Retrouvez la présentation de la conférence d'Isabelle HIDAIR-KRIVSKY intitulée "Carnaval de Guyane : les discours contradictoires d'un carnaval pourtant inclusif" qui aura lieu à l'université de Guyane le jeudi 23 janvier 2020 à 18h30 à l'Amphithéâtre A de l'université de Guyane.
Si le carnaval de Guyane possède une originalité, c’est par son caractère libre, spontané et populaire. Pourtant, ces aspects sont rarement pris en considération dans les discours populaires. Ainsi, on entend des reproches récurrents de la part des observateurs ou participants qui regrettent « l’absence de touristes », mais aussi la présence de costumes jugés dégradants, le manque de ponctualité des groupes, la violence des jeunes, certains s’offusquent même de la critique des hommes politiques alors que le lien entre carnaval et politique fait partie intégrante des festivités.
En lieu et place de ces « dérives », les modèles invoqués sont ceux des carnavals de Nice, Rio ou Trinidad. Des carnavals médiatisés dans lesquels les costumes sont présentés comme étant harmonieux et somptueux. Pourtant, là où réside la particularité du carnaval guyanais, c’est justement par l’absence de barrières - au sens propre comme au sens figuré - entre les Touloulous et les « spectateurs » (qui n’en sont pas en réalité). C’est un carnaval dans lequel tout le monde est acteur : pas d’applaudissements, pas d’inactifs, tout le monde est amené à participer aux festivités.
Cette rencontre « spectateurs »/masques se retrouve particulièrement à l’occasion du jeu d’intrigue avec les Touloulous qui ont pour mission principale de tourmenter, de salir ou de faire participer l’assemblée. L’originalité du carnaval guyanais est sa gratuité, mais il s’est créé au fil du temps une sorte de filtre apparu avec la création d’associations, l’organisation de soirée, la remise de prix lors des parades et la quête de sponsors pour augmenter les chances du groupe de gagner les fameuses récompenses. C’est un cercle vicieux qui fait perdre de vue l’extrême pouvoir d’inclusion du carnaval.
Le défi aujourd’hui serait d’utiliser la force d’attractivité de ce carnaval populaire pour en faire un outil de l’Education Nationale afin d’apprendre à ces jeunes à développer leur créativité, leurs talents à prendre en compte ce qui est à portée de main - à l’image de ces musiciens souvent autodidactes pour la plupart - et qui font danser toute la Guyane durant plusieurs semaines.
L'art, la culture et les artistes peuvent accompagner la réussite scolaire, l’insertion sociale, l'épanouissement de chacun et prendre en charge la citoyenneté.
Find the presentation of Isabelle HIDAIR-KRIVSKY's conference entitled "Carnival of French Guiana: the contradictory speeches of a carnival however inclusive" which will take place at the University of French Guiana on Thursday January 23, 2020 at 6.30 pm at the Amphitheater A from the University of French Guiana.
If the carnival of French Guiana has an originality, it is by its free, spontaneous and popular character. However, these aspects are rarely taken into account in popular discourse. Thus, we hear recurring reproaches from observers or participants who regret "the absence of tourists", but also the presence of costumes deemed degrading, the lack of punctuality of groups, the violence of young people, some are even offended criticism of politicians when the link between carnival and politics is an integral part of the festivities.
In place of these "drifts", the models invoked are those of the carnivals of Nice, Rio or Trinidad. High-profile carnivals in which the costumes are presented as being harmonious and sumptuous. However, where the peculiarity of the Guianese carnival resides, it is precisely by the absence of barriers - literally and figuratively - between the Touloulous and the "spectators" (who are not in reality). It’s a carnival in which everyone is involved: no applause, no inactive, everyone is invited to participate in the festivities.
This meeting "spectators" / masks is found particularly during the intrigue game with the Touloulous whose main mission is to torment, to smear or to involve the assembly. The originality of the Guianese carnival is free, but over time it has created a sort of filter that has appeared with the creation of associations, the organization of parties, the awarding of prizes during the parades and the search for sponsors. to increase the group's chances of winning the famous rewards. It is a vicious circle which makes us lose sight of the extreme power of inclusion of the carnival.
The challenge today would be to use the attractiveness of this popular carnival to make it a tool of National Education in order to teach these young people to develop their creativity, their talents to take into account what is to handy - like these musicians who are often self-taught for the most part - and who make all of Guyana dance for several weeks.
Art, culture and artists can support academic success, social inclusion, personal development and take charge of citizenship.
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