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Infos citoyennes

29/06/20
Des tensions importantes sur les lits en périnatalité

Les quatre maternités du département, fragilisées par le manque de professionnels, jouent la carte de la mutualisation pour accueillir les futures mamans dans les meilleures conditions. Elles lancent un appel aux volontaires pour les renforcer, comme l’explique Stéphanie Bernard, coordinatrice du réseau Périnat.

Quelle est la situation dans les maternités ?

La situation est critique en maternité avec l’augmentation de la crise Covid. Nous sommes privés d’un certain nombre de lits, réquisitionnés pour des services de médecine ou fermés par manque d’effectif. Les recrutements n’ont pas pu se faire. Les écoles de sages-femmes n’ont pas encore validé les diplômés à cause du confinement. En outre, l’épidémie ne facilite pas les recrutements. Enfin, juillet-août est habituellement une période de suractivité en réanimation néonatale. Les moyens ne sont pas encore en rapport avec les besoins qui risquent d’être croissants dans les prochaines semaines. Le point positif, c’est qu’il y a une très bonne collaboration entre les établissements grâce à la convention régionale, avec les services de la HAD et le secteur libéral. Mais tout le monde est très sollicité et nous arrivons proches de la saturation capacitaire.

Que prévoit cette convention régionale ?

Elle existe depuis 2013 et a été signée à nouveau en 2019 entre les services des hôpitaux de Cayenne, de Kourou, de Saint-Laurent et de la clinique Saint-Gabriel. Elle permet des transferts de patientes enceintes ou accouchées, et des transferts néonataux. Cela décrit comment les transferts doivent se passer, d’abord pour aller d’une maternité d’un niveau inférieur de soins vers une maternité d’un niveau supérieur quand la situation l’exige : prématurité, risque de naître avec certaines pathologies. La maternité de Cayenne est la seule de niveau 3 et aussi l’hôpital de référence pour le Covid-19. Ces transferts sont les plus fréquents. Mais la convention prévoit aussi qu’en cas de sur-occupation, il peut y avoir des transferts descendants pour libérer des places, en respectant les critères de soins nécessaires. Des patientes qui accouchent à la maternité de Cayenne ne présentent aucune pathologie. Il leur est proposé d’aller accoucher à la maternité de Kourou ou à Saint-Gabriel pour laisser de la place à des patientes présentant des pathologies. Ce transfert est aussi proposé pour effectuer le post-partum. Enfin, nous avons renforcé les sorties précoces de maternité, dès le deuxième jour après la naissance. Nous proposons une prise en charge en relais par le secteur libéral ou la HAD, à condition que cela soit adapté à la maman.

A quelle fréquence s’effectuent ses transferts ?

Vendredi, il y a eu trois transferts vers la clinique Saint-Gabriel pour des accouchements. Des transferts d’accouchées étaient également envisagés. Le but est d’occuper 100 % des places de l’ensemble de l’offre du territoire.

Quelle est la répartition des lits entre les maternités ?

  • L’hôpital de Cayenne a 30 places en service de grossesses pathologiques. Vendredi, il n’y avait que trois places disponibles. En suites de couches, il y a 60 places. Vendredi, il n’y avait aucun lit disponible. Ils ont une unité Covid de 16 lits mais il y avait 21 patientes hospitalisées. Des lits supplémentaires ont donc été rouverts. En réanimation néonatale, il n’y avait aucun lit disponible sur les 12 lits ouverts.
  • Saint-Gabriel a dix lits de maternité et deux salles d’accouchement. Vendredi, il y avait trois places disponibles.
  • Au CHK, il y a 14 lits disponibles, dont quatre pour le Covid. Onze étaient occupés.
  • Le Chog compte 31 places. Il y a eu une réduction de 25 places par manque de sages-femmes et de 7 places pour créer une unité Covid. Vendredi, il restait 3 places. Dans le secteur Covid de 5 lits, 5 femmes sont hospitalisées. Il manque 20 sages-femmes sur les 70 postes existants. Il y a aussi une nécessité de matériel plus importante.

Comment s’organisent les sorties précoces ?

Dès le deuxième jour pour les patientes qui, avec leur enfant, ne présente aucun risque. Il y a une prise en charge en relai par les sages-femmes libérales et la HAD. Rainbow prend en charge une grande partie des patientes sorties avec un suivi Covid. Ils sont d’une aide précieuse pour le suivi des patientes Covid ou avec d’autres pathologies. Ils interviennent sur toute la bande littoral, à Cayenne, Kourou et Saint-Laurent.

Vous avez lancé un appel aux volontaires pour rejoindre la Guyane…

Nous sommes en manque de tous les professionnels de la périnatalité : gynécologues-obstétriciens, pédiatres, sages-femmes, infirmières puéricultrices, auxiliaires de puériculture… Le réseau Périnat a été contacté par le président du Collège des sages-femmes, qui est sensible à la situation de la Guyane. Il souhaitait savoir ce qu’il pouvait faire. Nous en avons profité pour lancer cet appel aux professionnels. Il a été relayé par le Conseil de l’Ordre, le Collège des sages-femmes, la fédération des réseaux. Nous bénéficions aussi du soutien de l’AP-HP. Certaines candidatures nous ont été adressées et sont en cours de recrutement par les hôpitaux. Une dizaine nous ont été envoyées mais je n’ai pas le nombre de personnes recrutées. Nous avons aussi des sages-femmes de la Réserve sanitaire qui arrivent.

