Les ministres Olivier Véran, Frédérique Vidal et Sébastien Lecornu ont reçu, hier, le rapport d’inspection sur l’amélioration de l’offre de soins et la création d’un centre hospitalier universitaire regroupant les trois hôpitaux de Guyane en 2025. La mission d’inspection formule 39 recommandations, à traduire sous la forme d’un « plan opération santé Guyane » à cinq ans. Conscients de l’importance d’engager rapidement des actions sans attendre que ce plan soit finalisé, les ministres ont annoncé des premières mesures concrètes comme la création de trois « hôpitaux de proximité » à Maripasoula, Grand-Santi et Saint-Georges, le renforcement des filières neurologie et cardiologie, le doublement des capacités d’hospitalisation en soins critiques, davantage de places pour les étudiants et des recrutements de PU-PH.
Dans les cinq ans qui viennent, il n’y aura pas de pose de première pierre, pas de remise des clefs, pas de poussière, pas de marteaux-piqueurs, mais c’est un énorme chantier qui s’annonce avec l’annonce, hier, par trois ministres de la création d’un centre hospitalier universitaire (CHU) de Guyane en 2025. Créer un CHU, ce n’est pas construire un bâtiment. C’est un projet médical, des équipes hospitalières et hospitalo-universitaires, des structures de formation et des projets de recherche. C’est renforcer l’offre de soins et recruter les soignants médecins et professeurs qui le feront fonctionner. « Un défi immense », commente Antoine Primerose, président de l’Université de Guyane.
Dans leur rapport de 150 pages, les membres des inspections générales des affaires sociales (Igas), de l’administration (IGA) et de l’Education, du Sport et de la Recherche (IGESR) formulent 39 recommandations et posent 14 jalons, autant de points d’étape à franchir pour que le CHU voie le jour en 2025. Cela passe par exemple par la coopération entre PMI, santé scolaire et CDPS, l’amélioration de l’accueil des professionnels de santé, le renforcement de l’offre de soins dans les CDPS, l’élargissement des spécialités au sein des hôpitaux, la mise en place d’ici quatre ans d’un premier cycle complet d’études de médecine en Guyane… De quoi, pour les trois centres hospitaliers et les centres délocalisés de prévention et de soins (CDPS) obtenir le label de centre hospitalier régional, c’est-à-dire qui remplit tous les besoins de soins de la population. CHR qui pourra alors contractualiser avec l’université pour former les prochaines générations de soignants.
C’est un travail immense, qui va être très exigeant pour les acteurs du soin, de l’enseignement et de la recherche « mais aussi aux collectivités locales, a souligné Clara de Bort, directrice générale de l’ARS, au micro de Radio Peyi. Dans le rapport, beaucoup de choses relèvent de leur action, notamment tout ce qui tourne autour du logement des soignants, du logement des internes, du désenclavement. Le rapport évoque même le sujet d’une liaison aérienne entre Cayenne et Saint-Laurent, comme un élément favorable à la création d’un CHU. On a vraiment du travail pour plusieurs années. »
Voir le reportage de Guyane la 1ère sur le sujet
♦ L’offre de soins en Guyane, et notamment l’offre de soins spécialisés, va être améliorée
Lors de la remise du rapport, le ministre des Solidarités et de la Santé a rappelé la concrétisation des engagements du Ségur en Guyane notamment l’attribution de 138M€ pour relancer les investissements en Guyane.
Dans la droite ligne du rapport, il a confirmé le doublement des capacités d’hospitalisation en soins critiques d’ici à 2024. . « Ces lits sont nécessaires pour mieux prendre en charge les Guyanais, ils sont nécessaires aussi pour développer les activités de recours qui doivent mener au CHU » a-t-il précisé.
Le ministre a également insisté sur l’urgence de développer la filière neurologique et la filière cardiologique : « il n’existe pas aujourd’hui de filière satisfaisante pour les AVC ni pour les syndromes coronariens aigus. Deux carences de l’offre de soins qu’il nous faut résoudre au plus vite (…) Sur ces deux filières, nous allons donc engager tous nos efforts pour étoffer les équipes, recruter et les stabiliser en Guyane. »
En somme, l’objectif du renforcement de l’offre de soins c’est, à terme, « qu’il n’y ait plus des evasan que pour des maladies rares ou des situations exceptionnelles », a illustré Clara de Bort, au micro de Radio Peyi.
♦ Trois hôpitaux de proximité à Maripasoula, Grand-Santi et Saint-Georges
Parmi les mesures à court terme, plusieurs concernent les centres délocalisés de prévention et de soins (CDPS), appelés à devenir le quatrième pilier du futur CHU, avec les trois centres hospitaliers. Ils bénéficieront d’aide à l’investissement. Ceux de Maripasoula, Grand-Santi et Saint-Georges seront transformés en hôpitaux de proximité : toujours membres du réseau des CDPS gérés par le CH de Cayenne, ils abriteront une unité d’hospitalisation de courte durée, une offre d’imagerie, un centre périnatal de proximité et une équipe mobile de prévention. L’ensemble de ces mesures représente 6,7 millions d’euros, soit une hausse de 40 % de leur budget.
