L’évacuation sanitaire de deux personnes hospitalisées en réanimation pour Covid-19 s’est déroulée hier. Une opération bien coordonnée grâce à la mobilisation et la coordination du service de réanimation du CH de Cayenne, du SAMU, des Forces Armées de Guyane, des ambulances Louisor et de l’ARS. Ce type d’opération se renouvellera pour éviter le débordement du système de santé en Guyane. Elles concerneront des patients infectés ou non au Covid-19, hospitalisés en réanimation ou dans d’autres services, et pourront se faire en direction des Antilles ou de l’Hexagone.
Il est 14 heures en Martinique, 15 heures en Guyane. Plus de huit heures après le début des opérations se termine la première évacuation sanitaire de patients COVID , transférés du service de réanimation du CH de Cayenne vers le CHU de Martinique. « Ils sont bien arrivés. L’état de santé d’un des patients s’est dégradé pendant le transfert. Il a fallu renforcer les thérapeutiques pendant le dernier segment du trajet. Là, son état s’est stabilisé, voire s’est amélioré », témoigne le Dr Hatem Kallel, chef du service de réanimation de l’hôpital de Cayenne, qui participait à cette première évacuation sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 en Guyane.
La décision a été prise dès la fin mai, par l’ARS, de procéder à de premières évacuations sanitaires de patients dès que la circulation du virus deviendrait active sur le littoral, dans des zones très peuplées. Cette stratégie définie au cours des semaines de préparation écoulées depuis l’alerte est le fruit de l’expérience d’autres territoires, où les entrées en réanimation liées au Covid-19 ont été à la fois nombreuses mais aussi très soudaines.
« Nous ne voulons pas devoir évacuer en catastrophe, explique Clara de Bort, directrice générale de l’ARS. Il s’agit en quelque sort de vider l’hôpital pour ne pas être pris par surprise. Imaginons que toute une famille soit touchée en même temps, une famille à la santé vulnérable (drépano, diabète, obsésité…) qui développerait en leur sein 5 formes graves simultanée. Cinq lits de disponibles en réa, habituellement, c’est rare et nous n’avons jamais cinq arrivées en réanimation en même temps. Mais dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, 5 admissions en même temps, cela peut arriver. Il nous faut donc beaucoup plus de lits vides que d’habitude.»
Cette stratégie est complémentaire de celle consistant à augmenter le nombre de lits de réanimation sur l’ensemble du territoire. L’augmentation du nombre de lits demande des réorganisations lourdes, de gros efforts dans les équipes, et impose d’arrêter de nombreuses autres activités de soins. Pour garantir la meilleure offre de soins aux guyanais, il faut donc éviter d’ouvrir trop de lits de réa tout de suite pour maintenir le maximum d’activités diversifiées.
Les médecins ont donc étudié la situation des patients hospitalisés en réa, ont estimé leur durée prévisionnelle d’hospitalisation, leur capacité à supporter le vol, les places de réanimation (COVID et NON COVID) des Antilles. Mardi et mercredi, deux patients remplissaient les critères d’évacuation COVID. Le SAMU a donc coordonné l’opération, Rendez-vous est pris pour jeudi matin, 6h15, au CHC.
Lionel Louisor, gérant des ambulances du même nom, arrive à l’hôpital. Il doit assurer le transport des deux patients jusqu’à l’aéroport. « Nous sommes arrivés avec trois véhicules pour commencer à embarquer le matériel. Deux pour les patients et un pour le matériel supplémentaire. Ça a duré vingt minutes. C’était du gros matériel. Peut-être 180 ou 200 kg. Nous sommes partis en direction de l’aéroport, où l’envol était prévu vers 8h, 8h30. »
Outre les ambulanciers et le Dr Kallel, autour des deux patients se trouvent un médecin urgentiste, un infirmier anesthésiste et un infirmier du Smur, des CH de Cayenne et Kourou . « Tout cela s’est mis en place rapidement, quarante-huit heures après la première demande, poursuit le Dr Jean Pujo, chef du service Samu-Urgences à l’hôpital de Cayenne. C’est compliqué pour nous. Consacrer un infirmier et un médecin pendant deux jours, c’est beaucoup d’efforts. »
D’autres évacuations sanitaires se dérouleront tout au long de la crise sanitaire, vers les Antilles, mais aussi vers l’Hexagone. Elles pourront concerner tout type de patients (covid ou non, réa ou non) . Elles seront destinées à alléger la charge en soin qui pèse sur les équipes hospitalières très sollicitées par la crise, depuis déjà plusieurs mois, charge qui va se poursuivre pendant une durée qui s’annonce longue. Un temps de respiration pour les équipes, un temps d’avance sur l’épidémie.
