La posture sanitaire doit s’adapter à cette situation très évolutive. L’ensemble des acteurs doivent se mobiliser désormais dans l’objectif de soutenir le système de santé.
A la Source de Baduel (Cayenne), 100 % de positifs parmi les 30 personnes testées lors de la première opération de dépistage menée dans le quartier, la semaine dernière. A la cité Arc-en-Ciel (Rémire-Montjoly), deux tiers des 36 patients ont été déclarés positifs après le premier après-midi de tests. Ce taux de positivité très élevé et la dégradation de cet indicateur depuis quelques jours sonnent comme un signal d’alerte. Il signifie une franche accélération de la circulation du virus sur l’Ile de Cayenne (Cayenne, Matoury et Remire-Montjoly) ces derniers jours. Le nombre de consultations en ville pour suspicion covid augmente lui aussi, notamment chez les médecins du réseau Sentinelles. Les passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 sont également en hausse. Or il s’agit d’indicateurs précurseurs d’un volume significatif d’admissions à l’hôpital, pour des personnes fragiles en particulier. Un afflux massif de patients pourrait ainsi advenir dans les tous prochains jours.
1. Limiter, reporter toute consommation de soins non essentiel, préserver les ressources humaines sanitaires
Des consignes de déprogrammation des activités non urgentes ont été diffusées à l’ensemble des établissements de santé et doivent être respectées. Cette orientation peut justifier d’évacuer hors de Guyane des interventions chirurgicales semi-urgentes, afin d’éviter de charger le système de santé local.
Cette orientation est également valable pour les demandes d’analyse biologique, y compris pour COVID. Même si les capacités d’analyse ont fortement augmenté, les ressources humaines de prélèvement sont précieuses et doivent être sollicitées à bon escient. La stratégie de dépistage va progressivement évoluer pour se concentrer sur les personnes les plus vulnérables, les « réservoirs » à risques (zones denses et encore peu touchées), ou encore les établissements hébergeant des personnes fragiles. En phase aiguë d’une courbe épidémique, la confirmation biologique de chaque cas individuel est moins importante que le repérage des personnes symptomatiques, leur isolement, le repérage des personnes à risque d’aggravation, leur prise en charge. L’évolution de la stratégie de dépistage fera l’objet d’un « Zoom » détaillé lors d’un prochain numéro de la Lettre Pro.
2. Pour limiter la charge en soins, il faut éviter que les personnes fragiles tombent malades et les suivre attentivement si elles sont contaminées
Les premiers mois de l’épidémie nous ont appris que lorsqu’une personne vulnérable tombe malade, son état de santé peut s’aggraver soudainement, quelques jours après les premiers signes de la maladie. La prévention des contaminations est absolument essentielle. Les rassemblements familiaux (repas, fêtes, anniversaires…) doivent être impérativement reportés. Dès le premier cas dans le foyer d’une personne fragile, un isolement du cas à l’hôtel du fleuve doit être impérativement recherché.
La détection précoce de la maladie chez une personne vulnérable est également cruciale. Il s’agit de pouvoir orienter le patient au mieux dans les filières de soin, et organiser sa surveillance médicale et soignante, avant la survenue d’une éventuelle détresse respiratoire. Pour ces patients, ne pas se savoir malade peut représenter une perte de chance importante. Etre extrêmement protecteur vis-à-vis des personnes les plus fragiles, c’est aussi diminuer l’impact sur le système de santé.
3. Pour étaler dans le temps les admissions à l’hôpital, freiner encore le rythme des contaminations
Toutes les mesures limitant les contacts et occasions de contact sont cruciales, même lorsque l’épidémie est déjà installée. Il n’est pas trop tard ! Lorsqu’un système de santé est en tension, il suffit de quelques patients en + ou en – pour que le système tienne ou soit débordé. Chaque chaine de contamination contrariée est une chance pour les équipes de santé.
Cette orientation impose de préjuger d’un COVID devant tout symptôme évocateur, avant même confirmation biologique : isolement du malade, quatorzaine des personnes ayant eu un contact proche et prolongé (personnes vivant sous le même toit, personnes ayant déjeuné avec le cas…) et ce même en cas de résultat négatif.
4. Pour avoir toujours des lits disponibles et maintenir les urgences opérationnelles, réorienter rapidement les patients hospitalisés COVID vers les services temporaires de Soins de suite COVID
C’est par les urgences que les patients COVID arrivent et arriveront en premier. Si ces patients ont besoin d’être hospitalisés, ils doivent très rapidement être accueillis dans le service de destination, grâce à une concertation quotidienne rapide et efficace entre les médecins (staffs, bed management). Il est dangereux d’envisager que ces patients attendent et occupent les urgences en attente de lit.
Pour permettre aux services hospitaliers d’accueillir rapidement les patients des urgences, ils doivent eux-mêmes trouver des solutions pour les patients qu’ils ont en charge. C’est là qu’interviennent les nouveaux services de soins de suite COVID créés temporairement pour l’occasion, notamment à Roura grâce à la prise en charge par l’équipe d’HAD. Les patients hospitalisés qui ne sont pas encore en mesure de rentrer à domicile peuvent être transférés vers les structures ouvertes pour l’occasion.
