La situation épidémiologique se dégrade rapidement sur le littoral ouest. Le prochain arrêté préfectoral, attendu ce week-end, devrait traduire cette tendance en renforçant les mesures de freinage à Saint-Laurent et Mana. Pour mieux lutter contre l’épidémie, le centre hospitalier de l’ouest guyanais (Chog) s’est doté d’un nouveau centre Covid. Installé en centre-ville, il regroupe le centre de vaccination, un centre de dépistage, et la cellule d’accompagnement des patients testés positifs au Covid-19.
Il est 10 heures, ce mardi matin. Claire Guibert, infirmière au centre hospitalier de l’Ouest guyanais, est installée dans les tout nouveaux locaux de la cellule Covid de Saint-Laurent du Maroni. Elle appelle une personne ayant contracté le Covid-19, dans le cadre du dispositif Dépistage, Annonce, Suivi (DAS), pour prendre des nouvelles de la patiente, demander s’il y a besoin d’une aide alimentaire, proposer le dépistage des autres membres du foyer et rappeler les règles d’isolement à l’ensemble de la famille.
« Beaucoup de cas contacts ne se perçoivent pas comme tels, s’ils n’ont pas de symptômes », constate-t-elle. Des exemples de comportements inadaptés en matière d’isolement, elle pourrait en raconter des dizaines. Cette maman malade qui a envoyé ses cinq enfants à l’école. Une dame venue se faire vacciner avec son bébé dans les bras, malgré une toux carabinée, qui se révélera positive, et qui la veille était déjà allée travailler et avait déposé son enfant à la crèche, malgré ses symptômes.
C’est sur ce terreau de mauvais réflexes que le virus se remet à propérer, dans le Bas-Maroni. Alors que le nombre de nouveaux cas est stable, voire baisse dans l’Île-de-Cayenne et à Kourou (lire ci-dessous), il est reparti à la hausse à Saint-Laurent du Maroni et Mana, depuis quinze jours. En conséquence, les membres de la cellule interministérielle de crise ont décidé, hier, de renforcer les mesures de lutte contre l’épidémie dans la sous-préfecture et à Mana (lire ci-dessous).
Cette quatrième vague touche toutes les tranches d’âge. Avant-hier, elle a emporté un patient qui allait avoir 52 ans aujourd’hui. Pour y faire face, la cellule Covid du Chog a déménagé le 6 septembre dans les anciens locaux de l’Akatij (Caarud), rue Simon, dans le centre de Saint-Laurent du Maroni. La cellule DAS, le centre de vaccination et le centre de dépistage sont désormais regroupés au même endroit. C’est de là aussi que partent l’équipe mobile de dépistage, l’équipe mobile de vaccination et les soignants réalisant les visites à domicile des cas confirmés de Covid-19.
« C’est beaucoup plus agréable, apprécie Nelly Lupo, coordinatrice de la cellule Covid. Tout le monde est regroupé en un même lieu. Cela permet vraiment d’avoir un circuit complet de prise en charge du Covid. » Flore Verdan, infirmière du centre de vaccination, abonde : « On est mieux installés, plus près des gens. C’est plus facile de les orienter. » Auparavant, la cellule DAS était installée dans des bungalows sur le parking du Chog, le centre de vaccination au self-service de l’hôpital, le dépistage près des urgences. Identifiés mi-juillet, les anciens locaux de l’Akatij ont été aménagés par le service logistique/travaux en un mois et demi. « Nous souhaitions un site plus accueillant, puisque le Covid fait un peu peur. On s’était fixé le 7 septembre et nous sommes rentrés le 7 septembre », apprécie Nelly Lupo.
La localisation en centre-ville est un avantage indéniable. La part des vaccinations sans rendez-vous est partie à la hausse. Lundi, 20 personnes se sont présentées spontanément au centre de vaccination pour recevoir leur première dose, soit un quart des vaccinations réalisées ce jour-là. « Des personnes montent également poser des questions ou voir comment cela se passe. Comme toutes les cellules sont regroupées au même endroit, les Saint-Laurentais sont certains de trouver leur réponse, quelle que soit leur question. Claire Guibert, qui a intégré la cellule DAS il y a trois semaines, est ravie : « Je découvre quelque chose de fabuleux. »
Davantage de jeunes se sont vacciner
A l’accueil du centre de vaccination, Edith Doxaint perçoit du changement dans le profil des personnes qui viennent recevoir leur première dose. « Le plus gros changement, ce sont les jeunes. Ils veulent leur passe sanitaire, pour pouvoir voyager. » Elle confirme que davantage de personnes se présentent sans rendez-vous, encouragées par l’accessibilité des lieux ou les banderoles déployées sur les murs de la rue Simon et de l’avenue Hector-Rivierez, deux des principales artères du centre-ville. Elles ne risquaient pas de se présenter spontanément dans l’ancien centre de vaccination, caché qu’il était au fin fond de l’hôpital.
