Vendredi, le Pr Hatem Kallel est intervenu au congrès de la Société de toxicologie clinique sur la prise en charge hospitalière des morsures de serpent en Guyane. Une communication qui marque la reconnaissance des progrès réalisés ces dernières années.
15 janvier 2017. Un Matourien décède à l’hôpital de Cayenne, quelques heures après avoir été mordu par un serpent. Gros titres dans la presse, reproches des élus, mise en cause des soignants. Ce décès sera l’un des détonateurs du mouvement social qui a agité la Guyane en mars et avril 2017. Cinq ans plus tard, le Pr Hatem Kallel intervenait sur le sujet de la prise en charge hospitalière des morsures de serpent, vendredi, au congrès de la Société de toxicologie clinique. « En cinq ans, nous avons fait des pas de géant dans la compréhension et les thérapeutiques (…) La Guyane se trouve parmi les équipes reconnues pour parler des envenimations dans la région amazonienne », se réjouit-il.
Retour au 15 janvier 2017. « J’essaie de porter un regard critique sur ce qui s’est passé. Cela survient après une longue période de silence de cette pathologie », témoigne le chef de pôle urgences – soins critiques au centre hospitalier de Cayenne (CHC). Depuis les années 1980, de rares études ont menées sur les morsures de serpent en Guyane, en particulier par le Dr Jean-Philippe Chippaux, qui a effectué son service national en Guyane en 1981 et à qui l’Institut Pasteur a consacré un portrait en 2020. Une thèse de 2007 sur les intoxications sévères prises en charge à l’hôpital de Cayenne signale quatre décès sur 125 envenimations ophidiennes depuis 1980. Mais fin 2015, deux décès surviennent à trois semaines d’intervalle après des morsures de serpent. En 2016, un patient est si grièvement touché qu’il perdra sa jambe. Et en janvier 2017, l’hôpital enregistre un second décès en quatorze mois. Du jamais-vu !
Une centaine d’envenimations par an, principalement par le grage petits carreaux
A l’époque, un débat naît sur l’absence d’antivenin à l’hôpital de Cayenne. Un antivenin était utilisé jusqu’à la fin des années 1990, jusqu’à ce qu’il ne soit jugé peu efficace et peu sûr. Dès lors, les patients envenimés sont pris en charge en chirurgie et reçoivent un traitement symptomatique. En 2015, l’hôpital change son protocole : les patients sont désormais admis en réanimation. Parce qu’il se trouve éloigné du service de réanimation de Cayenne, l’hôpital de Saint-Laurent du Maroni (Chog), de son côté, administre Antivipmyn Tri, un antivenin mexicain, à ses patients les plus graves, depuis décembre 2014. Sans que rien ne garantisse son efficacité. Le risque d’effets secondaires, l’impression que les cas graves sont rares, l’absence d’étude sur son efficacité vis-à-vis des serpents de Guyane n’encouragent guère à son déploiement. « Des études en Amérique du Sud en particulier au Brésil, montre que l’efficacité d’un antivenin dans un territoire donné ne garantit en rien son efficacité sur d’autres territoires, même proches », souligne le Dr Mutricy, des urgences de Cayenne, dans un article de 2018 dans Plos Neglected Tropical Diseases. « En Martinique, la perte d’efficacité de l’antivenin utilisé contre les morsures de Bothrops lanceolatus a conduit à récolter différents serpents sur tout le territoire et d’âges différents afin de réaliser un sérum plus polyvalent, même pour une seule espèce. Cela a permis de rétablir une bonne efficacité de ce sérum », souligne le Dr Christian Marty, membre de l’association herpétologique de Guyane Cerato.
Le CHC traite environ 35 envenimations par serpent chaque année ; le Chog, une trentaine. Au total, entre 60 et 120 envenimations ophidiennes sont traitées chaque année dans les hôpitaux du littoral. Bothrops atrox, alias grage petits carreaux, est responsable de 80 à 90 % des cas. Le Dr Christian Marty, membre de l’association herpétologique de Guyane Cerato, l’explique par le fait que le grage petits carreaux est « largement le plus fréquent et le plus anthropophile des serpents venimeux de Guyane ».
