Médecins du monde propose des consultations dans les quartiers informels de l’Île-de-Cayenne. Pendant l’épidémie de Covid-19, elles se doublent de dépistages et de distributions de masques. Ce matin, ce sera face au squat "Bambou", à la frontière entre Cayenne et Rémire-Montjoly. Hier matin, les médiatrices de l’association ont rencontré les habitants pour inciter ceux qui le nécessitent à passer aujourd’hui sur leur stand.
Ce mercredi matin, le marché se tient au centre du squat "Bambou", à la frontière entre Cayenne et Rémire-Montjoly. Une sorte de place en terre vers laquelle convergent les couloirs de tôles qui font office de rues. Les étals ont été calés sur des tréteaux ou contre une portière de voiture rouillée. Bananes plantains, t-shirts pour les enfants, soins pour les cheveux, on trouve de tout. Mais pas de masques ! « Les gens n’ont déjà pas de quoi acheter le nécessaire. Pourquoi ils paieraient alors qu’on nous en donne gratuitement ? », fait remarquer une vendeuse.
Quand ce n’est pas la mairie ou le CCAS qui les distribuent, ce sont les associations comme Médecin du monde (MDM) hier matin. Ce n’était pas l’objectif premier de leur maraude dans le squat, mais les médiateurs en santé publique en ont toujours un paquet dans un sac à dos. En quelques minutes, l’information de leur présence circule. Des papas sortent devant leur maison pour en demander. Des jeunes à scooters s’arrêtent pour en récupérer. « Ils peuvent tenir six mois, leur explique Emma Brutus, médiatrice en santé publique chez MDM. Il faut penser à les laver. » "A la javel , demande un jeune. C’est non ! Une maman veut savoir si celui qu’elle porte sur le nez – une version à usage unique – peut passer à la machine à laver. C’est non aussi !"
Sur cette maraude, avec Ruth Sanon et Maria Sacramento, également médiatrices à MDM, elle annonce qu’une équipe mobile de santé assurera des consultations ce jeudi matin au pied des immeubles de Petit-Lucas. Sur le terrain de foot. « Il y aura les médecins. C’est pour ceux qui n’ont pas l’Aide médicale d’Etat (AME) ni la complémentaire santé solidaire, soulignent-elles. Dites-le aux autres habitants ! Si certains ont des symptômes, on fera des tests. » Elles profitent de leur passage pour rappeler les bons gestes pour lutter contre la dengue ou la leptospirose également très présentes en Guyane.
Les consultations des équipes mobiles de Médecins du monde dans les quartiers les plus défavorisés existaient bien avant les premiers cas de Covid-19. L’association en organise en moyenne quatre par semaine dans l’Île-de-Cayenne. Avec l’épidémie, le prélèvement naso-pharyngé s’est ajouté à la palette de soins proposée aux habitants. Aude Trépont, coordinatrice de Médecins du monde en Guyane, se souvient que « 30 à 40 % des tests étaient positifs » au squat "Bambou", au plus fort de l’épidémie. Difficile d’estimer le nombre de personnes qui ont contracté le Covid-19, dans ce quartier de plus de 1 000 habitants, où 350 cases avaient été recensées en 2017. Les associations vont continuer de surveiller la situation dans ces quartiers. C’est à ce prix que la réapparition de clusters pourra être évitée.
Médecins du monde offers consultations in informal neighborhoods on Île-de-Cayenne. During the Covid-19 epidemic, they were accompanied by screening and distribution of masks. This morning, it will be facing the "Bambou" squat, on the border between Cayenne and Rémire-Montjoly. Yesterday morning, the association’s mediators met with residents to encourage those who need to come to their booth today.
This Wednesday morning, the market is held in the center of the "Bambou" squat, on the border between Cayenne and Rémire-Montjoly. A sort of earthen square towards which converge the sheet metal corridors that serve as streets. The stalls were propped up on trestles or against a rusty car door. Plantains, t-shirts for children, hair care, you can find it all. But no masks! “People already don't have enough to buy what they need. Why would they pay when they give it to us for free?", Remarks a saleswoman.
When it is not the town hall or the CCAS that distribute them, it is associations like Médecin du monde (MDM) yesterday morning. That wasn't the primary goal of their squat marauding, but public health ombudsmen always have a bunch of them in a backpack. In a few minutes, the information of their presence circulates. Dads come out in front of their house to ask for it. Young people on scooters stop to collect some. “They can last six months,” explains Emma Brutus, public health mediator at MDM. You have to remember to wash them. "Bleach," asks a youngster. It's no! A mom wants to know if the one she's wearing on her nose - a single-use version - can be washed in the washing machine."
On this marauding, with Ruth Sanon and Maria Sacramento, also mediators at MDM, she announces that a mobile health team will provide consultations this Thursday morning at the foot of the buildings of Petit-Lucas. On the football field. “There will be the doctors. This is for those who do not have State Medical Aid (AME) or complementary solidarity health, they stress. Tell the other locals! If some have symptoms, we will do tests." They take advantage of their visit to remind them of the right actions to fight against dengue or leptospirosis, which are also very present in French Guiana.
Consultations with Médecins du Monde mobile teams in the most disadvantaged neighborhoods existed long before the first cases of Covid-19. The association organizes an average of four per week in Île-de-Cayenne. With the epidemic, nasopharyngeal sampling has been added to the range of care offered to residents. Aude Trépont, coordinator of Médecins du monde in French Guiana, remembers that "30 to 40% of the tests were positive" in the "Bambou" squat, at the height of the epidemic. It is difficult to estimate the number of people who have contracted Covid-19, in this district of more than 1,000 inhabitants, where 350 cases were identified in 2017. Associations will continue to monitor the situation in these districts. It is at this price that the reappearance of clusters can be avoided.
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