Edith Doxaint constate aussi qu’il n’y a « plus de Surinamais » qui traversent le fleuve pour se faire vacciner côté guyanais : « Ils ont beaucoup vacciné chez eux et ont reçu du Pfizer. » Pour les Guyanais, elle a le sentiment que « petit à petit, on va réussir ».
Ce mardi-là, Jonathan, 14 ans, vient recevoir sa seconde dose. Son père aussi. « J’ai voulu me vacciner pour me protéger », confie le collégien de troisième. Son père, lui, a souhaité se vacciner car il croise beaucoup de clients dans la pizzeria où il travaille. « Mes patrons étaient déjà vaccinés et m’ont encouragé à le faire. »
L’étonnant parcours de Véronique Rogé
Entre deux appels de suivi des patients atteints de Covid-19, Véronique Rogé surfe sur le site de l’Ecole des hautes études de santé publique. Cette aide-soignante au parcours étonnant profite d’avoir rejoint la cellule Covid du Chog pour se former à la vaccination. Une énième étape dans le parcours de cette professionnelle.
Elle qui aime voyager pratique son métier au gré de ses pérégrinations. L’an dernier, elle travaillait en réanimation à Poitiers. Quand le Covid-19 la première vague a frappé la Guyane, elle est venue avec la Réserve sanitaire. D’abord aux urgences de Cayenne, puis à la Croix-Rouge à Saint-Laurent du Maroni. « J’ai adoré la Guyane. » Quelques semaines plus tard, la Croix-Rouge lui propose de revenir. Lorsque Nelly Lupo quitte la Croix-Rouge en fin d’année, pour créer la cellule Covid du Chog, elle la suit. Voici quelque temps, une infirmière l’a formée à la vaccination. Dès qu’elle aura validé sa formation, elle pourra commencer. « C’est une belle expérience ! »
Saint-Laurent du Maroni et Mana passent à l’orange
La dégradation de la situation épidémique sur le littoral ouest va se traduire sur la carte de la Guyane. Saint-Laurent du Maroni et Mana vont passer en zone orange, a annoncé, sans apporter d’autre précision, le préfet Thierry Queffelec, hier soir, à l’issue de la cellule interministérielle de crise. Dans l’arrêté préfectoral attendu pour cette fin de semaine, cela pourrait se traduire par une avancée de l’heure du couvre-feu et la fermeture de certaines activités économiques.
La zone rouge, qui allait de l’agglomération cayennaise à Kourou, pourrait disparaître. Roura et Montésinéry-Tonnégrande pourraient repasser en zone verte ; les cinq autres communes en zone orange. Cette modification ouvrirait la voie à des ajustements, notamment la mise en œuvre du passe sanitaire dans les établissements (bars, restaurants, salles de sport…) volontaires pour le faire appliquer. Des discussions en ce sens ont débuté entre la préfecture et le monde économique.
Cet article est issu de la Lettre pro de l’Agence régionale de santé. Vous pouvez vous y abonner en remplissant le formulaire suivant : https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html
The epidemiological situation is deteriorating rapidly on the west coast. The next prefectural decree, expected this weekend, should reflect this trend by strengthening the braking measures in Saint-Laurent and Mana. To better combat the epidemic, the hospital center of western Guyana (Chog) has set up a new Covid center. Located in the city center, it brings together the vaccination center, a screening center, and the support unit for patients who test positive for Covid-19.
It is 10 o'clock this Tuesday morning. Claire Guibert, a nurse at the West Guianese hospital center, is installed in the brand new premises of the Covid cell in Saint-Laurent du Maroni. She calls a person who has contracted Covid-19, as part of the Screening, Announcement, Follow-up (DAS) system, to inquire about the patient, ask if there is a need for food aid, offer screening for other members of the household and remind the whole family of the rules of isolation.
"A lot of contact cases don't see themselves as such, if they don't have symptoms," she says. She could tell dozens of examples of inappropriate isolation behavior. This sick mom who sent her five children to school. A lady who came to be vaccinated with her baby in her arms, despite a heavy cough, which will prove positive, and who the day before had already gone to work and had dropped her child off at the nursery, despite his symptoms.
It is on this breeding ground of bad reflexes that the virus begins to spread again, in Bas-Maroni. While the number of new cases is stable, or even falling in Île-de-Cayenne and Kourou (see below), it has been on the rise again in Saint-Laurent du Maroni and Mana for the past two weeks. As a result, members of the interministerial crisis unit decided yesterday to strengthen measures to fight the epidemic in the sub-prefecture and in Mana (see below).
