Les trois centres hospitaliers ont établi des scénarios un plan de montée en charge pour faire face à un éventuel afflux de patients atteints de Covid-19. De nombreuses options sont possibles pour renforcer les équipes soignantes, alors qu’il sera difficile de faire appel à des professionnels extérieurs à la Guyane. En fin de semaine, le gouvernement a annoncé des mesures financières en faveur des professionnels volontaires pour rejoindre les hôpitaux.
« Il faut se préparer à être surpris ! » Le 2 avril, les établissements de santé – publics et privés – se sont réunis autour de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et de Santé publique France (SpF) pour préparer une troisième vague de Covid-19. Cette phrase, lâchée pendant l’entrevue, décrit bien le problème devant lequel se trouvent les professionnels de santé : les deux premières vagues, l’expérience des autres territoires, la recherche scientifique nous ont déjà beaucoup appris sur le Covid-19. Mais avec les variants, notamment le P.1 brésilien majoritaire en Guyane, certaines certitudes pourraient être balayées.
Il est probable que le territoire connaisse des entrées directement en réanimation. Lors des deux premières vagues, la chronologie était souvent la même pour les cas les plus graves : infection, dégradation de l’état de santé, hospitalisation et, après quelques jours à une semaine, admission en réanimation. Avec les variants, se dessinent des situations plus fréquentes où l’étape d’hospitalisation conventionnelle n’existe pas. Pour y faire face, il faudra armer des lits plus rapidement. Comme en début d’année, il sera difficile de faire venir des renforts de l’Hexagone.
« Effectivement, la difficulté à laquelle nous serons confrontés sera de mobiliser des ressources extérieures à la Guyane », confirme Pauline Richoux. Depuis fin janvier, la directrice des ressources humaines du Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais (Chog) s’est vu confier par l’ARS une mission de pilotage des opérations exceptionnelles de gestion des ressources humaines liées à l’épidémie de Covid-19 sur l’ensemble du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT). « Il nous faut donc optimiser notre gestion en mobilisant les professionnels disponibles sur le territoire. Être prêts à redéployer nos ressources humaines vers les unités Covid, les former à la prise en charge des patients Covid, notamment en réanimation. »
Plusieurs scénarios ont été établis, en fonction de l’ampleur de cette éventuelle vague, lors des réunions de la cellule de crise du GHT, à laquelle participent les établissements de santé publics et privés, SpF et l’ARS. « Nous avons défini un plan de montée en charge, avec ouverture de lits de réanimation en fonction des besoins, poursuit Pauline Richoux. Il y a des scénarios pour lesquels nous sommes confiants dans nos moyens. » Pour les suivants, il faudra faire appel à des renforts. Les besoins sont alors estimés à 70 infirmiers supplémentaires. Ce qui correspond à une promotion de l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi).
« Avec l’Ifsi, nous réfléchissons à la meilleure façon de mobiliser les étudiants dans la prise en charge des patients, sans les pénaliser trop fortement dans leur parcours universitaire, précise Pauline Richoux. Nous allons identifier un schéma de déploiement de chaque étudiant. Les établissements se préparent à les accueillir, notamment au niveau de l’hébergement. Ce schéma est encore en discussion. »
Les établissements pourront également solliciter des professionnels de santé extérieurs, qu’ils soient libéraux, retraités ou inactifs. Lors de la première vague, certains volontaires avaient regretté de ne pas avoir été contactés. « Nous avons appris des deux premières vagues. Lors de la première, tout était nouveau. Aujourd’hui, les libéraux sont davantage sollicités, sont mieux repérés par les établissements. Ils nous aident beaucoup pour la vaccination. »
Pour encourager ceux qui le souhaitent à renforcer les hôpitaux, le ministère des Solidarités et de la Santé a annoncé, en fin de semaine, des mesures financières en leur faveur : indemnité exceptionnelle de stage pour les étudiants, augmentation de la rémunération des réservistes, déplafonnement du cumul pour les professionnels de santé retraités, indemnisations pour les libéraux qui subiraient une perte d’activité. « Cela s’appliquera en Guyane comme partout ailleurs, confirme Pauline Richoux. Cela a été le cas des mesures prises en première et en deuxième vagues. »
D’autres mesures sont envisagées. Le transfert de patients des établissements les plus impactés à ceux qui sont épargnés. Par exemple de Cayenne, où le virus circule davantage, vers Kourou ou Saint-Laurent du Maroni. Et dans l’autre sens si la tendance s’inverse. Les transferts de personnels sont plus difficiles, en revanche, à opérer, puisqu’il en faut plusieurs pour armer un lit 24h/24. Le transfert de patients dont l’état est stabilisé vers des lits d’aval.
