Le projet de station de recherche porté par le CNRS sur la commune d’Awala-Yalimapo a connu durant l’été une avancée importante avec la notification du marché pour la maîtrise d’œuvre. L’agence Atelier d’Architecture Bâtiment et Conception AABC, siégeant à Saint-Laurent du Maroni en Guyane a été retenue pour conduire les travaux. Maintenant en phase d’avant-projet sommaire, les étapes techniques du dossier vont s’enchaîner jusqu’au début de construction prévu au second semestre 2020.
L’ouest guyanais est un territoire de forts enjeux pour le développement de la Guyane avec une population en très forte augmentation drainée autour de la ville de Saint-Laurent du Maroni. Les prospectives d’aménagement de la partie littorale doivent tenir compte de l’instabilité du trait de côte, soumis au transit des sédiments du fleuve Amazone qui étend son influence sur tout le plateau des Guyane, jusqu’au Vénézuela. Awala-Yalimapo, commune de l’ouest guyanais située entre les embouchures des fleuves Maroni et Mana est particulièrement affectée par cette instabilité. Une partie du littoral subit une forte érosion, tandis qu’une autre partie s’est complètement envasée. Les plages sableuses connues parmi les sites les plus importants au monde de ponte de tortues marines sont en régression. Des forêts de mangrove se développent. De nouveaux écosystèmes apparaissent, instables mais aussi très productifs. Les activités locales – tourisme, pêche – sont impactées. La diminution du nombre des emblématiques tortues Luth interroge, tandis qu’il reste encore beaucoup à découvrir sur leur étonnante écophysiologie et leur capacité d’adaptation aux changements globaux aujourd’hui observés.
Depuis près de 30 ans, le CNRS suit de près ces phénomènes et apporte de précieuses connaissances sur l’ouest guyanais. Ces dernières années, un effort particulier a été porté par le dispositif de pépinière interdisciplinaire de Guyane (PIG) dédiée au littoral de Guyane et aux tortues marines. Clôturé en avril 2019, ce dispositif se poursuit à travers deux grands projets : le projet FEDER OYAMAR, qui étudie de façon pluridisciplinaire les estuaires des fleuves Maroni et Oyapock (dans l’est-guyanais), et le projet de Station de Recherche de l’Ouest Guyanais (SROG).
Porté par le CNRS au sein de l’USR mixte LEEISA (Laboratoire Ecologie, Evolution, Interactions des Systèmes amazoniens - CNRS, Université de Guyane, Ifremer) et de l’unité mixte de recherche IPHC (Institut pluridisciplinaire Hubert Curien - CNRS, Université de Strasbourg), le projet SROG est développé sur la commune d’Awala-Yalimapo en concertation avec la mairie et les autorités coutumières amérindiennes. Il vise à la construction d’une plateforme d’accueil de chercheurs, ingénieurs, techniciens et étudiants qui viendront travailler sur l’ensemble des thématiques liées aux transformations du littoral de l’ouest et aux nouveaux équilibres écologiques. Le propos est résolument interdisciplinaire, souhaitant favoriser l’intégration des approches scientifiques ayant trait à la morphodynamique sédimentaire, à l’écophysiologie des tortues marines, aux transformations desplages et des vasières et la productivité biologique associée, à l’anthropologie et aux mutations des sociétés humaines dans ces environnements changeants. Ce projet est pleinement intégré au schéma de développement de l’Université de Guyane dans l’ouest du territoire autour de sa future antenne de Saint-Laurent du Maroni.
La maîtrise d’ouvrage du projet SROG est assurée par les services de la délégation Alsace du CNRS. Le montant d’investissement prévu pour la station scientifique dont la capacité d’accueil sera de 12 personnes est de 955 k€, couvrant une construction aux exigences Haute Qualité amazonienne (HQA) et un dispositif expérimental d’assainissement autonome écologique. Le projet est financé par la Fondation EDF, le CNRS, le MTES (ministère de la Transition écologique et solidaire), l’AFB (Agence française pour la Biodiversité), la CTG (Collectivité territoriale de Guyane), la CCOG (Communauté de communes de l’ouest guyanais) et le CNES.
L’octroi par France Domaine en 2017 d’une parcelle située dans le prolongement de l’actuel terrain de la Réserve naturelle de l’Amana a permis au CNRS de développer concrètement son projet, inscrit dans un cadre de négociation entre acteurs concernés. Le 24 juillet 2018, une première communication a été faite au plan régional avec la visite en Guyane de la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, qui a dévoilé une plaque informative sur le site de construction de la future station.
Conformément au programme opérationnel, le jury composé pour l’occasion et réuni en Guyane début juillet a statué sur le projet le plus adapté aux besoins et ainsi désigné l’équipe de maîtrise d’œuvre lauréate. Le projet présenté par l’agence AABC a notamment séduit le jury par des propositions techniques et architecturales répondant parfaitement aux attentes, et démontrant une très bonne prise en compte des spécificités climatiques et culturelles locales ainsi qu’une facilité de maintenance aisée. Le démarrage des travaux est maintenant prévu au second semestre 2020 pour une livraison de
l’ouvrage prévue au 3ème trimestre 2021. Un chantier réglementaire de fouilles archéologiques préventives sera auparavant mené par l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives).
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