La plateforme de télé-suivi, prévue pour les maladies chroniques, a connu son développement avec le Covid-19. Une grosse douzaine de médecins et une dizaine d’infirmiers l’ont adopté pour surveiller l’évolution de l’état de santé des cas confirmés ou de leurs cas contacts.
En pleine épidémie, le suivi des patients atteints de Covid-19 pouvait s’apparenter à un exercice de logistique. « Il fallait appeler les patients tous les trois jours, se souvient le Dr Jérémie Bouche. J’en avais une vingtaine à suivre, qui étaient à leur domicile. Il fallait faire un tableur Excel. » La solution, ce médecin généraliste de Rémire-Montjoly l’a trouvée avec Véyé mo santé, la plateforme de télé-suivi des patients développée par l’ARS et ses partenaires pendant l’épidémie de Covid-19. « Les patients remplissaient leurs questionnaires. Si tout était au vert, je n’avais pas besoin de les appeler. »
Chaque jour, les patients atteints de Covid-19 ou les personnes en quatorzaine intégrées à Véyé mo santé par leur médecin remplissaient un questionnaire (état de fatigue, fréquence respiratoire, fréquence cardiaque...) Leurs réponses généraient un voyant vert si tout allait bien, ou des alertes. Orange ou rouges, selon l’urgence. Le praticien pouvait ainsi suivre l’évolution de leur état de santé. Hors erreurs de mesure, un peu plus d’un patient sur deux a connu une alerte orange, nécessitant une réponse rapide du médecin, et un sur quatre une alerte rouge, dont la réponse doit être immédiate. Le Dr Bouche a ainsi hospitalisé une patiente, après une alerte de l’application. « Est-ce que je l’ai hospitalisée plus tôt que si je n’avais pas eu l’application ? Je ne sais pas. »
Ce système d’alerte a parfois été ressenti comme « un fil à la patte » ou « un boulet » par certains professionnels de santé. Pas par le Dr Christelle Delage, médecin de ville à Saint-Laurent du Maroni. « D’habitude, je commence mes consultations à 8 heures. Là, je venais un peu plus tôt, vers 7h30, et je débutais les consultations à 8h20. Entre-temps, je consultais Véyé mo santé. Je regardais à nouveau après mes consultations. » L’outil n’a pas davantage dérangé le Dr Bouche : « C’était une période où nous ne faisions que ça. Nous étions enfermés chez nous. Cela ne me gênait pas de prendre une demi-heure par jour pour consulter Véyé mo santé. »
« Quand le patient jouait le jeu, c’était parfait », abonde le Dr Delage. Pour répondre, certains se faisaient aider par l’infirmier qui les visitait à domicile. Les principales difficultés sont venues de patients qui ont abandonné l’outil du jour au lendemain : « Ceux-là, je devais les appeler au téléphone. Ils ne répondaient pas. Ça me prenait du temps », regrette la médecin de Saint-Laurent du Maroni.
Les patients ont trouvé aussi des avantages au télé-suivi. « Plusieurs m’ont dit qu’ils se sentaient rassurés, relate le Dr Bouche. Tous les jours, ils savaient que je regarderais leurs données. On pouvait échanger avec le système de chat de l’application. Ils me disaient que si je ne les avais appelés que tous les trois ou quatre jours, ça les aurait inquiétés. »
Le télé-suivi, d’abord conçu pour les pathologies chroniques, aura eu cela de particulier en Guyane qu’il se sera développé avec le Covid-19. « Je m’y suis mise grâce, ou à cause du Covid, sourit le Dr Delage. Avant cela, suivre des patients à distance, par téléphone, j’étais un peu sceptique. » Dans les prochains mois, Véyé mo santé retrouvera son usage initial. Il deviendra la plateforme de partage et d’échange d’information dans le cadre du e-parcours de santé de l’usager.
The remote monitoring platform, planned for chronic diseases, has seen its development with the Covid-19. A dozen or so doctors and a dozen nurses have adopted it to monitor the health status of confirmed cases or their contact cases.
In the midst of an epidemic, monitoring patients with Covid-19 could be like a logistics exercise. “We had to call the patients every three days,” recalls Dr. Jérémie Bouche. I had about 20 to follow, who were at their home. We had to make an Excel spreadsheet. The solution, this general practitioner from Rémire-Montjoly found with Véyé mo santé, the remote monitoring platform for patients developed by the ARS and its partners during the Covid-19 epidemic. “The patients filled out their questionnaires. If everything was green, I didn't need to call them. "
Every day, patients with Covid-19 or people in their fortnight integrated into Véyé mo santé by their doctor filled out a questionnaire (state of fatigue, respiratory rate, heart rate ...) Their answers generated a green light if everything was fine, or alerts. Orange or red, depending on the urgency. The practitioner could thus follow the evolution of their state of health. Excluding measurement errors, just over one in two patients has experienced an orange alert, requiring a rapid response from the doctor, and one in four a red alert, which must respond immediately. Dr. Bouche thus hospitalized a patient, after an alert from the application. "Did I hospitalize her sooner than if I hadn't had the app? I do not know. "
This alert system has sometimes been perceived as "a thread in the paw" or "a burden" by some health professionals. Not by Dr Christelle Delage, city doctor in Saint-Laurent du Maroni. “Usually I start my consultations at 8 a.m. There, I came a little earlier, around 7:30 am, and I started the consultations at 8:20 am. In the meantime, I was consulting Véyé mo santé. I was watching again after my consultations. The tool did not bother Dr. Bouche either: "It was a time when we were just doing that. We were locked up at home. I didn't mind taking half an hour a day to consult Véyé mo santé. "
"When the patient was playing the game, it was perfect," says Dr. Delage. To answer, some were helped by the nurse who visited them at home. The main difficulties came from patients who gave up the tool overnight: “I had to call them on the phone. They weren't responding. It took me a long time, ” regrets the doctor from Saint-Laurent du Maroni.
Patients have also found advantages in tele-monitoring. "Several people have told me they feel reassured," says Dr. Bouche. Every day they knew I would be looking at their data. You could chat with the app's chat system. They told me that if I had only called them every three or four days, they would have worried. "
Telemonitoring, initially designed for chronic pathologies, has had this particular in Guyana that it will have developed with the Covid-19. "I got on with it, or because of the Covid," smiles Dr Delage. Before that, following patients remotely, by phone, I was a little skeptical. »In the coming months, Véyé mo santé will return to its initial use. It will become the platform for sharing and exchanging information as part of the user's health e-course.
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