Les déprogrammations d’opérations non urgentes seront enclenchées, si nécessaire. Et en cas de besoin, ce sera le plan blanc. Chaque établissement s’est doté d’indicateurs. Le sujet est abordé par la cellule de crise du GHT, qui se réunit une fois par semaine actuellement, davantage si la situation se dégrade. Une certitude, s’il doit être déclenché, ce sera dans les trois établissements en même temps. « Pour l’instant, nous sommes dans une situation de précrise. Cela monte à Cayenne. Mais il ne sert à rien de déclencher trop tôt, au risque d’épuiser les personnels soignants de nos établissements. »
Cette montée en charge dans les hôpitaux devra impacter le moins possible la campagne de vaccination, qui est une priorité. A Cayenne, les sapeurs-pompiers y participent. Dans l’ouest, le Chog a recruté spécifiquement pour son centre de vaccination. « On profite de cette situation pour vacciner au maximum, conclut Pauline Richoux, car le vaccin est la seule solution pour vaincre l’épidémie. »
The three hospitals have drawn up scenarios for an escalation plan to cope with a possible influx of patients with Covid-19. Many options are possible to strengthen the healthcare teams, while it will be difficult to call on professionals from outside French Guiana. At the end of the week, the government announced financial measures in favor of voluntary professionals to join hospitals.
“You have to be prepared to be surprised!” On April 2, health establishments - public and private - gathered around the Regional Health Agency (ARS) and Public Health France (SpF) to prepare for a third wave of Covid-19. This sentence, released during the interview, describes the problem facing healthcare professionals: the first two waves, the experience of other territories, scientific research have already taught us a lot about Covid-19. But with the variants, in particular the Brazilian P.1 majority in French Guiana, certain certainties could be swept aside.
It is likely that the territory will experience direct resuscitation entries. In the first two waves, the chronology was often the same for the most serious cases: infection, deterioration in health, hospitalization and, after a few days to a week, admission to intensive care. With the variants, more frequent situations emerge where the conventional hospitalization stage does not exist. To cope, it will be necessary to arm the beds more quickly. As at the start of the year, it will be difficult to bring in reinforcements from France.
“Indeed, the difficulty we will be confronted with will be to mobilize resources outside French Guiana,” confirms Pauline Richoux. Since the end of January, the human resources director of the West Guyanese Hospital Center (Chog) has been entrusted by the ARS with a mission of steering exceptional human resources management operations linked to the Covid-19 epidemic. across the Groupement Hospitalier de Territoire (GHT). “We therefore need to optimize our management by mobilizing the professionals available in the region. Be ready to redeploy our human resources to Covid units, train them in the care of Covid patients, particularly in intensive care. "
Several scenarios were established, depending on the magnitude of this possible wave, during meetings of the GHT crisis unit, in which public and private health establishments, SpF and ARS participate. “We have defined a ramp-up plan, with the opening of resuscitation beds as needed,” continues Pauline Richoux. There are scenarios for which we are confident in our means. For the following, it will be necessary to call for reinforcements. The needs are then estimated at 70 additional nurses. This corresponds to a promotion from the Nursing Training Institute (Ifsi).
"With Ifsi, we are thinking about the best way to mobilize students in the care of patients, without penalizing them too heavily in their university career," says Pauline Richoux. We will identify a deployment scheme for each student. Institutions are preparing to welcome them, especially in terms of accommodation. This scheme is still under discussion. "
Institutions will also be able to solicit external health professionals, whether they are liberal, retired or inactive. During the first wave, some volunteers regretted not having been contacted. “We learned from the first two waves. At the premiere, everything was new. Today, the Liberals are in greater demand, are better identified by institutions. They help us a lot with the vaccination. "
To encourage those who wish to strengthen hospitals, the Ministry of Solidarity and Health announced, at the end of the week, financial measures in their favor: exceptional internship allowance for students, increase in the remuneration of reservists, removal of the ceiling accumulation for retired health professionals, compensation for liberal workers who would suffer a loss of activity. "This will apply in French Guiana as everywhere else," confirms Pauline Richoux. This was the case for the measures taken in the first and second waves. "
Other measures are being considered. The transfer of patients from the most impacted establishments to those who are spared. For example from Cayenne, where the virus circulates more, to Kourou or Saint-Laurent du Maroni. And in the other direction if the trend is reversed. Transfers of personnel are more difficult, however, to operate, since it takes several to set up a bed 24 hours a day. The transfer of stabilized patients to downstream beds.
Non-emergency operations deprogramming will be initiated, if necessary. And if necessary, it will be the white plan. Each establishment has indicators. The subject is addressed by the GHT crisis unit, which currently meets once a week, more if the situation deteriorates. One thing is certain, if it is to be triggered, it will be in all three establishments at the same time. “At the moment, we are in a pre-crisis situation. It goes up to Cayenne. But there is no point in triggering too early, at the risk of exhausting the nursing staff in our establishments. "
This ramp-up in hospitals should have as little impact as possible on the vaccination campaign, which is a priority. In Cayenne, the firefighters participate. In the west, the Chog recruited specifically for its vaccination center. "We are taking advantage of this situation to vaccinate as much as possible," concludes Pauline Richoux, "because the vaccine is the only solution to overcome the epidemic. "
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