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28/06/22
En Guyane, l’offre de diplômes universitaires s’enrichit d’année en année

Proposés depuis de nombreuses années aux soignants, les DU voient leur nombre augmenter ces dernières années. Un développement facilité par la présence toujours plus nombreuse d’universitaires parmi les praticiens.

En cette fin d’année scolaire, les professionnels de santé se succèdent, dans les bungalows du département formation-recherche (DFR) de santé, sur le campus universitaire de Troubiran, à Cayenne. La semaine dernière, des soignants, des médiateurs, des intervenants du secteur médico-social terminaient le diplôme universitaire (DU) de médiation en santé avec le Pr Mathieu Nacher. Des infirmiers et des médecins passent les oraux du DU de diabétologie du Dr Nadia Sabbah. Quelques jours plus tôt, des urgentistes et des anesthésistes-réanimateurs suivaient les derniers cours du premier DU de « prise en charge du polytraumatisé à la phase initiale », mis en place par le Pr Hatem Kallel.

L’offre de DU est ancienne en Guyane. Le Pr Mathieu Nacher se souvient de ceux en « rétrovirologie, dermatologie, la capacité de médecine tropicale ». Il y a une quinzaine d’années, l’auteur de ses lignes a assisté deux années de suite au DU de secours médical en milieu équatorial. Mais depuis trois ans, leur nombre s’étoffe. Qu’ils soient conçus intégralement par les professeurs et les formateurs guyanais, qu’ils soient des classes délocalisées de DU organisés habituellement dans l’Hexagone ou alors qu’ils soient organisés à distance grâce aux moyens numériques. « Cela va de pair avec l’augmentation du nombre d’universitaires. Une marche a été franchie », se réjouit le Pr Nacher.

Organisé avec l’université Paris-Saclay, ce DU est, en pratique, une classe du DU de traumatologie de l’hôpital de Kremlin-Bicêtre. Et il se tient en Guyane ! Il a permis à une vingtaine de médecins du territoire de suivre les cours de problème du Kremlin-Bicêtre et de praticiens guyanais. La création d’un tel DU en Guyane a été rendu nécessaire par l’importance de cette activité. « A l’hôpital de Cayenne, notre activité de traumatologie lourde s’apparente à celle de grands traumacenters de Métropole, souligne l’un des formateurs, le Dr Fabrice Cook (CHC). Comme il y a un renouvellement régulier des médecins, il est important de maintenir les compétences. » Organisée sur trois sessions d’une semaine, la formation a alterné les cours assurés à Cayenne ou à distance par des professionnels du Kremlin-Bicêtre, « qui viennent avec leur expertise », et les cours assurés par des intervenants locaux, « pour apporter l’expertise spécifique à la Guyane », détaille le Dr Fabrice Cook (CHC), qui assure une partie de la formation.

« Parmi ceux qui suivent la formation, on retrouve tous les corps de métier médicaux qui gravitent autour des traumatismes lourds, poursuit le Dr Cook. Il y a quelques spécificités à aborder, notamment l’importance des plaies, que ce soit par arme blanche ou par arme à feu. L’hôpital de Cayenne a une activité de traumatologie lourde qui s’apparente à de grands traumacenters de Métropole. Ce DU facilite aussi les échanges entre acteurs de terrain pour voir comment adapter la prise en charge à nos contraintes géographiques et à notre plateau technique. »

« Le but est d’accompagner les médecins guyanais, et notamment les Padhue (praticiens à diplôme hors Union européenne), dans un objectif de formation et de qualification, conclut le Pr Kallel. L’an prochain, il doit devenir un DIU (diplôme interuniversitaire) et doit aboutir à une uniformisation de la prise en charge des blessés graves sur toute la Guyane. »

Dr Nadia Sabbah : « Cela permet de parler le même langage »

En 2016, le Dr Nadia Sabbah, cheffe du service d’endocrinologie-diabétologie au centre hospitalier de Cayenne (CHC), lançait un diplôme universitaire de diabétologie. La cinquième édition s’achève ; les inscriptions ont démarré pour une sixième l’an prochain ; et un diplôme interuniversitaire (DIU) de pathologies métaboliques, avec Paris et Montpellier, est espéré pour la rentrée 2023. Le Dr Nadia Sabbah constate au quotidien l’intérêt de ce DU : « Nous avons monté le réseau ville-hôpital Diam (Diabète Amazonie métabolisme). Pour en faire partie, il faut avoir une formation minimum en diabétologie. Beaucoup de ceux qui sont dans la filière – des infirmiers, des médecins – sont passés par le DU. On le voit tout de suite dans leur prise en charge des patients. Et quand ils nous interpellent, c’est sur des vrais problèmes de contre-indication. Ce sont des verrous de sécurité supplémentaires. Quand on échange avec eux, entre l’hôpital et la ville, entre médecins et infirmiers, on parle le même langage. Avec 30 à 40 participants chaque année, cela fait du monde. Le DU leur permet d’être au courant des dernières recommandations, alors que tout change depuis trois à quatre ans dans la prise en charge du diabète. Il réactualisé leurs connaissances et ils se sentent plus à l’aise dans leur pratique. On fait beaucoup de cas pratiques, c’est ce que les soignants nous demandent. »