This fourth wave affects all age groups. The day before yesterday, she took away a patient who was going to be 52 years old today. To cope with this, the Chog Covid cell moved on September 6 to the former premises of Akatij (Caarud), rue Simon, in the center of Saint-Laurent du Maroni. The DAS unit, the vaccination center and the screening center are now grouped together in the same place. This is also where the mobile screening team, the mobile vaccination team and caregivers who make home visits for confirmed cases of Covid-19 leave.
"It's much nicer," says Nelly Lupo, coordinator of the Covid cell. Everyone is gathered in one place. This really makes it possible to have a complete circuit of care for the Covid. "Flore Verdan, nurse at the vaccination center, agrees:" We are better installed, closer to people. It’s easier to orient them." Previously, the DAS cell was installed in bungalows in the parking lot of the Chog, the vaccination center at the hospital's self-service, screening near the emergency room. Identified in mid-July, the former Akatij premises were fitted out by the logistics / works department in a month and a half. “We wanted a more welcoming site, since the Covid is a bit scary. We had fixed September 7 and we returned on September 7 ", appreciates Nelly Lupo.
The location in the city center is an undeniable advantage. The share of walk-in vaccinations is on the rise. On Monday, 20 people spontaneously presented to the vaccination center to receive their first dose, or a quarter of the vaccinations carried out that day. “People also come up to ask questions or see how it goes. As all the cells are grouped together in the same place, Saint-Laurent residents are sure to find their answer, whatever their question. Claire Guibert, who joined the DAS cell three weeks ago, is delighted: “I am discovering something fabulous."
More young people get vaccinated
At the reception of the vaccination center, Edith Doxaint perceives a change in the profile of people who come to receive their first dose. “The biggest change is the young people. They want their health pass, so they can travel. She confirms that more people are showing up without an appointment, encouraged by the accessibility of the premises or the banners displayed on the walls of rue Simon and avenue Hector-Rivierez, two of the main arteries of the city center. There was no risk of spontaneously appearing in the old vaccination center, hidden deep in the hospital.
Edith Doxaint also notes that there are "no more Surinamese" who cross the river to be vaccinated on the Guianese side: "They have vaccinated a lot at home and have received Pfizer." For the Guianese, she has the feeling that "little by little, we will succeed".
That Tuesday, Jonathan, 14, comes to receive his second dose. His father too. "I wanted to get vaccinated to protect myself," says the third-grader. His father wanted to be vaccinated because he saw a lot of customers in the pizzeria where he worked. “My bosses were already vaccinated and encouraged me to do so."
The astonishing journey of Véronique Rogé
Between two follow-up calls for patients with Covid-19, Véronique Rogé surfs the website of the School of Advanced Public Health Studies. This caregiver with an astonishing background is taking advantage of having joined the Chog Covid unit to train in vaccination. Yet another step in the career of this professional.
She who likes to travel practices her profession according to her peregrinations. Last year, she was working in intensive care in Poitiers. When the Covid-19 the first wave hit French Guiana, she came with the Sanitary Reserve. First at the emergency room in Cayenne, then at the Red Cross in Saint-Laurent du Maroni. “I loved French Guiana." A few weeks later, the Red Cross offered to return. When Nelly Lupo left the Red Cross at the end of the year to create the Chog Covid cell, she followed her. Some time ago, a nurse trained him in vaccination. As soon as she has validated her training, she can start. “It’s a great experience! "
Saint-Laurent du Maroni and Mana go orange
The deterioration of the epidemic situation on the west coast will be reflected on the map of French Guiana. Saint-Laurent du Maroni and Mana will move to the orange zone, announced, without giving any further details, the prefect Thierry Queffelec, last night, at the end of the interministerial crisis unit. In the prefectural decree expected for this weekend, this could result in an advance of the curfew hour and the closure of certain economic activities.
The red zone, which stretched from the Cayenne conurbation to Kourou, could disappear. Roura and Montésinéry-Tonnégrande could return to the green zone; the other five municipalities in the orange zone. This modification would pave the way for adjustments, in particular the implementation of the health pass in establishments (bars, restaurants, sports halls, etc.) to have it applied. Discussions in this direction have started between the prefecture and the business world.
This article is from the Professional Letter of the Regional Health Agency. You can subscribe to it by filling out the following form: https://forms.sbc28.com/5a8bed50b85b5350ef1cd117/t13M7zUZQi2XMq5E3DdnhQ/0WQoeDwjRXqJblCpKbLDzA/form.html
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