Que de temps perdu !!!
Si nous ne sommes pas encore prêts pour l'université de plein exercice actuellement, quand le serons nous?
Arrêtons de nous auto flageller avec le "On n'est pas prêt".
A quoi sert toutes les réflexions, toutes les analyses tout le travail combatif des anciens?
C'est alors, faire abstraction de notre histoire, ou encore refuser les bons outils du développement.
La décision est une décision politique.
Rollin
Voici une interview que j'ai donnée à rôt kozé en avril 1999. (Ref. Journée de réflexion sur l’Université de la GUYANE avril 1999)
INTERVIEW DE Rollin BELLONY (ROT KOZE N°101 Mars/Avril 1999)
Rot Kozé : Qui êtes vous Rollin BELLONY
RB : Je suis docteur en médecine, praticien hospitalier au CHU (Centre Hospitalier Universitaire) d’Amiens. Je suis chargé d’enseignement, c'est-à-dire professeur sans chaire, depuis 5-6 ans au service de Rhumatologie. J’effectue les missions de soins, d’enseignement et de recherche.
RK : Pourquoi êtes vous venus à la journée de réflexion du 10 avril 1999 ?
RB : Je suis venu car j’étais en Guyane et que je suis Guyanais. Je réfléchi à ces questions depuis plus de 10 ans. Je côtoie régulièrement les étudiants de tous les niveaux, de bac + 1 à 10, dans l’enseignement théorique et pratique.
RK : Que pensez-vous de la création de l’université de Guyane ?
RB : Un pays doit avoir son université. S’il se vide de sa force intellectuelle, il tombe dans le non développement. Les jeunes partent en France ; ceux qui arrivent à un haut niveau d’études y restent pour des questions de carrière, de cadre de travail. Ce sont les forces vives qui s’en vont et souvent ce sont « les meilleurs » c'est-à-dire ceux qui arrivent le plus loin restent en France.
RK : Comment voyez-vous l’université de la Guyane ?
RB : 1) Il faut d’abord un Centre de recherche appliquée. C’est le plus important. Il faut inscrire tous les étudiants à Bac + 5 : DESS, DEA, Doctorat, Post-doctorat, afin qu’ils soient chercheurs et enseignants dans ce Centre.
2) Ensuite il faut à côté, des satellites qui correspondent à un pôle d’intérêt selon le besoins du pays. Car ce Centre doit s’adapter au besoin de développement du pays.
3) De plus il faut une université populaire à côté de l’université plus « classique ». Il s’agit d’augmenter le nombre d’étudiants, la masse critique nécessaire pour le fonctionnement optimum d’une université.Parallèlement, une université populaire rassemble tous ceux qui n’ont pas le BAC afin de faire une remise à niveau et alimente le vivier d’étudiants. Ce serait un sas d’entrée à l’université classique.
4) Il convient donc de centraliser toutes les formations qui nécessitent le Bac (IUFM, Infirmiers, etc…) et remettre aux usagers une carte d’étudiants.
5) Il faut des centres de formation et de préparation aux concours BAC + 2, concours administratifs, prépas et concours BAC + 4. Leurs étudiants, leur carte.
Cela permet d’augmenter la masse critique car on est régi par des ratios et il faut pouvoir justifier d’un certain nombre d’étudiants.
6) Sur le plan médical par exemple un IRM, institut de recherche médical, ne peut être implanté si l’on n’a pas un certain nombre d’étudiants. Les problèmes de la Guyane trouveront leur solution d’ailleurs lorsqu’ il y aura davantage de population, 300 000 personnes par exemple.
RK : Que pensez-vous du rapport BLAMONT.
RB : je ne l’ai pas eu. Je crois savoir qu’il vise à créer un GIP avec suppression de certaines filières existantes. Moi je dis : avons-nous les hommes et les femmes nécessaires pour avoir une université en Guyane. Je dis oui. En fait il ne faut pas laisser les autres faire à notre place, pour nous. Il y a assez de Guyanais dans et hors de Guyane pou constituer le corps professoral de cette future université. Il pourrait aussi avoir d’autres personnes non originaires. Il faut faire appel aux Guyanais qui enseignent dans des universités hors de Guyane.
Pour les filières, il convient de conforter l’existant et de le compléter.
Le GIP présente le danger que si nous ne sommes pas les décideurs, il risque de ne pas déboucher sur une université de plein exercice.
Je suis davantage favorable à une période intermédiaire telle qu’un Centre Universitaire rattaché aux universités existantes. Il ne faut pas rompre le cordon ombilical avec les Antilles mais avoir avec elles des échanges privilégiés. Nous avons la même histoire mais il ne faut pas qu’elles nous annexent ou que nous n’ayons que des strapontins.
L’université doit rayonner dans son environnement géographique, elle doit être le reflet de la culture du pays et de son peuple, ses peuples.
RK : Quelles grandes filières verriez-vous dans la future université de Guyane ?
RB : Je pense d’abord à 1) l’épidémiologie et à la santé publique : ce ne sont pas des filières qui coûtent cher. Ces sont des sciences appliquées. Il y a des maladies à étudier au niveau des populations : diabète, hypertension, obésité etc…Il faut essayer de comprendre, faire des questionnaires, des enquêtes, puis répondre par l’éducation massive.
