Lettre ouverte de l’antenne de Guyane de la Fédération Française des Motards en colère
Les rues et les routes leur appartiennent. Ils ne cèdent le passage – et encore pas toujours – que confrontés à plus gros ou plus menaçant qu’eux. Ils sont des citoyens dits honorables, de toute condition, tout âge, tout sexe, respectueux des lois – certaines – et prétendument respectables aux yeux de leurs semblables, famille, amis et voisins. Ils épargnent un chien errant traversant la route, au prix d’un embouteillage. Il y a aussi les ivrognes, les drogués, les médicamentés, les psychopathes. Ce sont tous des assassins.
Ils tuent, mutilent, brisent des vies, détruisent des familles. Leur arme est leur voiture, et leur gibier de prédilection tout véhicule à deux roues, la plupart motorisés. Vautrés dans le cocon sécurisé de leur quatre roues et convaincus d’être les seuls propriétaires et usagers légitimes des voies et espaces publics, incapables de comprendre et d’admettre que le réseau urbain et routier dans lequel ils évoluent ne se limite pas à la douzaine de mètres devant leur nez, ils font ce qui est bon pour eux et mortifère pour autrui. Le même scénario ne cesse de répéter : le phare qu’ils entraperçoivent distraitement devant eux au moment de tourner (à gauche en particulier) n’est pas un scooter à 100 mètres, mais une moto à dix mètres, dont ils coupent la route, et qui vient se fracasser contre leur cage en tôle. Leur insouciance, leur smartphone, leur nombrilisme font d’eux des criminels. Non par imprudence – ce serait trop facile – mais par préméditation. Il y a homicide avec préméditation quand on enrôle le hasard et la fatalité pour tuer son prochain.
Des excuses, il n’y en a pas. Des circonstances atténuantes non plus. Il faut au contraire élargir le champ de mise en accusation, car dans la catégorie des criminels des rues et routes se trouvent les nombreux « responsables » des infrastructures. Ailleurs, dans des pays ou sociétés où les citoyens se prennent en main, on fait démissionner un ministre, on traîne en justice un directeur ou un patron qui ont tué par négligence ou corruption. La transposition de ce principe de citoyenneté responsable en Guyane signifierait des services administratifs exsangues, et un tribunal engorgé jusque dans la rue.
Le constat à la portée de tous sur l’état calamiteux du réseau routier et urbain et de la signalisation en Guyane conduit à une conclusion incontournable : Monsieur, Madame, le directeur-responsable-maire-élu-etc ayant en charge tout ce qui concerne la circulation, vous n’êtes qu’un incapable dangereux, et vos administrés seraient en droit de vous extirper de vos bureaux et de vos bunkers motorisés, et de vous installer terrorisé sans protection au milieu de la jungle urbaine qui est le résultat de votre incompétence, jusqu’à ce que vous ayez fait votre travail et accompli les missions qui vous ont été confiées.
FFMC : Fédération Française des Motards en Colère – Antenne de Guyane.
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