Comme l’ancien Président l’avait fait en février 2006, le nouveau Président de l’Etablissement Français du Sang va lui aussi venir à Cayenne, en catimini, pour quelques heures, la semaine prochaine, pour annoncer les dernières mesures décidées à Paris pour la transfusion sanguine de Guyane.

Nous avons le regret de faire savoir à la population guyanaise que le démantèlement de l’Etablissement Régional de Transfusion Sanguine de Guyane continue, malgré une forte mobilisation qui a obtenu le soutien populaire par pétition et celui de plusieurs élus.

Nous avons dénoncé à plusieurs reprises et au plus haut niveau de l’Etat le scandale de la gestion de cette affaire qui, par négligences accumulées depuis plusieurs années, a conduit à l’arrêt du don de sang en Guyane.

Le Ministre de la Santé Xavier BERTRAND qui est venu plusieurs fois en Guyane en 2006 et que nous avons rencontré en février dernier, avait pris l’engagement public que les autorités de santé de l’Etat accepteraient enfin de nous recevoir alors qu’elles sont restées silencieuses depuis nos premières mises en garde de décembre 2003.

Depuis plus de six mois, aucun rendez vous ne nous a été proposé ni par la préfecture ni par la DSDS.

Nous ne comprenons pas pourquoi les autorités de santé ne font toujours pas la recherche des personnes transfusées, qui ont été contaminées.

Nous ne comprenons pas pourquoi il n’est pas mis en place un programme de recherche pour faire face aux défis que peut poser la transfusion sanguine en Guyane.

Nous sommes stupéfaits d’apprendre que le Président de l’EFS viendrait annoncer la disparition de l’Etablissement Régional de Guyane et le rattachement de la structure administrative restante à l’Etablissement Régional de Transfusion Sanguine de Guadeloupe.

Nous refusons les faux prétextes de taux plus élevés qu’ailleurs, de certaines maladies en Guyane.
Nous avons entendu dire que pour limiter les risques de rupture de certains produits sanguins, des poches seraient acheminées en Guyane sans avoir fait l’objet de tous les tests obligatoires avant leur départ.
Nous maintenons que les produits sanguins mis à disposition en Guyane ne satisfont pas la demande locale (groupes sanguins rares par exemple, malades poly transfusés….).
L’EFS va-t-il revendre le local de la cité Jasmin, qui a été acheté avec l’aide des fonds des collectivités territoriales de Guyane ?

Les retards dans le domaine sanitaire en Guyane s’amplifient. Les Guyanais sont traités par le mépris et les autorités renoncent à assumer leurs responsabilités.

Le temps est à l’action.
Nous ne pouvons accepter ce qui se passe. Nous interpellons la population et surtout les élus de Guyane, Ministre, Sénateurs, Députées, Présidents de collectivités territoriales…, pour qu’ils interviennent eux aussi au plus haut niveau de l’Etat afin que ce dossier de la transfusion sanguine en Guyane soit enfin et à présent traité avec respect et responsabilité.

Docteur Dominique LOUVEL, Président du CDTS Guyane