Craignez-vous que des femmes renoncent à leur suivi ?

Il ne faut pas que les patientes renoncent à se faire suivre. Nous sommes présents. Les acteurs sont là pour recevoir les femmes enceintes et garantir leur bon suivi. Il ne faut absolument pas que les femmes modifient leur suivi de grossesse. Au moment du confinement, il y a eu une augmentation des accouchements à domicile. Nous sommes en alerte en raison du couvre-feu. Il faut que les femmes viennent accoucher en maternité. Elles ne doivent pas être inquiètes quant à leur accueil. Les professionnels sont là. Il ne faut pas renoncer au soin. Il ne faut pas attendre la fin de la crise pour poursuivre son suivi.

Où en est l’orthogénie ?

L’offre est toujours identique. Il n’y a pas de modification de notre offre, toujours accessible de la même façon aux patients, sans difficultés particulières.


The four maternity hospitals in the department, weakened by the lack of professionals, play the pooling card to welcome future mothers in the best conditions. They are appealing for volunteers to strengthen them, as Stéphanie Bernard, coordinator of the Périnat network, explains.

What is the situation in maternity hospitals?

The situation is critical in maternity with the increase in the Covid crisis. We are deprived of a number of beds, requisitioned for medical services or closed for lack of staff. Recruitments could not be done. Midwifery schools have yet to validate graduates due to containment. In addition, the epidemic does not facilitate recruitment. Finally, July-August is usually a period of overactivity in neonatal resuscitation. The means are not yet in line with the needs which are likely to be increasing in the coming weeks. The positive point is that there is a very good collaboration between the establishments thanks to the regional agreement, with the services of the HAD and the liberal sector. But everyone is very busy and we are close to capacity saturation.

What does this regional agreement provide for?

It has existed since 2013 and was signed again in 2019 between the departments of the hospitals of Cayenne, Kourou, Saint-Laurent and the Saint-Gabriel clinic. It allows transfers of pregnant or newborn patients, and neonatal transfers. This describes how transfers should happen, first to go from a maternity unit with a lower level of care to a maternity unit with a higher level when the situation requires it: prematurity, risk of being born with certain pathologies. The Cayenne maternity is the only level 3 maternity hospital and also the referral hospital for the Covid-19. These transfers are the most frequent. But the convention also provides that in the event of over-occupation, there may be downward transfers to free up places, respecting the necessary care criteria. Patients who give birth at the Cayenne maternity hospital do not have any pathology. They are offered to go and give birth at the maternity hospital in Kourou or Saint-Gabriel to make room for patients with pathologies. This transfer is also offered for postpartum. Finally, we have reinforced early maternity leave, from the second day after birth. We offer support through the liberal sector or the HAD, provided that it is suitable for mothers.

How often are his transfers made?

On Friday, there were three transfers to the Saint-Gabriel clinic for deliveries. Transfers of newborns were also planned. The goal is to occupy 100% of the places in the entire supply of the territory.

What is the distribution of beds between maternities?

  •     The Cayenne hospital has 30 places for pathological pregnancies. As of Friday, there were only three spots available. In diaper suites, there are 60 places. As of Friday, there were no beds available. They have a 16-bed Covid unit, but there were 21 hospital patients. Additional beds have therefore been reopened. In neonatal resuscitation, there were no beds available on the 12 open beds.
  •     St. Gabriel has ten maternity beds and two delivery rooms. Friday, there were three places available.
  •     At the CHK, there are 14 beds available, including four for the Covid. Eleven were busy.
  •     The Chog has 31 places. There has been a reduction of 25 places for lack of midwives and of 7 places to create a Covid unit. Friday, there were 3 places left. In the 5-bed Covid sector, 5 women are hospitalized. 20 midwives are missing from the 70 existing positions. There is also a need for more material.


How are early trips organized?

From the second day for patients who, with their child, present no risk. There is a takeover by liberal midwives and the HAD. Rainbow takes care of a large part of discharged patients with Covid follow-up. They are of great help in monitoring Covid patients or with other pathologies. They operate on the entire coastal strip, in Cayenne, Kourou and Saint-Laurent.

You have launched a call for volunteers to reach French Guiana…

We are in want of all the perinatal professionals: gynecologists-obstetricians, pediatricians, midwives, nurses nurses, nursery assistants… The Perinat network was contacted by the president of the College of midwives, who is sensitive to situation of French Guiana. He wanted to know what he could do. We took the opportunity to launch this call for professionals. He was relayed by the Council of the Order, the College of Midwives, the Federation of Networks. We also have the support of the AP-HP. Some applications have been sent to us and are being recruited by hospitals. About ten were sent to us, but I don't have the number of people recruited. We also have midwives from the Health Reserve arriving.

Are you worried that women will abandon their follow-up?

Patients should not give up on being followed. We are here. The actors are there to receive pregnant women and guarantee their good follow-up. Women absolutely must not modify their pregnancy monitoring. At the time of confinement, there was an increase in home births. We are on alert due to the curfew. Women must come to give birth in maternity. They should not be worried about their welcome. The professionals are there. We must not give up care. We must not wait until the end of the crisis to continue monitoring.

Where is orthogeny at?

The offer is always the same. There is no modification of our offer, always accessible in the same way to patients, without particular difficulties.
 

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