The medical evacuation of two people hospitalized in intensive care for Covid-19 took place yesterday. A well-coordinated operation thanks to the mobilization and coordination of the resuscitation service of the CH de Cayenne, the SAMU, the Armed Forces of French Guiana, the Louisor ambulances and the ARS. This type of operation will be repeated to avoid overflowing the health system in French Guiana. They will concern patients infected or not with Covid-19, hospitalized in intensive care or in other departments, and can be done in the direction of the West Indies or France.
It is 2 p.m. in Martinique, 3 p.m. in French Guiana. More than eight hours after the start of operations, the first medical evacuation of COVID patients ends, transferred from the intensive care unit of CH de Cayenne to CHU of Martinique. " They arrived well. One patient's health deteriorated during the transfer. Therapies had to be reinforced during the last segment of the journey. There, his condition has stabilized, or even improved, "says Dr. Hatem Kallel, head of the resuscitation service at Cayenne hospital, who participated in this first medical evacuation linked to the Covid-19 epidemic in French Guiana.
The decision was taken at the end of May by the ARS to carry out first medical evacuations of patients as soon as the circulation of the virus became active on the coast, in densely populated areas. This strategy, defined in the weeks of preparation since the alert, is the fruit of the experience of other territories, where there have been numerous but also very sudden starts of resuscitation linked to Covid-19.
"We don't want to have to evacuate in a disaster," says Clara de Bort, executive director of ARS. It’s sort of a case of emptying the hospital so as not to be taken by surprise. Imagine that an entire family is affected at the same time, a family with vulnerable health (sickle cell disease, diabetes, obesity, etc.) which develops within them 5 severe forms simultaneously. Five beds available in the intensive care unit, usually, this is rare and we never have five arrivals in intensive care at the same time. But as part of the Covid-19 epidemic, 5 admissions at the same time, it can happen. So we need a lot more empty beds than usual. ”
This strategy is complementary to that of increasing the number of intensive care beds throughout the country. The increase in the number of beds requires heavy reorganizations, great efforts in the teams, and imposes to stop many other care activities. To guarantee the best care offer for Guianese, it is therefore important to avoid opening too many sheave beds at once to maintain the maximum number of diversified activities.
The doctors therefore studied the situation of patients hospitalized in the intensive care unit, estimated their expected duration of hospitalization, their capacity to withstand the flight, the places of resuscitation (COVID and NON COVID) in the Antilles. On Tuesday and Wednesday, two patients met the COVID evacuation criteria. The SAMU therefore coordinated the operation, Rendez-vous is made for Thursday morning, 6:15 am, at the CHC.
Lionel Louisor, manager of ambulances of the same name, arrives at the hospital. He is responsible for transporting the two patients to the airport. “We arrived with three vehicles to start loading the equipment. Two for patients and one for additional equipment. It lasted twenty minutes. It was big equipment. Maybe 180 or 200 kg. We left in the direction of the airport, where the flight was scheduled to depart at around 8:00 a.m. and 8:30 a.m. "
In addition to the paramedics and Dr. Kallel, around the two patients are an emergency doctor, a nurse anesthetist and a nurse from Smur, the CHs of Cayenne and Kourou. "All of this was put in place quickly, 48 hours after the first request," continues Dr. Jean Pujo, head of the Samu-Emergencies department at Cayenne hospital. It’s complicated for us. Devoting a nurse and a doctor for two days is a lot of effort. "
Other medical evacuations will take place throughout the health crisis, to the West Indies, but also to France. They may concern any type of patient (covid or not, sheave or not). They will be intended to lighten the burden of care weighing on hospital teams very much in demand by the crisis, for several months already, a burden that will continue for a period that promises to be long. A breathing time for the teams, a step ahead of the epidemic.
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