Après le décès de décembre 2015, le Dr Rémi Mutricy se plonge dans les dossiers des 425 patients admis aux urgences de Cayenne après une morsure de serpent. 283 sont victimes d’envenimation, dont 43 jugées « compliquées ». Suite au décès de janvier 2017, le Dr Mutricy se lancera dans une patiente collecte des données : elle révélera que les décès sont plus fréquents qu’on ne le croit : il en recense 7 entre 2007 et 2017. « Ce chiffre peut être sous-estimé car les morsures ne sont pas forcément signalées et il y a une importante population d’orpailleurs clandestins dont certains ont pu mourir d’une morsure de serpent sans avoir été pris en charge par le système de santé.
En février 2017, l’hôpital de Cayenne adopte à son tour Antivipmyn Tri. Le Pr Kallel ne le voit pas comme une solution miracle pour autant : « Les fabricants disent que tous les dix ans, il faut capturer à nouveau les serpents et revoir l’antivenin, car il y a une modification du spectre antigénique du serpent. »
Des résultats contradictoires sur l’efficacité des antivenins
Pour évaluer l’efficacité et la sécurité de l’antivenin, le personnel de réanimation effectue des tests de coagulation de ses patients admis après une morsure de serpent. Ceux l’ayant reçu montrent une réduction du temps de retour à la normale des tests de coagulation par rapport à ceux qui avaient été pris en charge avant février 2017. Le Dr Stéphanie Houcke, principale auteure d’un article paru dans Toxins en début d’année, souligne aussi que sur 115 patients ayant reçu de l’antivenin, un sur six « a présenté des effets indésirables précoces ». Ces effets ont été jugés « graves » pour sept d’entre eux.
De leur côté, les soignants du Chog se penchent aussi sur l’efficacité de l’antivenin. Ils comparent 42 de leurs patients l’ayant reçu entre décembre 2014 et septembre 2017 à 42 autres présentant les mêmes caractéristiques, hospitalisés quand l’antivenin n’était pas disponible. En 2018, ils publient leurs résultats dans Clinical Toxicology. Ils constatent que l’antivenin « tel qu'il est utilisé actuellement n'a pas montré de bénéfice dans la récupération de la coagulopathie. » Les soignants guyanais essaient de comprendre pourquoi l’antivenin montre des résultats opposés dans les deux hôpitaux. Parmi les explications possibles, selon le Dr Mutricy : un dosage insuffisant ou une étude portant sur trop peu de patients dans l’Ouest.
A la recherche d’un « antivenin guyanais »
Dans le même temps, la réflexion sur la prise en charge se poursuivent. Les 15 et 16 septembre 2017, des spécialistes de Guyane, des Antilles, de Paris, du centre antipoison d’Angers (Maine-et-Loire), du Costa Rica, du Brésil, de Sainte-Lucie et du Suriname se réunissent à Cayenne, sous l’égide de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et de la Pan American Health Organization (Paho). Ils concluent à « l’urgence d’assurer l’accessibilité à un antivenin vipéridé polyvalent, efficace et sûr, en Guyane française ». Ce symposium permet aussi de tisser des liens entre professionnels.
Une unité fonctionnelle de toxicologie voit le jour au CHC et, en juillet 2018, des études expérimentales pour la création d’un antivenin guyanais débute sur des souris, au Costa Rica, avec le Pr Jose Maria Guttiérez, dont les travaux font référence dans la région. D’autres travaux sont en cours avec des laboratoires en Allemagne (Ulm, Pr Peter Radermacher), en Tunisie (Sfax, Pr Khaled Zegal), en Martinique (Pr Dabor Résière, Pr Rémi Névière). Avant les grandes vacances, des échanges auront lieu au Suriname. En Guyane, le laboratoire Tropical Biomes and Immune Physiopathology (Pr Magalie Demar) est également impliqué. Quant à l’Institut Pasteur de Guyane, avec tous ces partenaires, il « est en train de bâtir une solution qui réponde exactement en Guyane et sur le plateau des Guyanes, un traitement adapté aux serpents que l’on rencontre ici et à un tarif accessible », indique son directeur Christophe Peyrefitte.
« Nous disposons de technologies de pointe pour mener des recherches sur des cellules, insiste le Pr Kallel. Nous travaillons aussi depuis plusieurs années sur l’apport de la pharmacopée guyanaise contre les envenimations. Elle est très riche. C’est pour ça que nous ne recevons qu’une petite centaine d’envenimations à l’hôpital. C’est parce que certaines choses marchent ! En commune, il y a un savoir qu’on n’a pas encore totalement collecté ni investigué. Il faut améliorer les connaissances sur les plantes et les molécules, s’assurer qu’il n’y a pas de produits toxiques et étudier les effets de ces molécules, ce qui prend énormément de temps. Notre objectif est que, d’ici deux ou trois ans, nous puissions produire notre propre antivenin guyanais. »
Dans « l’enfer vert », le plus dangereux, ce sont les abeilles !
