Mesdames, Messieurs, Chers membres de la communauté universitaire,
En ce 03 novembre 2013, cela fait un mois jour pour jour que la crise secoue le pôle Guyane et les solutions actuellement envisagées sont loin de garantir une issue satisfaisante pour tous et encore moins pour nos étudiants et les personnels.
Par ce message, je tiens à rompre le silence imposé par la confiscation du dialogue par l'intersyndicale pour vous faire part des échanges avec le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche (MESR), et Monsieur HOUZEL, Conseiller de la Ministre pour les affaires sociales, la vie étudiante et la culture scientifique et technique.
De prime abord, je tiens à préciser que l'acceptation involontaire du silence se justifie en partie par les deux tentatives de voies de fait sur ma personne par des inconnus non universitaires : l'une le jeudi 03 octobre 2013 à l'occasion de la première assemblée générale de l'intersyndicale au bâtiment C et l'autre le mardi 08 octobre à 6 h 15 sur le piquet de grève au campus de Troubiran. Depuis lors, je me devais de prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter l'escalade tant recherchée par les grévistes et pourquoi pas le pire ?
Le 24 octobre 2013, à la suite d'un message à la communauté universitaire du pôle Guyane, j'ai adressé à Mme la Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche (MESR) et Mme la Présidente de l'UAG, un premier message faisant état de ma position relative à la crise actuelle (voir copie ci-dessous).
Les 25, 26 et 29 octobre, plusieurs appels de Monsieur HOUZEL m'invitent à réfléchir sur "les voies d'une sortie honorable de la crise par la démission personnelle de mon poste de responsabilité".
Le 30 octobre, c'est au tour de monsieur le Recteur d'académie de Guyane de me proposer de démissionner.
Le 31 octobre 2013, j'adresse un second message à Mme la Ministre de l'ESR à la suite du communiqué de presse diffusé la veille et faisant état de la mise en place d'un administrateur provisoire en lieu et place de la gouvernance actuelle de l'IESG et du pôle Guyane (voir message ci-dessous : acte 2).
Le même jour, en réponse à mon message, Monsieur HOUZEL, m'envoie un texte dans lequel il est indiqué que "j'ai mené une activité intense qui s'inscrit bien dans le périmètre d'intervention du vice-président....", corroborant ainsi les déclarations de Mme la Ministre du même jour dans France - Antilles Martinique et France-Guyane selon lesquelles "il y a
un problème de gouvernance indéniable, sans que d'ailleurs aucune faute n'ait pu être reconnue...".
Le 02 novembre, j'ai adressé un dernier et ultime message à Mme la Ministre de l'ESR dans lequel j'ai indiqué en conclusion que : "ma décision est claire et irrévocable : je ne démissionnerai pas de mon poste de vice-président du pôle universitaire de Guyane et j’utiliserai toutes les voies de recours possibles pour faire valoir mes droits devant les juridictions compétentes" (voir message ci-dessous et document attaché).
J'ai reçu ce jour, un mail de Monsieur HOUZEL qui "accuse réception de mon message du 02 novembre et prend acte avec regret de sa conclusion".
En attendant mon éviction programmée à la vice-présidence du pôle Guyane, je tiens à réaffirmer, à l'ensemble de la communauté universitaire que :
- l'université est un lieu de dialogue et de débats constructifs. Celle de la Guyane ne peut pas se construire par exclusion et muselage d'une grande partie de la communauté universitaire,
- la qualité et l'excellence universitaire ne se décrètent pas, elles ne relèvent pas non plus de la génération spontanée. Elles se construisent sur des compétences réelles et reconnues et non sur le mensonge et la calomnie.
- Je suis ouvert à tous les échanges constructifs pour améliorer la gouvernance du pôle Guyane et une évolution administrativement et financièrement autonome du Pôle que tous appellent de leur vœux.
