Le 18 mai 2006, Domingos Ribamar Da Silva et Andoe Saakie ont été retrouvés morts sur le camp d’éducation à l’environnement Arataï de la réserve naturelle des Nouragues. Tous deux piroguiers-charpentiers employés par l’association Arataï avaient comme missions d’assurer le transport du personnel et du matériel jusqu’au camp Arataï, mais également l’aménagement et l’entretien du site. Leur expérience de la Nature et leur volonté de transmettre leurs connaissances faisaient d’eux des guides passionnés et investis.

Depuis l’annonce de cette nouvelle, le personnel et le bureau de l’association sont en état de choc. Toute l’association se lie aux familles des deux disparus pour exprimer sa douleur et sa compassion devant ce drame épouvantable. L’association tient à remercier les différents organismes locaux, nationaux et internationaux qui lui ont exprimé leur soutien. L’annonce de ce drame a suscité également de vives réactions de la part de la population guyanaise.

Cet événement pose la question de l’avenir de nos espaces protégés et ne touche pas seulement la communauté scientifique ou naturaliste, mais tous les citoyens guyanais. Combien de classes de découverte, de touristes, d’étudiants ou de chercheurs voudront revenir séjourner en forêt guyanaise après ce qu’il vient de se passer ? Ce drame nous prive de liberté : la liberté de se déplacer librement dans le département, la liberté de faire découvrir la forêt à ses enfants, la liberté de se rendre en forêt sans craindre pour sa vie.

L’association Arataï tire le signal d’alarme depuis 2000, en témoignent les nombreuses lettres adressées à l’Etat. La situation a pris un tournant dramatique, illustrant ainsi que les moyens mis en œuvre par l’Etat sont inadaptés et insuffisants.

Le rôle des agents des réserves naturelles est de faire appliquer une réglementation liée à la protection de la nature, d’étudier et de faire découvrir notre biodiversité, mais certainement pas de lutter contre le grand banditisme. L’association ne souhaite pas risquer la vie de son personnel au service d’un Etat qui ne prend pas les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité de ses propres agents.

- Quelle nouvelle stratégie l’Etat pense-t-il mettre en place pour améliorer la lutte contre l’orpaillage clandestin afin d’assurer la sécurité de chacun en Guyane ?
- Qu’adviendra-t-il des réserves naturelles si nous les laissons sans surveillance ?
- Qu’adviendra-t-il des espaces protégés en Guyane ?
- Quels moyens l’Etat français va-t-il mettre en œuvre pour assurer la protection de sa biodiversité ?

Nous demandons à l’Etat d’éradiquer l’orpaillage illégal sur le bassin de l’Approuague et de prendre toute disposition afin d’assurer la sécurité des agents des réserves naturelles des Nouragues, des marais de Kaw-Roura et du Grand Connétable. Nous demandons à l’Etat de prendre enfin en considération un problème qui touche toute la Région, toute la population, chaque citoyen guyanais.

Contacts : aratai@wanadoo.fr – 05.94.28.40.20