♦ Des recrutements et davantage de places de formation
Dès la rentrée universitaire 2021, des postes de soignants et de chercheurs vont être créés (deux postes de PU-PH, un porte de professeur associé et un poste de chef de clinique) tandis que le nombre d’étudiants guyanais reçu en filières santé sera augmenté de 16 %. A la rentrée 2022, les entrées dans les instituts de formation d’aides-soignants (Ifas) et de soins infirmiers (Ifsi) seront doublées pour le premier et augmentées de 20 % pour le second.
♦ Des moyens pour la recherche
Les professeurs de Guyane ont tout particulièrement apprécié l’amorçage d’une direction de la recherche clinique et innovation (DRCI) pour soutenir la recherche en santé par les équipes guyanaises. « Au-delà du CIC existant, et qui fournit un travail de grande qualité, notamment sur les maladies infectieuses et émergentes, que je tiens ici à saluer, nous allons financer l’amorçage d’une direction de la recherche clinique pour soutenir la recherche en santé réalisée par les équipes guyanaises, avec un financement de 350k€ par an pendant 5 ans » a annoncé le ministre Olivier Véran.
Par ailleurs, comme l’a confirmé la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, une plateforme fédérant les acteurs impliqués dans la recherche sur les maladies infectieuses émergentes ou ré-émergentes va être lancée. Elle sera le bras armé en Guyane de la Stratégie nationale d’accélération du quatrième plan d’investissement d’avenir Maladies infectieuses émergentes (MIE) – Menaces nucléaires radiologiques, biologiques et chimiques.
♦ « Ce rapport traduit la qualité du travail réalisé localement »
Pr Félix Djossou, président de la commission médical d’établissement du Centre Hospitalier de Cayenne : « A titre personnel, je me réjouis de ces annonces. Cette mission a été menée en toute indépendance. Ce qu’ils ont annoncé traduit la qualité du travail réalisé localement. Mais je ne passe pas sous silence ce que cela représente pour nous de challenge. D’ici à cinq ans, ce sont beaucoup d’efforts qui nous sont demandés. Il faut que l’on soit à la hauteur, nous d’abord, les acteurs, avec l’appui des institutions. Il faut que l’on soit capable d’apporter une pierre suffisamment solide pour que cet édifice aboutisse. J’ai confiance. L’échéance de cinq ans me semble envisageable. »
Pr Mathieu Nacher, chef du pôle recherche et santé publique : « Quatre ans, cinq ans, c’est assez rapide. Le chemin va être intense. Mais en termes d’aventure professionnelle, on ne peut pas faire mieux ! Les inspecteurs ont été très à l’écoute. Ce projet s’appuie sur notre identité, nos forces, nos faiblesses. On ne cherche pas à ressembler à Saint-Etienne. On va offrir de meilleurs soins à la population. On a commencé à le faire, avec des moyens limités. Là, il y a un saut quantique, avec des choses qui vont s’accélérer. La direction de la recherche clinique et de l’innovation, c’est quelque chose que l’on demandait. Le premier cycle d’études médicales permettra que les jeunes restent trois années sur le territoire, ce qui est un bon moyen pour qu’ils décident d’y travailler. »
Antoine Primerose, président de l’Université de Guyane : « C’est un défi immense. C’est une belle aventure qui s’ouvre. Il nous faut créer le premier cycle d’études de médecine, créer une UFR. Cela implique d’ajouter de la formation pour avoir un premier cycle complet, avec la deuxième et la troisième année. Pour l’université, ce sera le principal challenge des cinq prochaines années. »
Ministers Olivier Véran, Frédérique Vidal and Sébastien Lecornu received yesterday the inspection report on the improvement of the healthcare offer and the creation of a university hospital center bringing together the three hospitals of French Guiana in 2025. The inspection mission formulates 39 recommendations, to be translated in the form of a five-year “French Guiana health operation plan”. Conscious of the importance of quickly initiating actions without waiting for this plan to be finalized, the ministers announced the first concrete measures such as the creation of three "local hospitals" in Maripasoula, Grand-Santi and Saint-Georges, neurology and cardiology, doubling of critical care hospitalization capacities, more places for students and PU-PH recruitments.
In the next five years, there will be no laying of a foundation stone, no handing over of the keys, no dust, no jackhammers, but it is a huge project that is announced with the announcement. , yesterday, by three ministers for the creation of a university hospital center (CHU) in French Guiana in 2025. To create a CHU is not to build a building. It is a medical project, hospital and university hospital teams, training structures and research projects. It means strengthening the supply of care and recruiting the caregivers, doctors and teachers who will make it work. "A huge challenge," comments Antoine Primerose, president of the University of French Guiana.