5. Pour atténuer la pression sur le système de santé, évacuer des patients préventivement
Là encore quelques patients en moins c’est du répit pour les équipes, et c’est aussi une capacité d’absorption supplémentaire en cas d’afflux de nouveaux patients. La mise en route d’évacuations sanitaires dictées par la gestion de la situation sanitaire exceptionnelle débute aujourd’hui avec deux départs de patients COVID en Martinique.
Les familles doivent être préparées et soutenues car l’évacuation d’un proche est parfois difficile à vivre. Le réseau des guyanais qui vivent dans les territoires d’accueil de nos patients et futurs patients peuvent être invités à aider si nécessaire.
The health posture must adapt to this very changing situation. All stakeholders must now mobilize with the aim of supporting the health system.
At the Source of Baduel (Cayenne), 100% positive among the 30 people tested during the first screening operation carried out in the neighborhood, last week. At the Arc-en-Ciel city (Rémire-Montjoly), two thirds of the 36 patients were declared positive after the first afternoon of tests. This very high positivity rate and the deterioration of this indicator for the past few days sound like a warning signal. It means a clear acceleration of the circulation of the virus on the Cayenne Island (Cayenne, Matoury and Remire-Montjoly) in recent days. The number of consultations in town for suspected covid is also increasing, especially among doctors in the Sentinelles network. Emergency room visits for suspected Covid-19 are also on the rise. However, these are early indicators of a significant volume of hospital admissions, particularly for frail people. A massive influx of patients could thus occur in the next few days.
1. Limit, postpone all consumption of non-essential care, preserve human health resources
Instructions for the non-emergency activities have been distributed to all health establishments and must be observed. This orientation may justify evacuating semi-urgent surgical interventions outside French Guiana, in order to avoid burdening the local health system.
This orientation is also valid for biological analysis requests, including for COVID. Even if the analytical capacities have greatly increased, the human resources for sampling are precious and must be used wisely. The screening strategy will gradually evolve to focus on the most vulnerable people, the "reservoirs" at risk (dense areas and still little affected), or even establishments hosting fragile people. In the acute phase of an epidemic curve, the biological confirmation of each individual case is less important than the identification of symptomatic people, their isolation, the identification of people at risk of worsening, their management. The evolution of the screening strategy will be the subject of a detailed "Zoom" in a future issue of the Pro Letter.
2. To limit the burden of care, avoid fragile people falling ill and follow them carefully if they are contaminated
The first months of the epidemic taught us that when a vulnerable person becomes ill, their health can worsen suddenly, a few days after the first signs of the disease. The prevention of contamination is absolutely essential. Family gatherings (meals, parties, birthdays, etc.) must be postponed. From the first case in the home of a fragile person, isolation of the case at the hotel du fleuve must be sought.
Early detection of the disease in a vulnerable person is also crucial. It is a question of being able to orient the patient at best in the care channels, and organize his medical and nursing supervision, before the occurrence of a possible respiratory distress. For these patients, not knowing that they are ill can represent a significant loss of luck. Being extremely protective of the most vulnerable people also means reducing the impact on the health system.
3. To spread out hospital admissions over time, further slow the rate of contamination
All measures limiting contacts and opportunities for contact are crucial, even when the epidemic is already installed. It's not too late ! When a healthcare system is under stress, it only takes a few patients on + or - for the system to hold or be overwhelmed. Each chain of contaminated contamination is an opportunity for health teams.
This orientation makes it necessary to prejudge a COVID before any evocative symptom, even before biological confirmation: isolation of the patient, around fifteen people who have had close and prolonged contact (people living under the same roof, people who have had lunch with the case…) and even in the event of a negative result.
4. To always have beds available and maintain operational emergencies, quickly redirect COVID hospital patients to temporary COVID Care services
COVID patients arrive and will arrive first through emergencies. If these patients need to be hospitalized, they must be received very quickly in the service of destination, thanks to rapid and efficient daily consultation between doctors (staffs, bed management). It is dangerous to imagine that these patients wait and occupy the ER waiting for bed.
To enable hospital departments to receive emergency patients quickly, they themselves have to find solutions for the patients they care for. This is where the new COVID follow-up care services temporarily created for the occasion come into play, notably in Roura thanks to the care provided by the HAD team. Hospitalized patients who are not yet able to return home can be transferred to facilities open for the occasion.
5. To ease pressure on the healthcare system, evacuate patients preventively
Here again, a few less patients is a respite for the teams, and it is also an additional absorption capacity in the event of an influx of new patients. The start of medical evacuations dictated by the management of the exceptional health situation begins today with two departures of COVID patients in Martinique.
Families must be prepared and supported because the evacuation of a loved one is sometimes difficult. The network of Guianese people who live in the receiving areas of our patients and future patients can be invited to help if necessary.
passer une petite annonce
passer une annonce de covoiturage
passer une annonce d’emploi
associations, postez vos actualités
participez au courrier des lecteurs
Lancements 2022
Vol 259 Ariane 5