ou l’histoplasmose

« Nous sommes le seul CRB en Amérique latine, rappelle le Dr Drak Alsibai. Cela intéresse beaucoup les chercheurs car nous satisfaisons aux exigences réglementaires européennes. » Les premiers à le solliciter sont très majoritairement les chercheurs de l’hôpital de Cayenne, parfois des autres établissements de Guyane mais c’est plus rare. Pas uniquement. Des échantillons sont partis en Martinique ; d’autres dans l’Hexagone pour des recherches sur le Covid-19 ou en Louisiane pour étudier la lèpre. Récemment, des échantillons de Guyane ont permis la publication d’articles sur le cancer du sein, sur l’histoplasmose, sur le Covid-19… Il est également possible au CRB de travailler avec des industriels. « Avec eux, nous sommes en train de rédiger des contrats cadres », précisent les chercheurs. Les publications pour lesquelles les échantillons du CRB ont été utilisés peuvent être consultées sur internet.

Tous ces échantillons sont anonymisés. « Il est impossible à un chercheur de remonter au patient », assure le Dr Drak Alsibai. Les patients ont également d’autres droits, notamment ceux de savoir à quelles recherches serviront les échantillons et de s’y opposer. Il existe deux cas :

  • Les fonds de tube : « On va prendre du sang à quelqu’un pour rechercher, par exemple, une hépatite, explique Hugo Pouchain. Il lui sera prélevé 5 ml mais seuls 2 ml seront nécessaires pour rechercher l’hépatite. Jeter les 3 ml restants à la poubelle est un énorme gâchis. Nous informons alors le patient que son prélèvement peut être utilisé pour de la recherche. » A l’hôpital, des affiches, le livret d’accueil et bientôt le nouveau site internet l’en informe également. Le patient peut alors s’y opposer, voire préciser à quels projets de recherche précis il s’oppose.
  • Les recherches impliquant la personne humaine : Cette fois-ci, le prélèvement est effectué pour un projet de recherche précis. Il faut alors le consentement du patient.

« Le but, c’est de faire avancer la recherche, poursuit le Dr Drak Alsibai. L’intérêt, c’est la population guyanaise et ses spécificités. Nous vivons en milieu tropical, avec des particularités en mycologie, bactériologie… Le but est de faire avancer la médecine tropicale. »


In July, the Amazon Biological Resource Center obtained two internationally recognized ISO certifications. The only European human BRC located in Latin America, this new biobank allows to advance knowledge of local pathologies and therefore improve the health of Guyanese.


It is one of the essential cogs in the future CHRU of French Guiana: the Biological Resource Center (CRB). As summarized by Hugo Pouchain, its operational and quality manager: "Without CRB, no research and without research, no CHU. " The CRB is made up of three people and three rooms wedged between the multipurpose laboratory, the anatomopathology department and the intensive care unit, at the Cayenne Hospital Center (CHC). So Hugo Pouchain, Shana Augustin, biobank technician, and Dr Kinan Drak Alsibai, head of pathological anatomy and cytology and medical manager of the CRB. An office that bears witness to the intensity of the work, a manipulation room and a conservation room. This is where the Cayenne hospital keeps more than 10,000 human samples: fluids (urine, blood, serum) in the serum bank and tissues in the tumor bank. These are samples that will be used, in Guyana but also around the world, to study infectious and tropical diseases, but also anything that can help improve the health of Guyanese.

 

Born with the zika epidemic

Imagine a room with nine freezers, from minus 35°C to minus 150°C, and a very classic fridge at 4°C. Inside, thousands of numbered and anonymized tubes. These tubes, the Cayenne hospital began to collect them in 2016, during the zika epidemic. “We had a new virus whose health impact was unknown. This alerted us to the value of doing research, recalls Shana Augustin. It was necessary to recover the placentas to carry out studies on them. We had to be able to store them. Labs can keep them but are not suitable.” This is how the CRB Amazonia was born. Today, Guyanese researchers are recognized as world references on zika in pregnant women. The CRB played a central role. For the time being, the samples come exclusively from the CHC, but collaboration with other establishments is possible in the long term: “We need perfect traceability. It's complicated if we're not there, explains Hugo Pouchain. We are still new. We are already trying to be well organized with the CHC laboratory. But extending to other establishments is conceivable, especially from the perspective of the CHRU. 

“We need to be able to preserve tissues that can be studied later,” continues Dr. Drak Alsibai. The CRB has developed in a highly regulated environment. The team wanted to show that they lived up to the French requirements.  Recognition comes in 2019, with a first certification (NF2016). Every year, inspectors come to check whether the biobank meets the standards and is developing. This year, the BRC is awarded international standards: ISO 9001 for quality management and ISO 20387, a standard specific to biobanks recognized worldwide. It was in July. Before that, in March, the CRB had obtained, for five years, the authorization of the Ministry of Higher Education and Research to sell for remuneration its service of conservation of the liquid elements of the human body linked to tropical infectious pathologies.

Work on leprosy, breast cancer or histoplasmosis

We are the only CRB in Latin America, recalls Dr. Drak Alsibai. This is of great interest to researchers as we meet European regulatory requirements.” The first to request it are mostly researchers from the Cayenne hospital, sometimes from other establishments in French Guiana, but this is rarer. Not only. Samples left for Martinique; others in France for research on Covid-19 or in Louisiana to study leprosy. Recently, samples from Guyana have enabled the publication of articles on breast cancer, histoplasmosis, Covid-19... It is also possible for the CRB to work with manufacturers. The publications for which the CRB samples were used can be viewed on the internet.

All these samples are anonymized. “It is impossible for a researcher to trace back to the patient,” assures Dr. Drak Alsibai. Patients also have other rights, including those to know what research the samples will be used for and to oppose it. There are two cases:

  • Tube bottoms: “We are going to take blood from someone to look for hepatitis, for example, explains Hugo Pouchain. He will be taken 5 ml but only 2 ml will be necessary to look for hepatitis. Throwing the remaining 3 ml in the trash is a huge waste. We then inform the patient that their sample can be used for research. » At the hospital, posters, the welcome booklet and soon the new website also informs him. The patient can then oppose it, or even specify which specific research projects he opposes.
  • Research involving the human person: This time, the sample is taken for a specific research project. The patient's consent is then required.

  The goal is to advance research, continues Dr. Drak Alsibai. The interest is the Guyanese population and its specificities. We live in a tropical environment, with particularities in mycology, bacteriology… The goal is to advance tropical medicine. »

Raccourcis  




passer une petite annonce



passer une annonce de covoiturage





passer une annonce d’emploi












associations, postez vos actualités


participez au courrier des lecteurs

La Guyane c’est ici 

La qualité de l’Air avec
ATMO


 

Photothèque

Lancements 2022
Lancements 2022
Vol 259 Ariane 5

Annonceurs

Régie publicitaire