- Enfin, j'invite tous les universitaires et toutes les personnes éprises de justice à lire les messages ci-dessous pour s'imprégner de la réalité des échanges et envisager les conséquences irréparables qu'entraînerait l'éviction injustifiée de responsables élus
démocratiquement. Devons-nous laisser le mensonge et la calomnie triompher sur la vérité et la compétence ?
Ceci étant, n'est-il pas urgent et légitime de s'interroger sur les fondations que nous mettons en place pour construire une université d'excellence ? Le temps n'est-il pas venu de recréer le dialogue et relancer un débat constructif pour bâtir une université digne pour nos étudiants et la jeunesse de nos pays ?
Très respectueusement
Jean-Marie Fotsing
Vice-président du pôle Guyane
jean-marie.fotsing@guyane.univ-ag.fr
-------- Message original --------
ACTE 3
Sujet: Position du Vice-président du Pôle Guyane relative à la crise
actuelle : acte 3
Date : Sat, 02 Nov 2013 13:21:32 -0300
De : jean-marie fotsing <jean-marie.fotsing@guyane.univ-ag.fr>
Pour : Jacques.fontanille@recherche.gouv.fr,
guillaume.houzel@recherche.gouv.fr, jacques.bourdon@univ-amu.fr
Copie à : Présidente <presidente@univ-ag.fr>,
francoise.boutet-waiss@education.gouv.fr, Merindol@elysee.fr,
meridol@elysee.fr, Mom-seclimmois@outre-mer.gouv.fr,
mom-seclimmois@outre-mer.gouv.fr, Secretariat.dircab@recherche.gouv.fr,
secretariat.dircab@recherche.gouv.fr
Madame la Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche,
Je reprends ma plume ce jour, pour vous adresser un troisième et ultime message en acte 3 sur ma position sur la crise au pôle Guyane en qualité de vice-président élu.
D'emblée, permettez-moi de noter que vous avez choisi de communiquer sur cette crise au travers des médias en lieu et place d'un dialogue et/ou d'échanges directs avec les responsables universitaires mis en cause.
Ces échanges auraient sans doute permis de confronter les points de vue et de rechercher plus sereinement une sortie de crise dans le respect des valeurs universitaires. Votre choix de communiquer via les médias conforte les méthodes dictatoriales de l'intersyndicale qui, avec la complicité active d'une certaine presse partisane, nous a privé de parole depuis l'assemblée générale du 03 octobre 2013. Ces méthodes ont ainsi installé dans l'opinion publique un monologue fondé sur des accusations mensongères, l'humiliation, le mépris et culpabilisant injustement les responsables démocratiquement élus qui ont jusque-là pu
exercer leurs responsabilités conformément aux statuts en vigueur et en dépit des pressions, blocages et manquements de toutes sortes.
Dans l'interview parue dans FRANCE - ANTILLES Martinique du jeudi 31
octobre, vous avez déclaré, en réponse à la question sur "la révocation de quatre dirigeants" : "il y a un problème de gouvernance indéniable, sans que d'ailleurs aucune faute n'ait pu être reconnue, et il faut apaiser les choses pour travailler sereinement à l'avenir de cette
composante de l'université Antilles-Guyane. J'ai donc décidé de nommer un administrateur provisoire...."
Cette déclaration est conforme à celle que vous avez faite la veille à l'issue du Conseil des ministres du 30 octobre 2013 au point 3) : "pour résoudre les dysfonctionnements constatés dans le fonctionnement du pôle de Guyane, et en conformité avec l'article L719-8 du code de
l'éducation", la ministre nommera dans les prochains jours un administrateur provisoire, en lieu et place de la gouvernance actuelle de l'IESG et du pôle Guyane".
En conclusion, il ressort de vos déclarations que la gouvernance de l'IESG et du pôle Guyane sont coupables des dysfonctionnements constatés. Cependant, aucune faute n'a pu être reconnue. De quoi sont-ils donc coupables ?
