Le Pr Suzy Duflo est en Guyane depuis le début de la semaine. La doyenne de l’UFR Santé des Antilles rencontre les responsables des établissements publics de santé et de l’ARS, ainsi que le personnel hospitalo-universitaire pour avancer dans le projet de faculté de médecine de plein exercice. L’objectif est d’ouvrir la 2e année de médecine en Guyane et la 4e aux Antilles à la rentrée 2023. La réforme des études de 2e cycle, l’accueil d’externes dans les services et la maquette de formation sont au cœur des discussions.
Ce sont quelques-unes des interrogations majeures des étudiants de la future faculté de médecine des Antilles-Guyane, attendue pour la rentrée 2023 (lire la Lettre pro du 22 avril) et de leurs parents : Faudra-t-il effectuer beaucoup de voyages entre la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe ? Comment seront assurés les cours ? Quels seront les terrains de stage ? C’est pour répondre à toutes ces questions que le Pr Suzy Duflo est en Guyane depuis le début de la semaine. La doyenne de l’unité de formation et de recherche (UFR) Santé des Antilles a rencontré Clara de Bort, directrice générale de l’ARS mardi, les professeurs des universités – praticiens hospitaliers (PU-PH) de Guyane, et les responsables des trois centres hospitaliers publics : à Cayenne en début de semaine, à Kourou hier et à Saint-Laurent du Maroni aujourd’hui. « Il faut qu’on trouve les moyens de minimiser l’impact pour les étudiants », insiste le Pr Pierre Couppié, responsable du département de formation et de recherche (DFR) Santé de Guyane.
Jusque-là, un étudiant guyanais effectuait sa première année de médecine en Guyane, les deuxième et troisième années aux Antilles, son second cycle (4e à 6e années) dans l’Hexagone et pouvait revenir effectuer son internat aux Antilles-Guyane. Mais comme l’a révélé un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale de l’enseignement supérieur et de la recherche (IGESR), seul un étudiant sur trois issus du premier cycle Antilles-Guyane y revient pour son internat. Les deux inspecteurs généraux ajoutaient : « Avant de s’engager dans des études longues de médecine (9 à 12 ans), tous les étudiants des Antilles et de Guyane savent qu’ils devront quitter leur territoire, dès la seconde année pour la Guyane et la Martinique, puis pour les 3 années du second cycle qu’ils doivent effectuer en métropole (…) À l’issue du second cycle en métropole, les étudiants antillais et guyanais ne sont pas incités à choisir la région Antilles-Guyane pour effectuer leur internat, d’autant qu’ils n’ont aucune connaissance professionnelle du territoire, faute de stages préalables en nombre suffisant. De plus, ils ont souvent pu construire une vie professionnelle ou personnelle en métropole de sorte qu’ils ne jugent pas nécessairement comme favorables les opportunités professionnelles ou les conditions d’exercice offertes sur ces territoires. »
Sur le campus de Troubiran, les terrassements du futur bâtiment Santé ont démarré
S’agissant des deuxième et troisième années de médecine, le Pr Couppié indique les préparer « à partir des maquettes des Antilles, avec des cours en ligne et des TD (travaux dirigés) sur place ». Dès la rentrée de septembre, le tutorat sera renforcé (lire la Lettre pro du 5 juillet). Les moyens informatiques qui seront mis à la disposition des étudiants et des enseignants font partie des discussions de la semaine. La construction du futur bâtiment Santé du campus universitaire de Troubiran, à Cayenne, avance : « L’architecte a été choisi ; les terrassements sont en cours ; les financements sont trouvés. Ce sont des fonds européens via la CTG (Collectivité territoriale) », liste le Pr Couppié. Objectif : y accueillir tous les étudiants et élèves des filières santé à la rentrée 2024.
Cinq postes de chefs de clinique territoriaux : « Une vraie contribution au développement de la santé en Guyane »
S’agissant des recrutements, celui de nouveaux PU-PH est « en négociation », précise le Pr Couppié. La CTG, de son côté, s’est engagée à financer cinq postes de chefs de clinique. « A l’échelle de la Guyane, c’est un énorme effort qui est fait, salue le Pr Duflo. A titre de comparaison, la Collectivité territoriale de Martinique en finance quatre. Un CHU comme celui de Lille compte quinze postes de chefs de clinique financés par la région Hauts-de-France. Ces cinq postes, c’est une vraie contribution au développement de la santé en Guyane. » Et un levier d’attractivité : un interne des Antilles-Guyane qui devient chef de clinique en Guyane sera plus susceptible de vouloir s’y installer. Actuellement, parmi les internes des Antilles-Guyane, seul un sur six décide de s’installer dans nos territoires après sa thèse.