Serpents ? Mygales ? Scorpions ? Chauve-souris ? Jaguar ? Dans le vaste livre de la jungle guyanaise, l’espèce qui envoie le plus de monde aux urgences n’a pas de dents, pas de crocs acérés, pas de queue qui attaque à tout-va ! Elle mesure à peine un centimètre et se déplace avec ses petites ailes : c’est killer bee, encore appelé « abeille tueuse », « abeille africaine » ou « abeille africanisée ». Les agressions de la faune sauvage comptent pour moins de 1 % des 50 000 passages enregistrés chaque année aux urgences de Cayenne. Parmi les 402 patients pris en charge en 2019, un quart est arrivé après des piqûres d’hyménoptères (abeilles, fourmis et guêpes notamment). C’est ce qu’a révélé le Dr Jules Maurer, jeudi, lors des 5es Journées des soignants. Il le répétera le 10 juin, au congrès de la Société française de médecine d’urgence (SFMU, voir le programme). Derrière les abeilles, fourmis et autres guêpes, les serpents et scorpions arrivent plus loin. Les serpents comptent pour 16 % des 500 passages ; les scorpions pour 12 %. Les autres invertébrés pèsent pour 80 des 402 passages de 2019. Les mammifères pour pas grand-chose.
Parmi les 402 patients de 2019, moins d’un quart (92) a été jugé dans un état grave ou à risque de s’aggraver ; un sur neuf a été hospitalisé. Cette fois-ci, les serpents y sont pour beaucoup puisqu’ils pèsent pour la moitié des cas jugés graves ; les insectes pour 42 % et les scorpions pour 9 %. Un tiers des patients a reçu des antalgiques ; un quart des antibiotiques. Aucun décès n’a été enregistré cette année-là.
Le Pr Jean Pujo, chef du service Urgence-Samu de Cayenne, confirme la « recrudescence des attaques de killer bees. Ce sont 500, 600, 700 piqûres d’un coup. C’est très douloureux, avec des atteintes neurologiques. » En décembre 2019, 19 gendarmes avaient été pris pour cibles près du pont du Larivot. Dans un article, le Dr Swann Geoffroy (CHC) rapporte entre 75 et 650 piqûres sur les dix plus touchés. Outre un choc anaphylactique et un syndrome inflammatoire, une rhabdomyolise et une insuffisance rénale sont les atteintes les plus fréquemment décrite.
Les piqûres d’abeille se révèlent ainsi bien plus graves que les dards de raie qui sont douloureux mais bénins. S’agissant des araignées, le Pr Pujo a le souvenir « d’un ou deux passages » aux urgences en quatre ans ; deux à cause des serpents corail sur la même période. « Notre lot quotidien, ce sont les hyménoptères et les grages. » S’agissant de ces derniers, la mortalité est faible mais les séquelles peuvent être importantes.
Les patients sont en général des hommes de tout âge, agressés en journée, en forêt ou en rivière, ce qui explique un délai souvent long (huit heures) avant l’arrivée aux urgences. Pour ceux des communes isolées, ce temps est doublé en moyenne, ce qui plaide, selon le Pr Pujo, pour la mise à disposition d’antivenin dans les centres délocalisés de prévention et de soins. En 2019, on a enregistré davantage de passages aux urgences liés à la faune sauvage pendant la saison des pluies et pendant les vacances. Bien que les agressions de la faune sauvage provoquent davantage de passages aux urgences (+ 33 % entre 2014 et 2019), le Dr Jules Maurer constate que « la morbi-mortalité reste négligeable et stable dans le temps ».
Un film pour faciliter la formation contre les morsures
En Guyane, les morsures de serpents sont évoquées dans le cadre de l’attestation de formation aux gestes et soins d’urgence (AFGSU). Ces dernières années, le centre d’enseignement aux soins d’urgence (Cesu 973, basé au centre hospitalier de Cayenne) a fait évoluer ses outils pédagogiques, ainsi que l’a relaté Aurélia Stanislas, infirmière et enseignante au Cesu, vendredi, lors des 5es Journées des soignants de Guyane.
