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Infos citoyennes

04/08/20
Elauriansca Antinon, l’enfant de la Charbo bientôt médecin

L’étudiante, native de Saint-Laurent du Maroni, attaque à la rentrée sa troisième année de médecine. Elle travaille actuellement sur le drive que le laboratoire Biosoleil a installé dans la ville. Plus tard, elle souhaite revenir travailler chez elle, peut-être au Chog.

Chaque matin, quand son père la conduit entre le domicile familial de Bakalycée et le drive Biosoleil de Saint-Laurent du Maroni, Elauriansca Antinon suit la même route que quand, plus petite, il l’emmenait au collège Eugénie-Tell-Eboué situé à quelques dizaines de mètres de là. Un chemin pavé de succès scolaires qui a mené l’étudiante en deuxième année de médecine à participer aux opérations de prélèvements dans la ville qui l’a vue naître et grandir.

Son père n’est pas pour rien dans sa vocation de future médecin. « J’étais en 6e quand il a fait un arrêt cardiaque. Je me suis vue incapable de faire quoi que ce soit. Je me suis dit que je voulais faire un métier où je serais utile. » La petite fille de la Charbonnière a déjà quelques prédispositions scolaires. « Mon instituteur de CM2, Mathieu Guérineau, m’a beaucoup encouragée. Il a vu le potentiel qu’il y avait chez plusieurs élèves. » Il inscrit Elauriansca Antinon et deux autres camarades au rallye des mathématiques alors qu’elle a 10 ans. Résultat, une deuxième place au niveau Guyane. L’année suivante, la première place lui vaut les honneurs de France-Guyane.

La graine de la science est plantée. Elle ne demande qu’à germer. « J’ai rencontré une amie, en 3e. On voulait toutes les deux êtres dentistes. » L’amie suit aujourd’hui des études de droit. Elauriansca Antinon, après son lycée à Bertène-Juminer, s’inscrit à la faculté de médecine de Bordeaux. « Je ne voulais pas aller à Cayenne, car il aurait fallu encore partir après la première année. » Elle rejoint le chef-lieu de Gironde, qui la rapproche d’un frère et d’une sœur. « C’était la ville où je voulais faire mes études. » Les débuts, loin des parents, sont difficiles. « Il faut trouver son rythme de travail. » Après un échec la première année, elle réussit sa Paces et opte pour médecine.

« En Guyane, en particulier à Saint-Laurent, on a plein de naissances. Je voulais faire gynéco-obstétrique. » Mais le Covid-19 s’invite dans sa réflexion. « J’ai rencontré une infectiologue du CHU de Bordeaux. Ça m’a beaucoup intéressée. » Toujours au CHU de Bordeaux, elle effectue son premier stage. « C’était vraiment bien. » L’an dernier, elle est employée par le centre hospitalier de l’ouest guyanais (Chog). « J’ai travaillé en gynécologie, avec le Dr Carles. Il m’a félicitée, m’a encouragée. » Pour ces grandes vacances, elle envoie son CV à la mairie de Saint-Laurent, pour un job. La mairie l’embauche. Depuis jeudi, Elauriansca Antinon est détachée sur le drive de Biosoleil.

« Jeudi, je faisais des téléconsultations. Vendredi, le Dr Lédy est venu. La biologiste m’a montré comment faire les prélèvements naso-pharyngés. » Après quelques minutes de démonstration, c’est elle qui manipule les écouvillons. « Pour l’instant, je n’en ai pas fait sur les enfants. C’est un peu plus compliqué. »

Comme tous les soignants, elle constate que moins de monde vient se faire dépister, y compris dans l’ouest. « On ne sait pas encore si le pic est passé à Saint-Laurent. Les gens sont peu symptomatiques, même ceux qui viennent. » Quand elle a rangé gants, masque et charlotte, de retour à la maison, on l’interroge sur le test. « Les gens ont assez peur de le faire. Ils n’ont pas forcément envie de se faire dépister. Maintenant, le test est plus facile d’accès, c’est encourageant ! »