2) L’agriculture, du BTS au diplôme d’ingénieur agronome, en dispensant un enseignement proche de la tradition agricole de notre pays. Adapter l’abattis à l’évolution de l’agriculture sans le faire disparaître.
3) Le sport par un institut de sport-études.
L’anthropologie, les sciences sociales afin d’étudier les différents peuples de Guyane.
En fait développer les filières dont on a besoin. Mais il faut prévoir un tronc commun dans l’université c'est-à-dire des disciplines qui pourraient avoir les mêmes enseignants.
RK : N’y aura-t-il pas un problème d’habilitation de ces filières ?
RB : D’où l’importance de la forme intermédiaire de l’université. Avant les fac de médecines étaient des écoles, puis elles sont devenues des facultés ; avec un institut ou un Centre Universitaire dont on doit trouver le cadre juridique, on peut négocier les habilitations nécessaires.
Moi j’adopte une démarche pragmatique devant toutes ces questions : j’observe, je fais un diagnostic, je propose une thérapeutique, je suis l’évolution de la situation. Par exemple certaines filières sont liées au développement du pays, l’hôtellerie, le tourisme.
Le pôle de haute technicité de Kourou doit servir aussi. Je ne suis pas d’accord pour la suppression de l’IUT de Kourou. Le Centre Spatial fait partie intégrante de la Guyane, il doit participer à la formation. Les chercheurs de la Base pourraient assurer des cours dans le Centre de formation à l’IUT.
RK : Avez-vous d’autres réflexions à nous faire partager ?
RB : Au cours de mes différents séjours en Guyane, j’ai pu constater l’évolution des mentalités. Il y a une prise de conscience du manque de formation. Cette prise de conscience ne reçoit pas d’écho. Il n’y a pas de centre sur place, des bibliothèques, des centres populaires, c'est-à-dire ouverts à tous et pas seulement à une élite. Il manque une vie intellectuelle plus intense afin que les salariés puissent poursuivre leur formation et assurer leur besoin de savoir. Le problème des formations post - universitaire est aussi important : la formation continue, la formation permanente. Nos cadres doivent transmettre le savoir et servir d’exemple à la population.
Le Guyanais est fier de la réussite du Guyanais à l’extérieur de la Guyane,
Mais ce serait mieux si ceux-ci restaient sur place,
Cette possibilité peut leur être offerte grâce à la création d’une université populaire et classique.
Rollin Bellony : Travaux réalisés :
Depuis plusieurs années, des travaux de recherche en santé - développement, et en psychologie sont réalisés en Guyane.
Ces travaux ont été élaborés sous la direction du Dr Rolin Bellony avec la participation de l’association Pirogue humanitaire.
Santé
Thèse Médecine Olivier Lida : Alimentation de la population Noir Marron en Guyane
Thèse Médecine Elsa Bellony : lL'hypertension artérielle dans les populations Guyanaises
Thèse Médecine Romain Pauquet : Connaissances attitudes et pratiques de la population du bas Maroni vis à vis du Paludisme
Thèse Médecine Mohamed Bouchkara : L'obésité dans la population Guyanaise de plus de 15 ans : Quelles différences avec la Métropole pour une prise en charge plus ciblée ?
Thése Médecine Josué Ségura : Le syndrome métabolique en Guyane Française : épidémiologie et place du médecin généraliste dans le dépistage
Mémoire D.E. de Sage Femme Raissa Roubaud : suivi des femmes enceintes dans la vallée du Maroni
Psychologie
Thèse Psychologie Carine Lican : Mères et enfants Noirs Marrons : carences affectives précoces
Master 2 Psychologie Juliette Lenclos : Croyances, maladies et médecines dans une société en mutation : La Guyane française
Master 2 Psychologie Nathalie Forcadelle : Addictions dans la Population Noir Marron
Master 1 Psychologie Aline Broyon : Institution hospitalière et représentations culturelles et sociales du VIH chez les Noirs Marrons.
Master 1 Psychologie Cindy Cabral : Vulnérabilité dans la dyade mère enfant en situation de migration dans la population Brésilienne de Guyane.
Master 1 Psychologie Anna Fardellone : Travail en cours sur le deuil des bushinenghe
Master 1 psychologie Sandrine Ribes Lemaire : Processus d'acculturation et pratique de maternage dans les populations Bushinengué de Guyane
Santé Publique
Master 2 Santé Publique Gladys Léoté : Accès aux soins en Guyane : enjeux et perspectives
Master 2 Santé Publique Johanna Antoinette : Système sanitaire de la Guyane Française
Développement
D.E.S.S. Chantal Théolade environnement aménagement développement agricole et agro alimentaire : Du Nord-Pas-de-Calais a la vallée du Maroni, la filière lait
D.E.S.S. Management du secteur sanitaire et social Guillaume- Emmanuel Qutiman : St Laurent Du Maroni pôle sanitaire et social de la région de l’ouest de la Guyane
Dossier de presse de l'association « Pirogue humanitaire » (pdf 2 mo)
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