Jusque-là, les formateurs enclenchaient la discussion à partir de l’expérience de l’un des participants ou en partant d’une simulation. Mais la formation était souvent compliquée par la peur des serpents et l’émotion suscitée par le décès de janvier 2017, y compris chez les soignants. Aurélia Stanislas a alors réalisé un film qui montre une famille se promener sur le sentier Vidal, à Rémire-Montjoly, et un enfant se faire mordre par un serpent. Le film s’achève sur le visage inquiet de la mère, avec la phrase : « Qu’est-ce que je peux faire ? »
Aujourd’hui, ce film est très utilisé par les trois antennes du Cesu de Guyane, constate Aurélia Stanislas. « Il a permis au Cesu de Guyane d’avancer et d’améliorer sa formation. » La discussion démarre souvent spontanément après le film.
En cas de morsure, le premier réflexe est d’appeler le 15
L’association herpétologique de Guyane Cerato prépare une nouvelle affiche sur les serpents venimeux de Guyane. Elle permettra d’identifier les 12 variétés venimeuses de Guyane : 6 crotales (dont les grages) et six serpents-corail, et de connaître les bons réflexes.
Lors des Journées des soignants de Guyane, Aurélia Stanislas, infirmière et formatrice au Cesu 973, a rappelé ce qu’il ne faut pas faire :
Parmi les bons réflexes, elle a d’abord encouragé à appeler le 15 : « Toutes les morsures n’entraînent pas d’envenimation. Le 15 va donner des conseils, en fonction de l’état du patient. »
Parmi les bons réflexes, l’association Cerato, qui organise aussi des formations sur la conduite à avoir sur le terrain, cite aussi :
Cet article est issu de la Lettre pro de l’Agence régionale de santé. Vous pouvez vous y abonner en remplissant le formulaire suivant : https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html
On Friday, Professor Hatem Kallel spoke at the congress of the Society of Clinical Toxicology on the hospital management of snakebites in French Guiana. A communication that marks the recognition of the progress made in recent years.
January 15, 2017. A Matourian died in Cayenne hospital, a few hours after being bitten by a snake. Headlines in the press, reproaches of elected officials, questioning of caregivers. This death will be one of the detonators of the social movement that shook French Guiana in March and April 2017. Five years later, Professor Hatem Kallel spoke on the subject of hospital management of snakebites, Friday, at the meeting of the Society for Clinical Toxicology. “In five years, we have made giant strides in understanding and therapeutics (…) Guyana is among the teams recognized for talking about envenomations in the Amazon region”, he rejoices.
Back to January 15, 2017. “I try to take a critical look at what happened. This occurs after a long period of silence for this pathology”, testifies the head of the emergency department – critical care at the Cayenne hospital center (CHC). Since the 1980s, rare studies have been carried out on snakebites in French Guiana, in particular by Dr Jean-Philippe Chippaux, who carried out his national service in French Guiana in 1981 and to whom the Institut Pasteur devoted a portrait in 2020. A 2007 thesis on severe poisoning treated at Cayenne hospital reports four deaths out of 125 ophidian envenomations since 1980. But at the end of 2015, two deaths occurred three weeks apart after snakebites. In 2016, a patient was so badly affected that he lost his leg. And in January 2017, the hospital recorded a second death in fourteen months. Never seen !
About a hundred envenomations per year, mainly by the grage small squares
At the time, a debate arose over the absence of antivenom at the Cayenne hospital. Antivenom was used until the late 1990s, when it was deemed ineffective and unsafe. From then on, envenomed patients are treated surgically and receive symptomatic treatment. In 2015, the hospital changed its protocol: patients were now admitted to intensive care. Because it is far from the Cayenne intensive care unit, the Saint-Laurent du Maroni hospital (Chog), for its part, has been administering Antivipmyn Tri, a Mexican antivenom, to its most serious patients, since December 2014. Without anything guaranteeing its effectiveness. The risk of side effects, the impression that serious cases are rare, the absence of studies on its effectiveness against snakes in French Guiana do not encourage its deployment. "Studies in South America, particularly in Brazil, show that the effectiveness of an antivenom in a given territory does not in any way guarantee its effectiveness in other territories, even close ones", underlines Dr. Mutricy, from the Cayenne emergency department. , in a 2018 article in Plos Neglected Tropical Diseases. “In Martinique, the loss of effectiveness of the antivenom used against Bothrops lanceolatus bites has led to harvesting different snakes throughout the territory and of different ages in order to produce a more versatile serum, even for a single species. This has made it possible to restore the good effectiveness of this serum”, underlines Dr. Christian Marty, member of the herpetological association of French Guiana Cerato.