Par ailleurs, en réponse au second message que je vous ai adressé le 31 octobre (voir ci-dessous), Monsieur HOUZEL, Conseiller pour les affaires sociales, la vie étudiante et la culture scientifique et technique, m'a envoyé un projet de texte dans lequel on peut lire ce qui suit :
"Vous avez souhaité prendre connaissance de l’appréciation portée sur l’exercice de vos responsabilités par les médiateurs et l’inspectrice générale dépêchés par la ministre.
La brièveté des missions n’a pas permis une investigation poussée. En outre, votre mandat de vice-président du pôle n’a commencé qu’à la fin du mois de mars 2013. La période d’exercice est d’autant plus courte qu’elle comprend les vacances universitaires.
Je peux néanmoins vous indiquer qu’il est établi que vous avez mené une activité intense qui s’inscrit bien dans le périmètre d’intervention du vice-président défini à l’article 9 des statuts de l’UAG : concertation sur le pôle, coordination de la vie étudiante, en associant les élus
étudiants, préparation des travaux du conseil consultatif, organisation d’une journée de l’excellence universitaire… Votre action a porté sur deux priorités bien définies : la sécurité des biens et des personnes et les entretiens avec les personnels du pôle, préalablement à
l’organisation ou la réorganisation des activités."
De ce qui précède, il me paraît légitime de m'interroger sur le bien fondé des multiples appels de Monsieur HOUZEL, sans parler de l’entretien du 30 octobre 2013 avec Monsieur le recteur d’académie de Guyane, qui tentent d'obtenir « ma démission par moi-même au lieu
qu'elle le soit par la décision de la ministre en conformité avec l'article L719-8 du code de l'éducation ». Ce qui d’après eux serait « une sortie plus honorable ».
Dans ce contexte, ma décision est claire et irrévocable : je ne démissionnerai pas de mon poste de vice-président du pôle universitaire de Guyane et j’utiliserai toutes les voies de recours possibles pour faire valoir mes droits devant les juridictions compétentes.
Très respectueusement.
Jean-Marie FOTSING
Professeur des universités
Vice-président du pôle Guyane
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ACTE 2
Le 31/10/2013 11:31, jean-marie fotsing a écrit :
> Madame la Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la recherche,
>
> Dans mon précédent message du 24 octobre 2013, je vous faisais part de
> ma position sur la crise qui sévit au pôle universitaire de la Guyane
> depuis le 8 octobre 2013 et vous affirmais mon attachement aux principes
> démocratiques et mon souhait d'une recherche de solution dans l'intérêt
> des étudiants et celui du pôle Guyane (voir ci-dessous).
> Mon message faisait suite à l'entretien téléphonique que j'avais eu
> quelques minutes auparavant avec Monsieur Guillaume HOUZEL. A l'issue de
> cet entretien, nous avons convenu d'engager une réflexion pour trouver
> les voies et moyens pour sortir de la crise. Toutefois, cette réflexion
> était assortie d'une condition préalable : "la production du rapport de
> médiation et de l'inspection générale et la diffusion de ce rapport à la
> communauté universitaire".
> Sans entrer dans les détails des échanges ultérieurs, je tiens à vous
> informer que lors d'un entretien de 25 minutes, avec Monsieur HOUREL, le
> 29 octobre 2013, j'ai réitéré mon refus de démissionner de mon mandat
> sans avoir commis la moindre faute avérée. Aussi, en l'absence de tout
> rapport sur les entretiens avec les médiateurs et l'inspectrice
> générale, nous n'avons pu aller plus loin dans la recherche de solutions
> pour sortir de la crise comme envisagée.
>
> Madame la Ministre, quelle n'a pas été ma surprise et ma profonde
> déception de constater que, le 30 octobre 2013, en réponse aux attentes
> de l'immense majorité des universitaires et étudiants de Guyane et de
> l'UAG, vous avez choisi de fournir un communiqué de presse pour indiquer
> vos propositions.