Dans quelques semaines, Elauriansca Antinon retrouvera la fac de Bordeaux. Elle veut ensuite profiter de son internat pour voir du pays. Avant de revenir à Saint-Laurent du Maroni. C’est là qu’elle veut travailler. « La construction du nouveau Chog est déjà un progrès. Il y a des choses à améliorer, mais même au CHU de Bordeaux il y a parfois des manques. Ici, il n’y a pas autant de médecins. A nous déjà de palier ! Il faut davantage d’étudiants qui reviennent. C’est à nous de développer la ville, le département. » Et d’intervenir, si quelqu’un fait un arrêt cardiaque.


The student, a native of Saint-Laurent du Maroni, begins her third year of medicine at the start of the school year. She is currently working on the drive that the Biosoleil laboratory has installed in the city. Later, she wishes to return to work at her place, perhaps at the Chog.

Every morning, when her father drives her between the family home of Bakalycée and the Biosoleil drive in Saint-Laurent du Maroni, Elauriansca Antinon follows the same route as when, when, smaller, he took her to the Eugénie-Tell-Eboué college located in a few tens of meters away. A paved path of academic success that led the second year medical student to participate in blood donation operations in the city where she was born and raised.

His father is not for nothing in his vocation as a future doctor. "I was in 6th grade when he went into cardiac arrest. I saw myself unable to do anything. I told myself that I wanted to do a job where I would be useful. The little girl from La Charbonnière already has some academic predispositions. “My CM2 teacher, Mathieu Guérineau, encouraged me a lot. He saw the potential that there was in many students. He entered Elauriansca Antinon and two other comrades in the math rally when she was 10 years old. Result, a second place at Guyana level. The following year, first place earned him the honors of France-Guyane.

The seed of science is planted. It just asks to germinate. “I met a friend in third grade. We both wanted dentists. The friend is now studying law. Elauriansca Antinon, after his high school at Bertène-Juminer, enrolled at the Faculty of Medicine of Bordeaux. “I didn't want to go to Cayenne, because I still would have had to leave after the first year. "She moved to the capital of Gironde, which brought her closer to a brother and a sister. “This was the city where I wanted to study. The beginnings, far from the parents, are difficult. “You have to find your rhythm of work. After failing the first year, she passed her Paces and opted for medicine.

“In French Guiana, particularly in Saint-Laurent, we have lots of births. I wanted to do gyneco-obstetrics. "But the Covid-19 looms into his reflection. "I met an infectious disease specialist from Bordeaux University Hospital. It interested me a lot. »Still at Bordeaux University Hospital, she is doing her first internship. " It was really good. "Last year, she was employed by the West Guyanese Hospital Center (Chog). “I worked in gynecology, with Dr. Carles. He congratulated me, encouraged me. “For these summer holidays, she sends her CV to the town hall of Saint-Laurent, for a job. The town hall is hiring him. Since Thursday, Elauriansca Antinon has been on the Biosoleil drive.

“Thursday, I was doing teleconsultations. Friday, Dr Lédy came. The biologist showed me how to do the nasopharyngeal swabs. "After a few minutes of demonstration, she is the one handling the swabs. “So far, I haven't done any on the kids. It’s a little more complicated. "

Like all caregivers, she finds that fewer people are coming for testing, including in the west. “We do not yet know if the peak has passed to Saint-Laurent. People are not very symptomatic, even those who come. “When she has put away the gloves, mask and hat, back home, she is asked about the test. “People are scared enough to do it. They don't necessarily want to be tested. Encouragingly, the test is easier to access now! "

In a few weeks, Elauriansca Antinon will return to the university of Bordeaux. She then wants to take advantage of her internship to see the country. Before returning to Saint-Laurent du Maroni. This is where she wants to work. “The construction of the new Chog is already progress. There are things to improve, but even at the Bordeaux University Hospital there are sometimes gaps. There aren't that many doctors here. It's up to us already! We need more returning students. It is up to us to develop the city, the department. "And to intervene, if someone has a cardiac arrest.
 

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