In their 150-page report, the members of the General Inspectorates of Social Affairs (Igas), Administration (IGA) and Education, Sport and Research (IGESR) formulate 39 recommendations and set 14 milestones, as many of milestones to be taken for the CHU to see the light of day in 2025. This involves, for example, cooperation between PMI, school health and CDPS, improving the reception of health professionals, strengthening the offer of care in the CDPS, the expansion of specialties within hospitals, the establishment within four years of a complete first cycle of medical studies in French Guiana ... Enough, for the three hospitals and delocalized prevention and care centers (CDPS) obtain the label of regional hospital center, that is to say one that meets all the care needs of the population. CHR who will then be able to contract with the university to train the next generations of caregivers.
It is an immense job, which will be very demanding for the actors of care, teaching and research "but also for the local communities, underlined Clara de Bort, general director of the ARS, at the microphone of Radio Peyi. In the report, many things fall under their action, in particular everything that revolves around the accommodation of caregivers, the accommodation of interns, opening up. The report even mentions the subject of an air link between Cayenne and Saint-Laurent, as an element favorable to the creation of a university hospital. We really have work to do for several years. "
See the Guyane la 1ère report on the subject
♦ The supply of care in French Guiana, and in particular the supply of specialized care, will be improved
When submitting the report, the Minister of Solidarity and Health recalled the fulfillment of Ségur's commitments in French Guiana, in particular the allocation of € 138M to boost investments in French Guiana.
In line with the report, he confirmed the doubling of critical care hospital capacity by 2024.. "These beds are necessary to better take care of the Guyanese, they are also necessary to develop the recourse activities which must lead to the CHU" he specified.
The Minister also insisted on the urgency of developing the neurological sector and the cardiological sector: "Today there is no satisfactory sector for strokes or for acute coronary syndromes. Two deficiencies in the healthcare offer that we must resolve as quickly as possible (...) In these two sectors, we are therefore going to make all our efforts to expand the teams, recruit and stabilize them in French Guiana. "
In short, the objective of strengthening the healthcare offer is, in the long term, "that there are no longer any evasans except for rare diseases or exceptional situations", illustrated Clara de Bort, at microphone from Radio Peyi.
♦ Three local hospitals in Maripasoula, Grand-Santi and Saint-Georges
Among the short-term measures, several concern the relocated prevention and care centers (CDPS), called to become the fourth pillar of the future CHU, with the three hospitals. They will benefit from investment aid. Those of Maripasoula, Grand-Santi and Saint-Georges will be transformed into local hospitals: still members of the CDPS network managed by the Cayenne CH, they will house a short-term hospitalization unit, an imaging service, a center proximity perinatal and a mobile prevention team. Taken together, these measures represent 6.7 million euros, a 40% increase in their budget.
♦ Recruitments and more training places
From the start of the 2021 academic year, nursing and researcher positions will be created (two PU-PH positions, one associate professor position and one clinic manager position) while the number of Guyanese students received in the health sector will be increased by 16%. At the start of the 2022 school year, admissions to training institutes for nursing assistants (Ifas) and nursing care (Ifsi) will be doubled for the first and increased by 20% for the second.
♦ Means for research
The professors from French Guiana particularly appreciated the initiation of a clinical research and innovation department (DRCI) to support health research by Guianese teams. “Beyond the existing CIC, and which provides high-quality work, particularly on infectious and emerging diseases, which I would like to salute here, we are going to finance the start-up of a clinical research department to support research in health carried out by Guyanese teams, with funding of € 350k per year for 5 years ” announced Minister Olivier Véran.
In addition, as confirmed by the Minister of Higher Education and Research, a platform bringing together actors involved in research on emerging or re-emerging infectious diseases will be launched. It will be the armed wing in French Guiana of the National Strategy to Accelerate the Fourth Future Investment Plan Emerging Infectious Diseases (EID) - Nuclear, radiological, biological and chemical threats.
♦ "This report reflects the quality of the work carried out locally"
Prof. Félix Djossou, President of the Establishment Medical Commission of the Cayenne Hospital Center. “Personally, I welcome these announcements. This mission was carried out in complete independence. What they announced reflects the quality of the work done locally. But I do not pass over in silence what challenges this represents for us. Five years from now, a lot of effort will be required of us. We have to be up to the task, first of all we, the actors, with the support of the institutions. We must be able to bring a stone strong enough for this edifice to succeed. I trust. The five-year deadline seems possible to me. "
Pr Mathieu Nacher, head of the research and public health pole. “Four years, five years is pretty quick. The road is going to be intense. But in terms of professional adventure, we couldn't do better! The inspectors were very attentive. This project is based on our identity, our strengths, our weaknesses. We're not trying to look like Saint-Etienne. We will provide better care to the population. We started to do it, with limited resources. There is a quantum leap there, with things going to accelerate. The direction of clinical research and innovation was something that was asked. The first cycle of medical studies will allow young people to stay three years in the territory, which is a good way for them to decide to work there. "
Antoine Primerose, President of the University of French Guiana. “It’s a huge challenge. It’s a great adventure that is opening up. We need to create the first cycle of medical studies, create a faculty. This involves adding training to have a full first cycle, with the second and third year. For the university, this will be the main challenge for the next five years."
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