Cet article est issu de la Lettre pro de l’Agence régionale de santé. Vous pouvez vous y abonner en remplissant le formulaire suivant : https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html

Offered for many years to caregivers, DUs have seen their number increase in recent years. Development facilitated by the ever-increasing presence of academics among practitioners.

At the end of the school year, health professionals follow one another, in the bungalows of the health training-research department (DFR), on the university campus of Troubiran, in Cayenne. Last week, caregivers, mediators, stakeholders from the medico-social sector finished the university diploma (DU) in health mediation with Professor Mathieu Nacher. Nurses and doctors pass the orals of the DU of diabetology of Dr Nadia Sabbah. A few days earlier, emergency physicians and anesthesiologists-resuscitators were following the last courses of the first DU of "management of the polytraumatized in the initial phase", set up by Pr Hatem Kallel.

The DU offer is old in French Guiana. Professor Mathieu Nacher remembers those in “retrovirology, dermatology, the capacity for tropical medicine”. About fifteen years ago, the author of his lines attended two years in a row the DU of medical rescue in the equatorial environment. But over the past three years, their number has grown. Whether they are designed entirely by Guyanese teachers and trainers, whether they are relocated DU classes usually organized in France or whether they are organized remotely using digital means. “It goes hand in hand with the increase in the number of academics. A step has been taken,” rejoices Professor Nacher.

Organized with the University of Paris-Saclay, this DU is, in practice, a class of the DU in traumatology at the Kremlin-Bicêtre hospital. And it is held in French Guiana! It has enabled around twenty doctors from the territory to follow the problem courses of the Kremlin-Bicêtre and Guyanese practitioners. The creation of such a DU in French Guiana was made necessary by the importance of this activity. “At Cayenne hospital, our heavy trauma activity is similar to that of major trauma centers in Metropolitan France, underlines one of the trainers, Dr Fabrice Cook (CHC). As there is a regular turnover of doctors, it is important to maintain skills. Organized over three one-week sessions, the training alternated courses given in Cayenne or remotely by professionals from Kremlin-Bicêtre, "who come with their expertise", and courses given by local speakers, "to bring expertise specific to French Guiana,” explains Dr. Fabrice Cook (CHC), who provides part of the training.

“Among those who follow the training, we find all the medical professions that revolve around heavy trauma, continues Dr. Cook. There are a few specifics to address, including the importance of wounds, whether stabbed or firearm. The Cayenne hospital has a heavy trauma activity that is similar to large trauma centers in Metropolitan France. This DU also facilitates exchanges between actors in the field to see how to adapt the care to our geographical constraints and our technical platform. »

“The goal is to support Guyanese doctors, and in particular the Padhue (practitioners with a diploma outside the European Union), with the aim of training and qualification, concludes Professor Kallel. Next year, it must become an IUD (interuniversity diploma) and must lead to a standardization of the care of seriously injured throughout French Guiana. »

Dr Nadia Sabbah: "It allows us to speak the same language"

In 2016, Dr. Nadia Sabbah, head of the endocrinology-diabetology department at the Cayenne hospital center (CHC), launched a university degree in diabetology. The fifth edition is coming to an end; registrations have started for a sixth next year; and an inter-university diploma (DIU) in metabolic pathologies, with Paris and Montpellier, is hoped for the start of the 2023 academic year. metabolism). To be part of it, you must have a minimum training in diabetology. Many of those who are in the sector – nurses, doctors – have gone through the DU. You can see it right away in their patient care. And when they challenge us, it is on real problems of contraindication. These are additional security locks. When we interact with them, between the hospital and the city, between doctors and nurses, we speak the same language. With 30 to 40 participants each year, that's a lot of people. The DU allows them to be aware of the latest recommendations, while everything has changed in the past three to four years in the management of diabetes. He updated their knowledge and they feel more comfortable in their practice. We do a lot of practical cases, that's what caregivers ask us. »

This article is from the Regional Health Agency's Newsletter. You can subscribe by filling out the following form: https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html