The CHC treats approximately 35 envenomations per snake each year; the Chog, about thirty. In total, between 60 and 120 ophidian envenomations are treated each year in the hospitals on the coast. Bothrops atrox, aka grage small tiles, is responsible for 80 to 90% of cases. Dr. Christian Marty, member of the herpetological association of French Guiana Cerato, explains it by the fact that the small square snake is "by far the most frequent and the most anthropophilic of the venomous snakes of French Guiana".
After the death of December 2015, Dr. Rémi Mutricy delves into the files of the 425 patients admitted to the emergency room of Cayenne after a snakebite. 283 are victims of envenomation, including 43 considered "complicated". Following the death of January 2017, Dr. Mutricy will embark on a patient collection of data: it will reveal that deaths are more frequent than we think: he lists 7 between 2007 and 2017. “This figure may be understated. estimated because bites are not necessarily reported and there is a large population of clandestine gold miners, some of whom may have died of snake bites without having been taken care of by the health system.
In February 2017, the Cayenne hospital in turn adopted Antivipmyn Tri. Professor Kallel does not see it as a miracle solution, however: “Manufacturers say that every ten years, the snakes must be recaptured and the antivenom reviewed, because there is a change in the antigenic spectrum of the snake. »
Conflicting results on the effectiveness of antivenoms
To assess the effectiveness and safety of the antivenom, intensive care staff perform coagulation tests on their patients admitted after a snakebite. Those who received it show a reduction in the time it took for coagulation tests to return to normal compared to those who had been treated before February 2017. Dr. Stéphanie Houcke, main author of an article published in Toxins at the beginning of year, also points out that out of 115 patients who received antivenom, one in six “presented early adverse effects”. These effects were considered “serious” for seven of them.
For their part, the caregivers of the Chog are also looking into the effectiveness of the antivenom. They compare 42 of their patients who received it between December 2014 and September 2017 with 42 others with the same characteristics, hospitalized when the antivenom was not available. In 2018, they published their results in Clinical Toxicology. They find that antivenom “as currently used has not shown benefit in recovery from coagulopathy. The Guianese caregivers are trying to understand why the antivenom shows opposite results in the two hospitals. Among the possible explanations, according to Dr. Mutricy: insufficient dosage or a study involving too few patients in the West.
In search of a “Guianese antivenom”
At the same time, reflection on care continues. On September 15 and 16, 2017, specialists from French Guiana, the West Indies, Paris, the Angers poison control center (Maine-et-Loire), Costa Rica, Brazil, Saint Lucia and Suriname are meeting in Cayenne, under the aegis of the Regional Health Agency (ARS) and the Pan American Health Organization (Paho). They conclude that "the urgency of ensuring accessibility to a versatile, effective and safe viper antivenom in French Guiana". This symposium also makes it possible to forge links between professionals.
A functional toxicology unit was created at the CHC and, in July 2018, experimental studies for the creation of a Guyanese antivenom began on mice, in Costa Rica, with Professor Jose Maria Guttiérez, whose work is a reference in the region. Other work is in progress with laboratories in Germany (Ulm, Pr Peter Radermacher), in Tunisia (Sfax, Pr Khaled Zegal), in Martinique (Pr Dabor Résière, Pr Rémi Névière). Before the summer holidays, exchanges will take place in Suriname. In French Guyana, the Tropical Biomes and Immune Physiopathology laboratory (Pr Magalie Demar) is also involved. As for the Institut Pasteur de Guyane, with all these partners, it "is in the process of building a solution that responds exactly in French Guiana and on the French Guiana plateau, a treatment adapted to the snakes that we encounter here and an affordable price”, indicates its director Christophe Peyrefitte.
“We have cutting-edge technologies to conduct research on cells, insists Prof. Kallel. We have also been working for several years on the contribution of the Guyanese pharmacopoeia against envenomation. She is very rich. This is why we only receive a few hundred envenomations at the hospital. That's because some things work! In common, there is knowledge that we have not yet fully collected or investigated. It is necessary to improve knowledge on plants and molecules, to ensure that there are no toxic products and to study the effects of these molecules, which takes a lot of time. Our goal is that, within two or three years, we will be able to produce our own Guyanese antivenom. »
In the “green hell”, the most dangerous are the bees!
