Les organisations membres du Collectif Droits Guyane s'étonnent des propos tenus par le Préfet de Guyane ce lundi 19 janvier au journal de Guyane 1ère. Interrogé sur le dossier des habitats spontanés de Terca en particulier, la situation des occupants, et l’insuffisance de la LBU (Ligne Budgétaire Unique), il a déclaré : " la LBU c'est pour les guyanais, pas pour ces gens là "...
Les organisations rappellent que la LBU est le socle du financement du logement social outre-mer, y compris résorption de l'habitat insalubre et viabilisation des quartiers d'habitat spontané, aucune condition de nationalité n’y est mentionnée.
Elles rappellent également que parmi les missions du préfet figurent aussi la lutte pour l’intégration sociale et contre les exclusions ainsi que la gestion du Droit au Logement opposable. Le représentant de l’État, dans toute la dimension républicaine réaffirmée après les événements tragiques qui ont secoué la France et au-delà, ne peut s'autoriser de tels propos qui ne peuvent qu'affecter profondément la paix sociale qu'il est censé défendre, en excluant ainsi une partie de la population de Guyane.
Mais laquelle ? Qu’entend-il donc par Guyanais ? Ces familles et leurs enfants ne peuvent être tenus pour responsables de la grave carence de logements sociaux sur notre territoire.
Dans un arrêt du 17 octobre 2013, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a rappelé que la perte d’un logement est une des atteintes les plus graves au droit au respect de la vie privée et familiale et du domicile, droit fondamental pour garantir à l’individu la jouissance effective des autres droits fondamentaux qui lui sont reconnus.
Son importance cruciale pour l’identité de la personne, l’autodétermination de celle-ci, son intégrité physique et morale, le maintien de ses relations sociales ainsi que la stabilité et la sécurité de sa position au sein de la société oblige l’État à des actions positives de relogement, lorsque l’expulsion s’avère absolument nécessaire.
Cet arrêt porte condamnation des pratiques passées et actuelles de l’État en la matière. Celles-ci, faites au mépris des engagements internationaux et européens de la France, doivent immédiatement cesser.
Les organisations joignent leurs voix à celles de la cour pour exiger de l’état qu’il honore ses engagements et ses valeurs en respectant la dignité de tous les habitants de son territoire et en refusant toute expulsion sans solution digne et pérenne.
Les membres du collectif droit dont,
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