A propos de la conférence de presse donnée hier à l'hotel Amazonia pour annoncer la création d'un collectif du "NON A CAMBIOR EN GUYANE", voici ce que l'on a pu apprendre au Journal Télévisé du soir le 28/06/06 sur RFO TV :

..."Et puis un mot sur la mobilisation qui se poursuit contre le projet cambior, Les Verts soutenus par le parti socialiste et les associations de défense de l'environnement s'organisent, un collectif a même été créé et ce collectif a bien l'intention de rencontrer le ministre de l'interieur Nicolas Sarkozy. Nous y reviendrons au cours de ce journal;..."

Pas un mot ensuite dans le reste du journal...

Curieux tout de même de la part du service public, un tel raccourci pour un évènement majeur concernant l'avenir de la Guyane.

Les médias ont reçu LA VEILLE de la conférence de presse le texte fondateur de ce nouveau front du refus au projet Cambior, (dont texte suit). Ce texte a été commenté largement par les porte-parole du collectif ( Robert Cibrelus: Secrétaire Général adjoint du Parti Socialiste Guyanais – Marie Rose Gober: Porte Parole du Collectif des Habitants de Kaw – Nyls de Pracontal: Membre de l'association GEPOG – Michel Dubouillé: Membre de l'Union Syndicale Solidaire – ) qui ont répondu à toutes les questions posées par les journalistes présents concernant les raisons de la création de ce collectif.

Or "l'information" de RFO TV met les Verts en avant alors qu'ils ne sont qu'une des composantes de ce collectif.

RFO semble vouloir confondre le parti socialiste avec le PSG, omet le parti WALWARI et l'AGEG !... et bien d'autres composantes comme la FOAG et le collectif des habitants de KAW ou la présence de l'Union Syndicale Solidaire.

Surprenant aussi le fait "d'oublier" de préciser le soutien d'élus comme : Antoine Karam (Président de la Région Guyane), Chantal Berthelot (Vice Présidente de la Région Guyane), José Gaillou (Vice Président du Conseil Régional, Président du PNRG), Robert Cibrelus (Conseiller Régional), Jean Paul Ferreira (Vice Président de la Région Guyane, Maire d'Awala Yalimapo), Félix Tiouka (Adjoint au maire d'Awala Yalimapo), Arthur Fleuret (adjoint au Maire de Roura)...

Il annonce que le collectif a" l'intention de rencontrer le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy " alors qu'il a bien été annoncé - en scoop - au cours de la conférence que ce dernier avait accordé un RV aux 4 porte-parole du collectif à15H15 cet après midi.

Nous n'avons pas réussi à joindre Monsieur SANYDE responsable de la rédaction, très pris par le passage du ministre.

En ce qui concerne RFO RADIO , Monsieur PARTY, responsable de la Rédaction , nous avoue n'avoir "pas été mis au courant".!... Sans mesurer peut-être l'importance pourtant assez rare de la réunion de toutes ces composantes politiques, syndicales, associatives et le motif de la création de ce rassemblement citoyen. Monsieur PARTY nous déclare que ses équipes suivent le ministre qui doit recevoir plusieurs associations et collectifs et que sa radio rendra compte comme pour les autres du résultat de notre entretien. Par contre, LUNDI, donc après le départ du ministre, Monsieur Cibrelius est invité a inaugurer une nouvelle formule du journal ou il pourra à loisir s'exprimer sur Cambior. Monsieur PARTY nous signale le fort mécontentement de la multinationale Cambior envers la station chaque fois qu'elle évoque le dossier...

Attentif à la fragilité de la démocratie, informé du fait d'une reprise en main brutale dans le secteur public de l'audiovisuel par le pouvoir politique (la tentative de faire disparaître l'émission de Daniel Mermet, « Là-bas si j'y suis » sur France Inter, en étant la dernière manifestation.(http://www.la-bas.org), ATTAC-GUYANE en appelle à la citoyenneté et au courage des journalistes, pour que vive une information objective, refusant tout asservissement de quelque nature que ce soit dans un secteur qui devrait échapper à toute pression de ce type.

Ageg, Parti Socialiste Guyanais, les Verts-Guyane, Walwari, Union Syndicale Solidaires de Guyane, FOAG, Collectif des habitants de Kaw, Villages de Guyane, GEPOG, Kwata, Collectif "Quel Orpaillage pour la Guyane ?", Aide, Alternative Libertaire Guyane, Attac Guyane, Forum Social Permanent Guyanais, Compagnie des guides de Guyane

Le Collectif "NON à Cambior en Guyane" s’est créé le 26 juin 2006.

Ce Collectif répond à une opposition forte de la population Guyanaise au projet Cambior en Guyane. Il regroupe des partis politiques, des syndicats, des collectifs citoyens et des associations.

Ce Collectif se mobilise contre le projet d'exploitation industrielle de l'or de la Guyane par la société multinationale Canadienne Cambior qui bénéficie du soutien implicite de l'Etat.

Le Collectif dénonce les effets néfastes et irréversibles de ce projet pour la Guyane et sa population :

- Des risques pour la santé publique, une catastrophe pour l’environnement :
Deux trous immenses vont être creusés (une surface correspondant à 70 terrains de football, une profondeur équivalent à 40 étages). Une quantité énorme de déchets va être généréé (cyanure, arsenic, plomb…). La pollution de l’eau potable par Cambior risque de contaminer 80000 guyanais (1/3 de la population).

- Expérimentation et improvisation :
Cambior n'a aucune expérience de ce type d'exploitation dans les conditions climatiques et géographiques exceptionnelles de la Guyane: la Guyane n'est pas un laboratoire.

- Des retombées économiques insignifiantes pour la Guyane et une défiscalisation illégale pour un projet qui n'est pas de développement durable.

- Un projet imposé sans l’accord de la population.

Par ailleurs le Collectif dénonce des pratiques scandaleuses et indignes utilisées par la multinationale Cambior :

- Absence de transparence, (cartographie erronée pouvant générer un risque de pollution des marais de Kaw…).

- Modifications incessantes du projet sous la pression des opposants (abandon des digues, projet de boue sans expérience, demande puis annulation d'une dérogation pour le Cyanure).

- Négation de la dangerosité du projet par des omissions graves (risque radioactif non mentionné dans les enquêtes publiques…).

- Présomption d'abus dans la signature de la convention avec la communauté amérindienne Palikur résidente sur le site.

On ne peut accorder aucune confiance à la société Cambior (incidents et conflits à Omaï et Rosebel).