Snakes? tarantulas? Scorpions? Bat ? Jaguar? In the vast Guyanese jungle book, the species that sends the most people to the emergency room has no teeth, no sharp fangs, no tail that attacks at all costs! It measures barely a centimeter and moves with its small wings: it is killer bee, also called "African bee" or "Africanized bee". Wildlife attacks account for less than 1% of the 50,000 visits recorded each year in the Cayenne emergency room. Among the 402 patients treated in 2019, a quarter arrived after stings from Hymenoptera (bees, ants and wasps in particular). This was revealed by Dr. Jules Maurer, Thursday, during the 5th Caregiver Days. He will repeat it on June 10, at the congress of the French Society of Emergency Medicine (SFMU, see the program). Behind the bees, ants and other wasps, the snakes and scorpions come further. Snakes account for 16% of the 500 passages; scorpions for 12%. Other invertebrates weigh for 80 of the 402 passages in 2019. Mammals for not much.
Among the 402 patients in 2019, less than a quarter (92) were judged to be in serious condition or at risk of getting worse; one in nine was hospitalized. This time, the snakes are there for a lot since they weigh for half of the cases considered serious; insects for 42% and scorpions for 9%. A third of the patients received analgesics; a quarter of antibiotics. No deaths were recorded that year.
Professor Jean Pujo, head of the Emergency-Samu service in Cayenne, confirms the “upsurge in killer bee attacks. It's 500, 600, 700 bites at once. It is very painful, with neurological damage. In December 2019, 19 gendarmes were targeted near the Larivot bridge. In an article, Dr. Swann Geoffroy (CHC) reports between 75 and 650 bites on the ten most affected. In addition to anaphylactic shock and an inflammatory syndrome, rhabdomyolysis and renal failure are the most frequently described disorders.
Bee stings are thus much more serious than stingray stings which are painful but benign. Regarding spiders, Professor Pujo remembers "one or two visits" to the emergency room in four years; two because of coral snakes over the same period. “Our daily lot is Hymenoptera and Grages. With regard to the latter, mortality is low but the sequelae can be significant.
The patients are generally men of all ages, assaulted during the day, in the forest or in the river, which explains the often long delay (eight hours) before arriving at the emergency room. For those in isolated municipalities, this time is doubled on average, which argues, according to Professor Pujo, for the provision of antivenom in delocalized prevention and care centers. In 2019, there were more visits to wildlife-related emergencies during the rainy season and during holidays. Although wildlife attacks cause more visits to the emergency room (+ 33% between 2014 and 2019), Dr. Jules Maurer notes that "morbidity and mortality remains negligible and stable over time".
A film to facilitate training against bites
In French Guiana, snakebites are mentioned in the context of the training certificate for emergency gestures and care (AFGSU). In recent years, the emergency care teaching center (Cesu 973, based at the Cayenne hospital center) has developed its teaching tools, as reported by Aurélia Stanislas, nurse and teacher at Cesu, Friday, during of the 5th Caregiver Days of French Guiana.
Until then, the trainers initiated the discussion from the experience of one of the participants or from a simulation. But the training was often complicated by the fear of snakes and the emotion aroused by the January 2017 death, including among caregivers. Aurélia Stanislas then made a film which shows a family walking on the Vidal path, in Rémire-Montjoly, and a child being bitten by a snake. The film ends on the worried face of the mother, with the sentence: “What can I do? »
Today, this film is widely used by the three branches of the Cesu of French Guiana, notes Aurélia Stanislas. “It allowed the Cesu of French Guiana to move forward and improve its training. The discussion often starts spontaneously after the film.
In the event of a bite, the first instinct is to call 15
The herpetological association of French Guiana Cerato is preparing a new poster on the venomous snakes of French Guiana. It will make it possible to identify the 12 venomous varieties of French Guiana: 6 rattlesnakes (including grages) and six coral snakes, and to know the right reflexes.
During the Caregiver Days of French Guiana, Aurélia Stanislas, nurse and trainer at Cesu 973, reminded us of what not to do:
Among the good reflexes, she first encouraged to call 15: “Not all bites lead to envenomation. The 15 will give advice, depending on the condition of the patient. »
Among the good reflexes, the Cerato association, which also organizes training on driving in the field, also cites:
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