> Vous avez ainsi jeté en pâture, des dirigeants honnêtes qui se sont
> "surinvestis à leur poste de responsabilité" et qui, depuis plus de
> trois semaines subissent des humiliations injustifiées et des
> accusations mensongères du fait de leur non guyanité. Depuis le début de
> la cabale contre les quatre responsables du pôle Guyane, nous avons été
> réduits au silence. Mais nous l'avons accepté puisque nous ne nous
> reprochions pas de fautes dans l'exercice de nos fonctions.
> Votre communiqué de presse nous a définitivement culpabilisé bafouant
> ainsi toute présomption d'innocence. Il a renforcé et exacerbé la
> xénophobie dans les médias dont la position partisane n'est plus à
> démonter. A la suite de ce communiqué de presse, Jean-Marie FOTSING et
> René DORVILLE ont fait la une des journaux : FRANCE-GUYANE et le journal
> télévisé du 30 octobre pour ne citer que ces deux supports.
>
> Madame la Ministre, notre silence n'est pas un signe de culpabilité.
> Aussi, je tiens à votre disposition en cas de besoin, la note de
> synthèse remise à Mme l'Inspectrice générale BOUTET-WAÏSS sur l'exercice
> de mes responsabilités à la direction du pôle universitaire sur une
> période d'environ 4 mois (document de 150 pages avec les annexes
> associées).
> Je souhaite que les rapports de l'inspection générale soient communiqués
> dans les plus brefs délais pour rétablir la vérité car il est temps que
> la spirale de xénophobie et de haine que vous avez ainsi alimentée sans
> le vouloir s'arrête.
>
> Par ce message, je décide de rompre le silence et d'exercer mes droits
> pour la recherche et l'établissement de la vérité.
>
> Très respectueusement.
> Jean-Marie FOTSING
> Professeur des universités
> Vice-président du pôle Guyane
>
>
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ACTE 1
> Le 24/10/2013 20:09, jean-marie fotsing a écrit :
>> Madame la Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche,
>> Madame la Présidente de l'Université des Antilles et de la Guyane,
>>
>> Vous êtes sans savoir, que depuis le 08 octobre 2013, sévit sur le pôle
>> universitaire de la Guyane, une grève dont l'élément dur, apparemment
>> non négociable est de toute évidence l'éviction de quatre responsables
>> élus, dont moi au premier chef. Dans quelle institution de la république
>> française, pays des droits de l'homme, des libertés et de la démocratie,
>> verrait-on examiner une telle demande ?
>>
>> Je suis professeur des universités, démocratiquement élu aux fonctions
>> de vice-président du pôle Guyane, ce qui dès le départ a posé un
>> problème à certains élus politiques guyanais moyennant un discours
>> proche de celui scandé dans les rues lors des manifestations : "la
>> Guyane aux Guyanais".
>>
>> Si je suis jugé illégitime (quoique régulièrement élu), je demande alors
>> que justice soit faite à tous les niveaux de l'établissement, voire de
>> l’État. Le rapport de la cour des compte met en exergue, sans aucune
>> réserve, de multiples opérations irrégulières commises par des
>> responsables de l'université des Antilles et de la Guyane.
>>
>> Pour ma part, si rien n'indique que je sois responsable d'une faute
>> grave ou d'un comportement qui fait entorse à la déontologie
>> universitaire, alors je ne démissionnerai pas de mon poste de
>> vice-président de pôle sous aucune pression de quelque nature que ce
>> soit.
>>
>> Toutefois, si pour des raisons supérieures de paix sociale et
>> républicaine, je peux mettre ma tête en jeu, je ne le ferai qu'à
>> condition que celles de tous les responsables des irrégularités relevées
>> par la cour des comptes le soient aussi.
>>
>> Quoi qu'il en soit, je suis prêt à examiner toutes les formes de
>> gouvernance pour l'intérêt de ce pôle universitaire dans lequel j'ai
>> choisi de m'investir sans limite en capitalisant sur les acquis de mes
>> expériences antérieures.
>>
>> Avec mes respectueuses salutations.
>
>
--
Jean-Marie FOTSING
Professeur des universités
Vice président PUR Guyane
jean-marie.fotsing@guyane.univ-ag.fr
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