Des stages sur les trois territoires pour les externes
Outre la préparation du premier cycle complet des études de médecine en Guyane, la réforme du deuxième cycle a occupé l’essentiel des discussions, cette semaine. « Pour les étudiants de 2e cycle, il y aura des stages sur les trois territoires. L’hôpital de Cayenne se met en position pour accueillir des externes dans ses services, apprécie le Pr Duflo. Nous avons fait le point sur les terrains de stage possibles. Les chefs de service doivent désormais définir leurs capacités maximales d’accueil d’externes. » Le Pr Couppié les accompagne : « Actuellement, nous n’avons quasiment jamais d’externes. Il faudra pouvoir leur donner des missions, les encadrer, qu’ils puissent être pris en charge par les internes, les assistants, les chefs de service. Nous avons déjà une liste de volontaires, des professionnels qui ne sont pas universitaires mais qui sont prêts à mettre la main à la pâte pour les former. »
Les transports des étudiants entre les trois DFA seront pris en charge
Aux étudiants et aux parents qui s’inquiètent des surcoûts générés par un deuxième cycle sur trois départements, le Pr Duflo rappelle que « c’est quelque chose qui a été discuté avec les deux inspecteurs. Les transports seront pris en charge. C’est résolu, d’un point de vue financier. » Tout comme le versement de la prime de vie chère aux externes. Depuis le début de la semaine, la doyenne constate que « mes interlocuteurs sont très intéressés. Il y a une volonté de fer. La directrice générale de l’ARS est très positive. Cela m’a rassurée ! »
Cet article est issu de la Lettre pro de l’Agence régionale de santé. Vous pouvez vous y abonner en remplissant le formulaire suivant : https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html
Professor Suzy Duflo has been in French Guiana since the beginning of the week. The dean of the UFR Santé des Antilles meets with the heads of public health establishments and the ARS, as well as hospital-university staff to make progress in the full-service medical faculty project. The objective is to open the 2nd year of medicine in French Guiana and the 4th in the West Indies at the start of the 2023 academic year. The reform of 2nd cycle studies, the reception of externs in the departments and the training model are at the heart discussions.
These are some of the major questions of students at the future Faculty of Medicine of the Antilles-French Guiana, expected for the start of the 2023 academic year (read the Professional letter of April 22) and their parents: Will it be necessary to make a lot of trips between French Guiana, Martinique and Guadeloupe? How will the lessons be provided? What will be the training grounds? It is to answer all these questions that Professor Suzy Duflo has been in French Guiana since the beginning of the week. The dean of the Health of the West Indies training and research unit (UFR) met Clara de Bort, director general of the ARS on Tuesday, professors from universities – hospital practitioners (PU-PH) from French Guiana, and officials of the three public hospitals: in Cayenne at the start of the week, in Kourou yesterday and in Saint-Laurent du Maroni today. “We have to find ways to minimize the impact for students,” insists Professor Pierre Couppié, head of the health training and research department (DFR) of French Guiana.
Until then, a Guianese student did his first year of medicine in French Guiana, the second and third years in the Antilles, his second cycle (4th to 6th years) in France and could return to do his internship in the Antilles-French Guiana. But as a report from the General Inspectorate of Social Affairs (Igas) and the General Inspectorate of Higher Education and Research (IGESR) revealed, only one out of three students from the Antilles-French Guiana undergraduate French returns there for her boarding school. The two general inspectors added: "Before embarking on long medical studies (9 to 12 years), all students from the West Indies and French Guiana know that they will have to leave their territory, from the second year for French Guiana. French and Martinique, then for the 3 years of the second cycle that they must complete in metropolitan France (…) At the end of the second cycle in metropolitan France, West Indian and Guianese students are not encouraged to choose the Antilles-French Guiana region to carry out their internship, especially since they have no professional knowledge of the territory, for lack of a sufficient number of prior internships. In addition, they have often been able to build a professional or personal life in mainland France so that they do not necessarily consider the professional opportunities or working conditions offered in these territories as favorable."
On the Troubiran campus, the earthworks for the future Health building have started
Regarding the second and third years of medicine, Professor Couppié indicates to prepare them "from the models of the Antilles, with online courses and TD (directed work) on site". From the start of the school year in September, tutoring will be reinforced (read the Professional Letter of July 5). The computer resources that will be made available to students and teachers are part of the discussions of the week. The construction of the future Health building of the university campus of Troubiran, in Cayenne, advances: “The architect has been chosen; the earthworks are in progress; funding is found. These are European funds via the CTG (Territorial collectivity)”, lists Professor Couppié. Objective: to welcome all students and pupils in the health sector there at the start of the 2024 school year.
Five positions of regional clinical managers: "A real contribution to the development of health in French Guiana"
With regard to recruitment, that of new PU-PH is "under negotiation", specifies Professor Couppié. The CTG, for its part, has pledged to fund five clinical chief positions. “Across French Guiana, a huge effort is being made, welcomes Professor Duflo. By way of comparison, the Territorial Collectivity of Martinique funds four. A CHU like that of Lille has fifteen clinical chief positions funded by the Hauts-de-France region. These five positions are a real contribution to the development of health in French Guiana. And a lever of attractiveness: an intern from the Antilles-French Guiana who becomes head of a clinic in Guyana will be more likely to want to settle there. Currently, among interns in the Antilles-French Guiana, only one in six decides to settle in our territories after their thesis.
Internships in the three territories for externs
In addition to the preparation of the first complete cycle of medical studies in French Guiana, the reform of the second cycle occupied most of the discussions this week. “For 2nd cycle students, there will be internships in the three territories. The Cayenne hospital is putting itself in a position to welcome externs into its services, appreciates Professor Duflo. We have taken stock of the possible internship sites. Department heads must now define their maximum capacities for hosting external students. Professor Couppié accompanies them: “Currently, we almost never have externs. It will be necessary to be able to give them missions, to supervise them, so that they can be taken care of by interns, assistants, department heads. We already have a list of volunteers, professionals who are not academics but who are willing to pitch in to train them."
Student transport between the three DFAs will be covered
To students and parents who are worried about the additional costs generated by a second cycle in three departments, Professor Duflo reminds that “this is something that was discussed with the two inspectors. Transport will be covered. It's solved, from a financial point of view. Just like the payment of the cost of living bonus to externals. Since the start of the week, the dean has noticed that “my interlocutors are very interested. There is an iron will. The director general of the ARS is very positive. This reassured me!"
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